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APRNEWS : Tidjane Thiam, l'indéniable atout de l'opposition Ivoirienne

APRNEWS : Tidjane Thiam, l'indéniable atout de l'opposition Ivoirienne
Samedi, 21 octobre 2023

APRNEWS : Tidjane Thiam, l'indéniable atout de l'opposition Ivoirienne

APRNEWS - L’opposition ivoirienne a échoué à déboulonner Alassane Ouattara. Elle est même aujourd’hui en perte de vitesse, défigurée et déstructurée car, en proie à de terribles divergences intérieures. Elle paraît même ne plus avoir les ressources nécessaires pour rester dynamique sur l’échiquier politique comme un tout homogène et compact. Elle est en plein processus de sa liquéfaction, face à un adversaire coriace. Quels recours s’offrent objectivement à elle ? Nous avons parcouru discrètement les états-majors politiques pour, non seulement, dresser un bilan critique et sans complaisance de la situation de l’opposition, évaluer ses potentialités restantes et surtout mener la réflexion sur les modalités d’une possible reconquête du pouvoir par le PDCI, le PPACI ou le Front populaire ivoirien.

Une incursion prudente et honnête dans le microcosme politique ivoirien nous a contraints au constat suivant : le dénominateur commun de la majorité des leaders de l’opposition politique est le changement.  Toutefois, certains, ne croient même plus dans leur propre combat, caressant, dans le secret, l’espoir d’être invités à la soupe populaire, c’est-à-dire, d’intégrer le RHDP. On a encore, frais à l’esprit, tous ces mouvements centrifuges de membres influents du PDCI vers le RHDP. On se souvient aussi de KKB, qui, contre l’avis de son parti, s’était porté candidat à l’élection présidentielle de 2020, légitimant, de ce fait, le pouvoir d’Alassane Ouattara. Par reconnaissant et par correction, le Président de la République lui avait offert le poste de ministre de la réconciliation. Mais en politique, on n’est jamais indéfiniment reconnaissant. Toute reconnaissance est en rapport proportionnel avec le service rendu. Résultat des courses, Kouadio Konan Bertin, chassé du gouvernement, gravite aujourd’hui autour de sa famille politique naturelle, le PDCI. Au FPI, Pascal AFFI Nguessan a engagé le bras de fer avec Laurent Gbagbo, son président d’hier. Ce dernier qui a créé un nouveau parti, le PPACI, affirme lui-même, ne plus être assuré d’être candidat à l’élection présidentielle de 2025. Aujourd’hui, on peine à identifier le Front Populaire Ivoirien comme un parti de l’opposition. D’ailleurs son nouveau président, Affi, avait espérer une alliance avec le Rassemblement des Houphouétistes. Sans véritable assise politique, l’homme dut essuyer un refus sans appel. Son parti est actuellement l’ombre de lui-même. Bien d’autres formations politiques partagent le même sort. Et, paradoxalement, tous prétendent encore vouloir dégommer Ouattara du pouvoir.

Aujourd’hui, lorsqu’on dresse le portrait du réel sans l’idéaliser, ni en dépeindre un tableau romanesque, on se rendre bien compte que l’ensemble des contradicteurs du RHDP souffre d’un manque d’homogénéité pour constituer un bloc pour le changement. Au demeurant, la plaie est d’autant plus béante qu’entre membres de l’opposition, le contenu que chacun d’entre eux confère au concept de l’alternance, la manière dont elle s’opèrera et la gestion des hommes et des femmes capables de la conduire, constituent autant de divergences qui rendent très incertaine une mutualisation de leurs efforts. Autrement dit, l’opposition ivoirienne a besoin d’hommes intègres se battant pour une idée, une cause, et non, de politiciens qui regardent la place de président du parti comme la garantie d’avantages financiers ou la certitude d’un poste ministériel… Bref l’assurance de commodités bassement matérielles. Désabusé, pour sa part, le peuple, lui, désavoue les leaders et revendique de meilleures alternatives.  Il est aisé de se rendre à l’évidence que les anciens perdent progressivement leur légitimité pour porter un quelconque projet de changement en Côte d’ivoire.

Aujourd’hui, on s’achemine inéluctablement vers une rupture générationnelle avec ses impératifs et exigences de nouveauté. Un homme nouveau, fédérateur et qui inspire confiance, voilà ce que pense, dans sa majorité, la jeunesse ivoirienne. Elle croit même encore, dur comme fer, dans la possibilité d’un retour aux affaires, « si les directions des partis acceptent d’opérer les restructurations nécessaires et d’envisager l’avenir avec objectivité et réalisme… ».  Tous avancent un nom qui, dans leur entendement, incarnerait ce réalisme, assurant de ne pas verser naïvement dans le fétichisme des personnes : Tidjane Thiam.

Au PDCI, ces jeunes jurent, la main sur le cœur, d’obtenir gain de cause le 16 décembre prochain, date du congrès extraordinaire électif voué à l’élection du successeur d’Henri Konan Bédié. Pour la jeunesse, « Thiam doit être le président et le candidat du parti à l’élection présidentielle de 2025, quitte à nommer un Secrétaire Exécutif fort ». On ne peut occulter que certains militants, moins nombreux, optent pour la séparation des postes de président du  parti et de candidat à l’élection présidentielle de 2025. Pourtant, on peut raisonnablement penser que Thiam ferait une alternative judicieuse.

Le choix de Tidjane Thiam comme président et candidat, est, sans nul doute, le gage d’une victoire certaine et d’une gouvernance irréprochable. Gentleman du monde de la haute finance internationale, il a une aura, une réputation et une respectabilité à préserver. Il ne peut alors envisager les emprisonnements tous azimuts d’opposants politiques, les détournements spectaculaires de deniers publics, comme des articulations mécaniques d’une politique économique efficiente. On peut aisément imaginer une Côte d’ivoire prospère sous la gestion de cet homme sollicité, de par le monde. Des banques européennes, américaines le consultent, plusieurs pays africains l’appellent au chevet de leur économie. Bill Gates, Tony Blair, Joe Biden, Barack Obama, l’Union Africaine, pour ne citer que ceux-là, lui vouent une grande admiration et un profond respect. Imaginons, au plan local, l’opposition politique sous le leadership de Thiam ! Le banquier cristallise désormais tous les espoirs. Ceux d’une population civile qui affronte chaque jour d’intenables réalités sociales, ceux d’un FPI chancelant, d’un PPACI dont le leader est exclu de la liste électorale, d’un PDCI qui peine à reprendre le pouvoir et dont plusieurs membres influents sont sous le coup d’une condamnation pénale. Toutefois, la plus grande responsabilité du renouveau de la Côte d’ivoire incombe désormais au PDCI, lui qui porte en lui un atout de la dimension de Tidjane Thiam. Il lui suffira de corriger, chez  ses membres, l’absence de conformisme, de dissuader les individualismes et ne parler que le langage du réalisme.

Jean Clotaire Tétiali