Au début des années 2 000, plus de 4 000 grands propriétaires blancs avaient été expulsés manu militari de leurs terres, dans le cadre de la réforme agraire lancée par l’ex-président Robert Mugabe pour « corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique ».

Le gouvernement zimbabwéen a enregistré des « progrès » dans le processus d’indemnisation des fermiers blancs qui avaient été expulsés de leurs terres sous le régime de l’ex-président Robert Mugabe, a annoncé le ministre des Finances, Mthuli Ncube (photo), jeudi 12 octobre.

« Bien que le gouvernement n'ait pas été en mesure de respecter l'accord de 3,5 milliards de dollars conclu avec quelque 4 000 fermiers blancs il y a trois ans, certains d'entre eux ont accepté d'être remboursés en bons du Trésor », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, sans plus de précision.

En février dernier, le gouvernement avait proposé un remboursement des fermiers expropriés via des bons du Trésor sur une période de dix ans. Cette offre avait été alors rejetée par l’ensemble des fermiers concernés par le processus de dédommagement.

Le gouvernement du Zimbabwe avait signé, en juillet 2020, un accord avec les propriétaires blancs expropriés pour les dédommager à hauteur de 3,5 milliards.

Pour rappel, au début des années 2 000, plus de 4 000 grands propriétaires blancs du pays avaient été expulsés de leurs terres au profit de fermiers noirs, dans le cadre de la réforme agraire lancée par l’ex-président Robert Mugabe, qui a été contraint à la démission en 2017.

La réforme avait pour objectif affiché de « corriger les inégalités héritées de la colonisation britannique », mais la redistribution des terres a surtout profité aux proches du régime et est allée à des fermiers sans équipements ni formation, provoquant un effondrement brutal de la production agricole et une grave crise économique qui a poussé Harare à interrompre le remboursement de sa dette aux bailleurs de fonds internationaux.

Pays de près de 16 millions d'habitants, le Zimbabwe traîne encore des dettes extérieures d’environ 18 milliards de dollars. Toujours privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, ce pays d’Afrique australe a eu beaucoup de mal à obtenir de nouvelles lignes de crédit et à attirer les investissements étrangers nécessaires à la relance de son économie.

L’indemnisation des fermiers blancs est l’une des conditions posées par les principaux créanciers du pays pour accepter un programme d'apurement des arriérés de dettes.