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Burundi : Jackpot pour le président sortant Pierre Nkurunziza

Illustration aprnews - Pierre NKurunziza - Président sortant
Mercredi, 22 janvier 2020

Burundi : Jackpot pour le président sortant Pierre Nkurunziza

La nouvelle loi, prévoit qu'un président d'élection générale à l'issue de son mandat bénéficiera principalement d'une "villa de très haut rang" construite sur les fonds publics dans la localité de son choix dans les 5 ans, ainsi que d'une allocation unique de 1 milliard de Fbu" (près de 500.000 euros).

Cette somme est une fortune au Burundi, où 75% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Le projet de loi, adopté par 98 voix pour et 2 voix contre, fait la distinction entre les anciens chefs d'Etat élus au suffrage universel, - en l'occurrence le seul Pierre Nkurunziza -, et ceux issus de "convention ou d'accord (de paix)" tels que Sylvestre Ntibantunganya (1994-1996) et Domitien Ndayizeye (2003-2005). "Un président qui a accédé au pouvoir par un simple consensus d'un groupe de politiciens n'a pas la même considération que celui qui a été élu démocratiquement au suffrage universel direct", a justifié la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana.

Les présidents qui auraient accédé au pouvoir par un coup d'État, comme Pierre Buyoya (1987-1993, 1996-2003) sont exemptés du projet de loi. Outre la villa et le don d'environ 500000 euros, l'ex-président élu aux élections législatives doit recevoir les mêmes salaires que le vice-président de la République, en poste depuis sept ans après la fin de son mandat. Il reçoit alors une compensation pour le reste de sa vie d'un montant d'honoraires de remplacement. "Les avantages qu'on va octroyer au président en fin de mandat sont exorbitants si on tient compte de la crise que traverse le pays, mais la mesure est positive puisqu'elle semble indiquer très clairement que M. Nkurunziza ne se représentera pas comme il l'a promis", a estimé un diplomate en poste au Burundi sous couvert de l'anonymat. L'annonce par Pierre Nkurunziza, en avril 2015, d'un troisième mandat controversé a plongé son pays dans une grave crise politique, criblée de violence, tuant 1200 entre avril 2015 et mai 2015 et chassant plus de 400000 personnes de la Cour pénale internationale.

Cependant, le président burundais, en fonction depuis 2005, 55 ans, a surpris les observateurs lorsqu'il a assuré qu'il ne représenterait pas son propre successeur en mai 2020 si la nouvelle constitution de 2018 le lui permettait.