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Le comédien Jacques Godin est mort

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Mardi, 27 octobre 2020

Le comédien Jacques Godin est mort

L'une des figures importantes de la scène culturelle québécoise, le comédien Jacques Godin, s'est éteint. Il avait 90 ans.

M. Godin a succombé lundi à une défaillance cardiaque, à l'Hôpital de Verdun, indique un communiqué diffusé par l'Agence Goodwin. Celui-ci mentionne également que la date des funérailles sera annoncée ultérieurement.

Merci d'avoir aimé notre beau grand Jacques, ajoute-t-il.

Pendant plus de 60 ans, Jacques Godin aura donné vie à des centaines de personnages au théâtre, à la télévision et au cinéma.

Dès ses débuts dans le métier, on le voit dans plusieurs séries québécoises, dont Les belles histoires des pays d'en haut, en 1956, et Radisson, en 1957.

Jacques Godin est torse nu.
Jacques Godin dans « Radisson » en 1957.
PHOTO : RADIO-CANADA / HENRI PAUL

L’acteur est rapidement reconnu pour la force et la densité de son jeu.

D’aucuns se souviendront de Lennie, dans le téléthéâtre Des souris et des hommes, une prestation qui posera un jalon important dans sa longue carrière.

Lennie écoute parler George.
« Des souris et des hommes », grand classique dans lequel jouent Hubert Loiselle dans le rôle de George et Jacques Godin dans le rôle de Lennie, en 1970.
PHOTO : RADIO-CANADA / ANDRÉ LE COZ

À l’évocation de ce souvenir, le comédien explique d’ailleurs combien son interprétation de Lennie, un homme robuste avec un âge mental de cinq ans, avait suscité le doute autour de lui. Les gens me regardaient en voulant dire : "Il va-tu jouer ça comme ça, cette affaire-là? Ça n’a pas de bon sens", disait-il.

Nombreux sont ceux qui se souviennent aussi de sa performance dans le téléroman Montréal P.Q. de Victor-Lévy Beaulieu.

Jacques Godin, habillé en policier, écoute un autre agent.
Jacques Godin jouait le rôle de Victor Téoli dans le téléroman « Montréal P.Q. ». On le voit ici en 1993.
PHOTO : RADIO-CANADA / MICHEL GAUTHIER

De 1997 à 2001, son interprétation de Jérémie Martin dans la reprise de Sous le signe du lion, de Françoise Loranger, lui vaut deux prix Gémeaux.

Au cinéma, on se souviendra de son rôle d'enquêteur dans Being at Home with Claude.

En 2003, il participe à Nez rouge, une comédie de Patrick Huard présentée au grand écran, et offre au public du Québec une prestation d’un tout autre registre.

En 2010, on le voit camper le rôle d’un homme emprisonné dans son corps, souffrant de la maladie de Parkinson, dans le film La dernière fugue, de Léa Pool.

Jacques Godin a été fait chevalier de l'Ordre national du Québec en 2017.

Passionné et primé

Au fil de sa carrière, l'acteur a reçu quatre prix Gémeaux, dont l’un pour le meilleur premier rôle masculin dans La charge de l'orignal épormyable, de Claude Gauvreau. Sa prestation lui vaut aussi le prix de l'Association québécoise des critiques de théâtre.

Fabuleux destin pour un homme qui voulait d'abord devenir comptable, avant de se brouiller avec les chiffres et de se tourner vers des études en théâtre.

Jacques Godin, très souriant, tend son trophée.
Jacques Godin montre le trophée Gémeaux qu'il a reçu pour son premier rôle dans le téléroman « Sous le signe du lion », en septembre 2001.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / PAUL CHIASSON

C'est captivant de découvrir un rôle petit à petit, disait-il.

Évidemment, chacun l'interprète à sa façon. Un comédien va jouer un rôle d'une façon, l'autre d'une autre façon. C'est peut-être comme la peinture : quelqu'un regarde une peinture puis n’aime pas ça, l'autre trouve ça extraordinaire.

Ardent militant contre la cruauté envers les animaux, Jacques Godin dénonçait notamment les pratiques en élevage. Il y a des choses tellement atroces qui se produisent. Même dans l'élevage intensif, c'est épouvantable. La façon dont on élève, transporte et tue des animaux…

Si on faisait la même chose avec des chats et des chiens, on appellerait la police ou les médias. On dirait : "Vous n’avez pas le droit de faire ça". Et on l'accepte, parce que ce sont des animaux d'élevage, mais ils souffrent exactement comme les animaux de compagnie.

Il laisse dans le deuil sa conjointe Brigitte Bougie, journaliste-présentatrice à ICI RDI.

Ici Radio-Canada