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APRNEWS : Niger - La Cedeao en mode rattrapage

APRNEWS - Niger - La Cedeao en mode rattrapage
Mardi, 27 février 2024

APRNEWS : Niger - La Cedeao en mode rattrapage

APRNEWS - Les chefs d’État des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, réunis ce samedi 24 février à Abuja, ont décidé de la levée d’une grande partie des sanctions contre le Niger.

APRNEWS - Au nombre de ces sanctions, figure la réouverture des frontières avec effet immédiat. Seulement, on se demande quel sera l’effet de cette action sur un pays qui ne se reconnait plus membre de l’organisation sous régionale. N’est-ce pas une totale capitulation face à la fermeté d’un pouvoir militaire décidé à aller jusqu’au bout ?

Le Niger aura finalement raison de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. C’est le constat que peut faire tout observateur averti. De la crise entre l’organisation sous régionale et ce pays, on retiendra que la junte militaire dirigée par le général Tiani a tenu bon malgré tout ce qui a été fait au sein de la communauté et qu’elle a même fini par faire plier les chefs d’Etat de la sous-région. Peu à peu, mais avec assurance, le Niger s’est imposé à la Cedeao et vient de remporter une grande victoire.

En effet, le samedi 24 février, après des mois de menaces et de pression, la Cedeao « a décidé de lever avec effet immédiat », les plus lourdes sanctions imposées au Niger depuis la prise du pouvoir à Niamey du régime militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet. C’est l’annonce faite par Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cedeao, le samedi après-midi.

Ainsi, les frontières et l’espace aérien nigérien seront rouverts, les transactions financières entre les pays de la Cedeao et le Niger de nouveau autorisées, et les avoirs de l’État nigérien dégelés, « pour des raisons humanitaires », selon le président de la Commission de la cedeao qui précise également que les sanctions individuelles et politiques restent en place ». Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, également dirigés par des régimes militaires et sous le coup de sanctions de la Cedeao, ne sont pas concernés par ces annonces. La Cedeao avait d’abord menacé le nouveau régime de Niamey d’une intervention militaire, avant de faire marche arrière. La junte au pouvoir était restée ferme et imperturbable face à tout ce qui se faisait.

Une opération de charme

La décision de la Cedeao intervient dans un contexte où le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui ont notamment tourné le dos à la France et se sont rapprochés de la Russie, se sont regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).  Avec effet immédiat avait précisé leur porte-parole.

Mi-février, le chef du régime militaire nigérien, le général Abdourahamane Tiani, a évoqué la possible création d’une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali, comme une « étape de sortie » de la « colonisation ». Cette nouvelle décision de l’organisation sous régionale intervient donc comme de l’eau versée sur le dos du canard. L’organisation sous régionale de plus en plus en difficulté s’expose à nouveau à des critiques avec une décision qui ressemble à tout point de vue, à un rattrapage in extrémis. L’application de cette décision sera certainement effective avec les autres pays. Mais, on ne devrait pas attendre grand- chose du côté du Niger qui fonctionne désormais avec une nouvelle communauté, celle des Etats du Sahel AES.