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APRNEWS - France-Colombie (5-2) : Eugénie Le Sommer, autrice d’un doublé pour son retour

Eugénie Le Sommer - Equipe de France - Colombie
Samedi, 8 avril 2023

APRNEWS - France-Colombie (5-2) : Eugénie Le Sommer, autrice d’un doublé pour son retour

APRNEWS - Vendredi, l’équipe de France féminine a célébré les débuts de son nouveau sélectionneur, Hervé Renard, par un succès contre la Colombie. La meilleure buteuse de l’histoire des Bleues a inscrit ses 87e et 88e buts.

APRNEWS - Il y a des retours qui ne passent pas inaperçus. Après deux ans d’absence, Eugénie Le Sommer n’a rien perdu de son sens du but sous le maillot bleu. Rappelée par le nouveau sélectionneur des Bleues, Hervé Renard, après avoir été boudée par la précédente, Corinne Diacre, la meilleure buteuse de l’histoire de l’équipe de France féminine a inscrit un doublé contre la Colombie, vendredi à Clermont-Ferrand (5-2).

L’attaquante de l’Olympique lyonnais compte désormais 88 buts internationaux. Et ses deux dernières réalisations n’ont rien d’anecdotique, car elles permettent aux Tricolores d’entamer idéalement leur nouvelle ère par une victoire. « J’étais émue, forcément. Ça a été deux années difficiles, mais sur le moment j’ai juste pensé à ce but qui me délivre un petit peu, a confessé l’héroïne après la rencontre. Ce n’est pas une revanche, j’ai réussi à montrer mes qualités et c’était le plus important. »

Les Bleues poursuivent avec Hervé Renard une série réalisée en grande partie sous les ordres de Corinne Diacre : 15 matchs sans défaites (14 victoires et 1 nul). A elles désormais de trouver la recette pour ne plus être seulement les « championnes du monde » des matchs amicaux.

Malmenées pendant cinquante minutes par des Colombiennes, en constante progression, qui ont mené 2 à 0, les Bleues ont en effet plus réagi qu’agi au stade Gabriel-Montpied. Mais leur réaction a été détonante. D’abord, par une frappe contrée de Delphine Cascarino qui a permis de réduire l’écart, avant que Le Sommer ne fasse parler sa classe : deux buts de pure avant-centre grâce à une reprise de volée en première intention (56e, 2-2) et une reprise de la tête comme en apesanteur, pleine de finesse et de timing (59e, 3-2).

De quoi s’attirer les louanges de son entraîneur après un bisou sur le crâne pendant la rencontre : « Il fallait bien alimenter Eugénie. Elle a fait la différence. Félicitations à elle. » Une célébration expliquée par Le Sommer : « Je lui dois ma présence ici. C’est lui qui m’a fait revenir, je me devais de lui renvoyer la balle. C’était un petit geste pour lui dire merci pour la confiance. J’étais contente qu’on gagne pour sa première. »

Ovation

Une fois le travail accompli et l’ovation méritée récoltée par Eugénie Le Sommer lors de sa sortie à l’heure de jeu, sa coéquipière lyonnaise Delphine Cascarino a imité son aînée en inscrivant elle aussi un doublé pour conforter la victoire française (73e, 4-2). Et l’excellente Grace Geyoro a définitivement assommé la Colombie lors des arrêts de jeu (91e, 5-2).

En conférence de presse, Hervé Renard est revenu sur le remplacement prévu de sa double buteuse et son exploit du soir. « Quand on marque 88 buts en équipe de France, c’est forcément qu’on a quelques qualités, a-t-il souligné, Elle n’a pas trop joué ces derniers temps, car elle a eu un souci au mollet. Elle a la bonne idée de marquer deux fois avant de sortir car elle n’avait qu’une heure de jeu dans les jambes. »

Si Hervé Renard commence son aventure de sélectionneur par un large succès, il le doit donc en grande partie à l’expérimentée Le Sommer. A 33 ans, la Bretonne a été patiente en première mi-temps, avant de sortir de sa boîte comme un beau diable en deuxième période. Les entrées en jeu dès la pause de Grace Geyoro, Delphine Cascarino et Clara Matéo l’y ont bien aidé.

La prédécesseure de Renard, Corinne Diacre, avait aussi entamé son mandat par une victoire 1-0 en septembre 2017 contre une autre équipe sud-américaine, le Chili. Eugénie Le Sommer fait partie des quatre joueuses alignées (avec Sandie Toletti, Viviane Asseyi et Wendie Renard) à Clermont-Ferrand qui l’étaient aussi il y a plus de cinq ans à Caen.

Avant le coup d’envoi, les 11 000 spectateurs auvergnats ne s’y sont pas trompés : le nom de la buteuse a été le plus fortement scandé (avec celui de la capitaine Renard) lors de l’annonce de la composition d’équipe. Les deux joueuses restent les Bleues les plus connues.

A l’OL, cette saison, Eugénie Le Sommer n’a pourtant inscrit que sept buts. Il faut dire qu’elle évolue moins souvent à son poste de prédilection dans l’axe de l’attaque. Elle est parfois reléguée sur un côté. C’est d’ailleurs sur l’aile gauche que l’avait cantonnée Corinne Diacre lors du Mondial 2019, un gâchis pour celle qui allait battre en 2020 le record de buts de Marinette Pichon (81 buts).

« Je ne m’y attendais pas »

Critiquée par sa sélectionneuse après cette compétition, où l’équipe de France avait été éliminée en quart de finale par les futures championnes du monde américaines, Le Sommer avait été écartée du collectif tricolore après une autre défaite 2-1 contre les Etats-Unis, lors d’un match amical disputé le 13 avril 2021. Il aura fallu presque deux ans pour qu’elle honore enfin sa 176e sélection, quatorze ans après sa première, le 12 février 2009 contre l’Irlande.

 

Le sélectionneur de l’équipe de France Hervé Renard, lors de sa première sur le banc des Bleues lors d’un match amical contre la Colombie, à Clermont-Ferrand, le 7 avril 2023. FRANCK FIFE / AFP

Mercredi, lors des points presse individuels, Eugénie Le Sommer avait exprimé sa surprise quant à son retour : « Si on m’avait dit ça, il y a dix jours, je ne l’aurais pas forcément cru. Mais voilà, la vie est faite comme ça. Je ne m’y attendais pas, mais je suis très heureuse et très fière. » Et elle avait aussi détaillé les moments difficiles de sa mise à l’écart : « Je ne m’attendais plus à rien. Je m’étais presque fait une raison, même s’il y avait toujours ce petit espoir. C’est sans doute pour me protéger que j’ai fonctionné comme ça. »

Lundi, dès ses premiers pas à Clairefontaine, la revenante avait reçu un geste fort de confiance de la part d’Hervé Renard. A l’issue d’une réunion avec l’entraîneur, elle était nommée vice-capitaine derrière la titulaire du brassard, Wendie Renard, en compagnie de Grace Geyoro. « C’est vrai que ça a été très vite. J’ai accepté le défi, je vais essayer de répondre présente et de lui rendre la confiance qu’il m’a donnée, avait-elle confié, C’est sûr qu’il faut vite se remettre dedans. Mais je ne vais pas me réinventer. »

Si la constance de Le Sommer consiste à empiler les buts, l’équipe de France compte une arme offensive supplémentaire. Pas un luxe alors que deux attaquantes de niveau mondial – les Parisiennes Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto – sont actuellement blessées. La deuxième est même incertaine pour le prochain Mondial en Australie et en Nouvelle-Zélande (du 20 juillet au 20 août).

Hervé Renard espère leur retour. Et il pourrait alors faire d’Eugénie Le Sommer un joker de luxe. « Il manque des attaquantes importantes, a-t-il rappelé, Eugénie a fait le plus beau retour qu’elle puisse faire. Elle connaît son rôle. Je lui en ai parlé. Elle va se mettre au service du collectif, et c’est le plus important. » Mardi, contre le Canada au Mans, après l’attaque, ça sera à la défense de rassurer et de briller.

Source : Lemonde