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APRNEWS: Une réplique majestueuse du trône impérial de Bokassa en vente aux enchères

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Le 26 mai prochain, le château d’Artigny sera le théâtre d’une vente aux enchères exceptionnelle organisée par la Maison Rouillac. Parmi les lots remarquables, on note la mise en vente de l’unique réplique à taille réelle du trône de l’empereur Jean-Bédel Bokassa. Cette pièce exceptionnelle, entièrement sculptée en acajou massif et dorée à la feuille, affiche une mise à prix de 10 000 euros.

Cette réplique n’a pas été créée pour glorifier le régime controversé de Bokassa, mais dans un but d’exposition et de défi technique, comme l’expliquent les artisans à l’origine de cette œuvre. Mesurant trois mètres de haut sur près de quatre mètres d’envergure, le trône représente un travail d’artisanat hors norme, réalisé avec une précision qui a été saluée par plusieurs membres de la famille Bokassa. En effet, Jean-Barthélémy Bokassa, le premier petit-fils de l’empereur, ainsi que d’autres qui ont eu l’occasion de voir l’original, attestent de la fidélité de cette réplique.

La réplique a voyagé au-delà des ateliers de création, ayant été exposée dans des lieux de prestige tels que le Palais Vivienne à Paris et le Château des Princes de Condé dans l’Aisne, où elle a côtoyé d’autres trônes célèbres, dont celui de la célèbre série Game of Thrones.

L’intérêt pour la réplique du trône est international

le ministère de la Culture de Centrafrique envisage d’exposer ce trône au musée national Boganda à Bangui. Un projet soutenu par des personnalités telles que Jean-Serge Bokassa, fils de l’empereur et ancien ministre, qui souhaite rapatrier cette pièce emblématique. Ce dernier envisage même la création d’un musée dédié à son père.

La vente de cette réplique coïncide avec celle d’autres objets de collection, notamment le scooter de François Hollande, attirant ainsi une diversité d’acheteurs et de curieux. La Maison Rouillac, ainsi que le ministère de la Culture en Centrafrique, espèrent que cette vente marquera un moment significatif tant sur le plan culturel qu’historique.

Cette réplique du trône de Bokassa ne manquera pas d’attirer l’attention des collectionneurs et des passionnés d’histoire. Ainsi, elle offre une nouvelle vie à un symbole puissant d’une époque révolue, mais toujours vivante dans la mémoire collective.

Bokassa reste le symbole de la dictature

Jean-Bédel Bokassa est la figure centrale et controversée de l’histoire récente de la République Centrafricaine. En effet, il a marqué son époque par une ascension rapide et une chute dramatique. Né en 1921, il s’empare du pouvoir en 1966, seulement quatre ans après l’indépendance de son pays. Dans un contexte de crise économique et politique profonde, et sous prétexte de sauver la nation de l’effondrement, Bokassa destitue son cousin, le président David Dacko. Il instaure alors et instaure un régime dictatorial marqué par un pouvoir absolu et un culte de la personnalité inspiré de son idole, Napoléeon Bonaparte.

Malgré ses promesses initiales de démocratie et de lutte contre la pauvreté, son règne de 13 ans est  synonyme de terreur, de brutalité et de corruption. Bokassa se proclame empereur en 1976, gaspillant des sommes astronomiques pour son couronnement fastueux, et intensifie les répressions contre toute forme de dissidence. Les abus les plus notoires comprennent le massacre d’écoliers protestant contre les coûts des uniformes scolaires, la répression brutale des opposants politiques, et un enrichissement personnel scandaleux aux dépens des ressources nationales.

Son règne prend fin en 1979, lorsqu’une intervention française, l’opération Barracuda, le renverse et rétablit David Dacko au pouvoir. Bokassa, exilé et plus tard jugé, reste un exemple poignant de la dérive tyrannique que peut prendre le pouvoir absolu.