APRNEWS- À en croire les sources de notre excellent confrère, Bernard Emié, le patron de la DGSE, est plus proche de la porte que de la promotion.

Le Président français, contraint de retirer ses troupes du Mali et du Burkina et de se replier au Niger, croyait détenir avec Mohamed Bazoum un allié solide qui tenait bien son pays. Lors d’un récent conseil de défense, Emmanuel Macron a reproché au chef de la DGSE « de n’avoir rien vu venir », ce qui n’est pas faux.

Mais le dossier nigérien n’est pas, et de loin, le seul ratage de la DGSE en Afrique, malgré la haute idée que les barbouzes français se font de leurs performances africaines.

En revanche, l’excellente série du « bureau des légendes » réalisée avec le feu vert des services du Boulecard Mortier aura été une belle opération de communication.

On y découvrait des barbouzes performants et patriotes, un reflet hélas déformé de la réalité.

Les meilleurs? Vraiment ?

Le magazine Challenges rapportait, non sans humour, la petite soirée qui avait eu lieu au théâtre des Sablons à Neuilly le 20 octobre 2022. Au cours de ce happening, nos deux maîtres espions se sont livrés à un exercice peu commun d’auto congratulation et à quelques confidences.

Ainsi, Bernard Emié a proclamé : « On a un des meilleurs renseignements du monde, on est en tout cas dans le top 3, arrêtons de nous culpabiliser. Les contribuables, rassurez-vous, avec nos budgets, vous avez un très bon retour sur investissements. » Vraiment ?

Le chef de la DGSE a-t-il déjà oublié que ses équipes n’ont pas vu venir le, pourtant très prévisible, coup d’Etat du 18 août 2020 au Mali?

Un ratage complet au point que même l’Elysée s’en était inquiété à l’époque et fait, là encore peu commun sous la cinquième, le Château l’avait fait savoir publiquement. Nos James Bond n’ont pas non plus anticipé le dernier putsch de septembre 2022 au Burkina Faso.

 Tout comme le Président a appris par une enquête d’Amnesty International que son téléphone portable figurait parmi les cibles de la société israélienne Pegasus. Décidemment, il y a de la friture sur la ligne.

Et, on pourrait aussi discuter ratés des services qui n’avait pas anticipé l’attaque russe en Ukraine.

Frank Paris sauve sa peau 

Pas plus juste dans ses prévisions ni brillant dans ses analyse , le « Monsieur Afrique » de l’Élysée, Franck Paris, a eu l’intelligence de prendre le large à temps ses fonctions, avant le coup d’état au Niger, et de se faire nommer à Tète du « bureau français » à Taiwan, un poste extrêmement sensible. En d’autres termes, cet énarque de la promotion de Macon a été promu alors que son collègue de la DGSE risque fort d’être nommé dans un placard doré.

Le magazine « Jeune Afrique », qui a relayé constamment les analyses de Frank Paris, explique benoitement que ce dernier aa « tenté d’instaurer le nouvelles relations chères à son patron entre la France et les pays africains, dont les grandes lignes avaient été exposées dans le discours de Ouagadougou en 2O17 ».

Avec la réussite, ironise « le Canard » que chacun peut constater en Afrique comme en France. Sur les cinq alliés des Français au sein du G5 Sahel, trois d’entre eux (Mali, Niger, Burkina)  ont mis au pouvoir des militaires hostiles à la France.

Le Tchad a intronisé le fils de l’ancien dictateur Driss Déby dans une forme inédite de coup d’état familial béni par les autorités française.

Seul le président mauritanien, le général Mohamed Ould el-Ghazouani, démocratiquement élu, a conservé d’excellentes relations avec Paris, notamment dans la lutte contre le terrorisme.