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APRNEWS : À l’origine de la haine de Gbagbo contre Blé Goudé, la détestation de Gbagbo contre Affi Nguessan.

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Une mauvaise grippe m’a cloué au lit depuis hier soir. Cela ne me permet pas de faire un Facebook live, comme je l’avais précédemment annoncé. Je vais donc faire un post pour éclairer l’opinion publique sur l’origine des récurrentes attaques de Gbagbo contre CBG.

Pour aller à l’essentiel, je vous épargnerai l’épisode de la bataille sur les réseaux sociaux entre les « Gbagbo Ou Rien » (GOR) pour qui, en l’absence de Gbagbo, le FPI doit boycotter toutes les élections et les « Gbagbo et nous », incarné par Affi Nguessan qui, lui, milite pour que le parti participe aux élections afin qu’il vive et que les militants ne soient pas tentés d’aller voir ailleurs, faute d’activités politiques en vue de la reconquête du pouvoir.

Pour les « Gbagbo ou rien » c’est Gbagbo qui est le président du FPI, quand bien même il est incarcéré à la CPI et ne peut y communiquer qu’avec principalement son avocat et son épouse légale. Curieusement, alors même qu’il n’avait pas encore divorcé d’avec Simone Gbagbo, c’est Nady Bamba qui y sera reconnue comme son épouse légale. Comment est-ce possible ? Mystère et boule de gomme.

Pour les « Gbagbo et nous », Gbagbo ne peut pas être le président du FPI vu que lorsqu’il a été arrêté et transféré à la CPI, c’était déjà Affi Nguessan qui était le président du parti.

Et pour cause, au FPI on ne devient président du parti que suite à une élection lors d’un congrès électif. Or, depuis le transfèrement de Gbagbo à la CPI, aucun congrès électif n’a été organisé pour élire Gbagbo comme nouveau président du FPI. Comment alors peut-il être reconnu comme président du FPI ?

Qu’à cela ne tienne, les « Gbagbo ou Rien » opposeront « aux Gbagbo et nous » : « nous c’est Gbagbo on connaît ». On a donc un face à face, d’une part, entre les « légalistes » qui tiennent à l’application stricte des textes qui régissent le FPI, et d’autre part, les « parternalistes » ou « frondeurs » pour qui Gbagbo est au dessus des textes du parti.

Alors que Affi (naïvement ?) croyait que les GOR utilisaient le nom de Gbagbo pour le combattre afin de l’évincer de la tête du FPI, en réalité, c’est Gbagbo lui-même qui était à la tête de la fronde contre Affi, masqué derrière certains cadres tels que Danon Djédjé, Odette Lorougnon, Tapé Kipré ou Akoun Laurent.

C’est dans ce cadre que D. Traoré, un proche parmi les proches de Nady Bamba et qui se définit lui-même sur les réseaux sociaux comme un « bêtement GOR » profitera d’une visite de l’épouse de CBG à la CPI pour, lui dira-t-il, lui transmettre un message de Gbagbo pour Affi.

Dans ce message, il était question que l’épouse de CBG aille dire à Affi que « Gbagbo lui demande de démissionner de la tête du FPI en sa faveur et qu’il se considère comme le président du parti ». Évidemment, ils n’ont pas eu la décence et la considération de mettre CBG dans la confidence.

Pour autant, l’épouse de CBG lui en soufflera un mot. Très choqué par ce manque de respect à son égard, CBG leur fera savoir cash que son épouse n’est pas membre du FPI, que Gbagbo qui est son voisin de cellule ne lui a jamais fait part d’une telle information et, enfin, si tel est le souhait de Gbagbo, il n’avait qu’à accepter de recevoir Affi pour le lui dire lui-même en face, plutôt que de mêler son épouse aux affaires internes du FPI.

Il n’en fallait pas plus pour soulever le courroux de la galaxie GOR contre Blé Goudé, accusé de haute trahison pour avoir fait avorter leur complot contre Affi. Ils s’attèleront donc à lui faire la peau, allant même jusqu’à faire courrir une rumeur comme quoi CBG maltraitait LG en prison ou, pire, qu’il voulait l’empoisonner.

C’est dans cette dynamique que Y. Diaby, proche de Nady Bamba, ira retrouver CBG pour lui transmettre un virulent message de cette dernière. Le message était simple et concis : « elle me charge de te dire que tant que moi je serai aux côtés de Gbagbo, plus jamais il ne t’adressera la parole ». Chose promise, chose due.

Dès qu’il a quitté la CPI pour sa résidence de Bruxelles, après leur acquittement, plus jamais Gbagbo ne décrochera un appel de CBG. Pas une seule fois, il ne l’appellera, y compris lorsque CBG perdra de proches parents.

L’influence de Nady Bamba sur LG est indéniable. Un ancien sécurocrate de Gbagbo que je ne nommerai pas pour ne pas qu’il soit ostracisé dans leur secte politique m’a fait une surprenante révélation à son retour d’un entretien avec Gbagbo à Bruxelles. Il m’a dit exactement ceci « Simone Gbagbo est une femme de pouvoir, Nady est une femme d’influence ». Je n’arrivais pas à comprendre la nuance.

Il enfoncera le clou alors en m’informant qu’il avait voulu profiter de l’absence de Nady pour échanger en tête à tête avec Gbagbo sur la crise au sein du FPI. Mais contre toute attente, Gbagbo lui a opposé un refus catégorique et a exigé que Nady soit présente lors de ce tête à tête. C’est ce jour-là, me dira-t-il, qui a compris l’ampleur du pouvoir de Nady sur Gbagbo.

Lorsqu’a l’occasion d’une conférence de presse publique Affi Nguessan révélera que « Nady Bamba est à la tête du combat des GOR contre moi », peu y ont prêté attention. Et pourtant aujourd’hui les faits lui donnent raison. Gbagbo n’organise des meetings que pour célébrer Nady et dénigrer CBG.

Lorsque Gbagbo and Co reçoivent Soul To Soul, bras droit de Soro qui a contribué sa chute du pouvoir et rigolent à gorge déployée avec lui, ce n’est pas pas parce qu’ils sont devenus soudainement amnésiques ou ont pardonné. L’objectif inavoué c’est de faire mal à CBG. Rien de moins, rien de plus.

L’autre péché originel de CBG c’est que, contrairement à tous ceux qui gravitent autour de Gbagbo et Nady, lui n’a pas renié Affi ou même Simone Gbagbo qu’il considère comme sa « mère ». C’est son 2e crime de lèse-majesté. Et pour ce crime, il devra boire le calice jusqu’à à lie.

Vous savez à présent pourquoi Blé Goudé, alors qu’il a sacrifié sa jeunesse et ses études pour défendre le pouvoir de Gbagbo, est combattu par les proches de Gbagbo et du PPA-Ci, dont le vrai gourou est actuellement Nady Bamba.

Jean Bonin