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APRNEWS : Elections prochaines au PDCI - À boire et à manger

APRNEWS - Elections prochaines au PDCI - À boire et à manger - Tidjane Thiam - Bendjo - Jean Clotaire Tétiali
Mercredi, 1 novembre 2023

APRNEWS : Elections prochaines au PDCI - À boire et à manger

APRNEWS - Au PDCI, les vues divergent quant au choix d’un nouveau président du parti à la fois le candidat à la présidentielle de 2025. On peut s’étonner que que cette option, pourtant conforme aux usages coutumiers, ne rencontre plus une adhésion unanime. Mais, à y regarder de plus près, les désaccords qu’elle suscite ne paraissent pas venir comme des facteurs de motivation du débat politique à l’intérieur du parti. Ils ne semblent pas, non plus, participer d’une dynamique qui viserait à favoriser l’émergence d’une position concertée.

APRNEWS -  A la vérité, toutes ces contestations véhémentes servent  d’ultimes remparts à ceux qui les portent. 

Parmi les candidatures déclarées au PDCI, seules deux restent en lice pour le moment : les candidatures de Maurice Kakou Guikahué, le Secrétaire Exécutif en Chef et d’Akossi Bendjo, Vice-Président du PDCI.

Une troisième candidature est attendue avec certitude : celle de Tidjane Thiam. Si ce dernier ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat, les deux premiers cités sont, pour ce qui  les concerne, déjà pratiquement en campagne. 

Kakou Guikahué brandit fièrement la quarantaine d’années qu’il a consacrée au parti. Ce sacrifice inestimable, pense-t-il, fait de lui la parfaite « incarnation des valeurs des pères fondateurs ».

Un CV qui devrait inciter les autres candidats à la circonspection. « Homme de sacrifice, Guikahué l’est aussi, lui qui, aux dires du Vice-Président Seri Bi Nguessan Privat, n’est pas intéressé par la candidature au fauteuil présidentiel.

Don de soi peut-être !

Toutefois, ce renoncement à faire acte de candidature au scrutin majeur de 2025  semble commandé par une jurisprudence constante qui souligne qu’un candidat faisant l’objet de sanctions ou même simplement de poursuites judiciaires est considéré comme dérogeant au critère de bonne moralité, jusqu’à ce qu’un jugement qui a eu la sanction de l’autorité de la chose jugée l’ait disculpé.

La jurisprudence Emile Constant Bombé, en l’an 2000, nous le rappelle avec force. Il va s’en dire que le fauteuil de président du parti reste, à vrai dire, pour Guikahué, l’unique possibilité de se maintenir dans le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, à un niveau hiérarchique important.

En ce qui concerne Akossi Bendjo, une réunion des cadres et élus PDCI de Yamoussoukro  servit de décor, dimanche dernier,  où l’homme exposa sa vision d’un PDCI nouveau. 

Le Vice-Président du parti a dressé un réquisitoire sans complaisance contre « les divisons qui ont gagné le Pdci et le manque d’attractivité du parti sur l’ensemble du territoire national».

Bendjo a également plaidé pour l’initiation de reformes substantielles au sein du parti septuagénaire, et pour « la mise sur pied d’une équipe capable d’envoyer le PDCI à l’élection présidentielle en 2025 ».

Cette dernière proposition traduit, à n’en point douter, la nécessité pour sa formation politique de faire montre de vigilance pour ne pas envoyer à l’élection présidentielle des militants susceptibles d’être frappés d’incapacité ou incapables de ramener la victoire. 

Akossi Bendjo dénonce, en outre, les insuffisances de ceux qui avaient la charge de positionner le PDCI, et qui n’ont pu l’empêcher de reculer. 

Devant ce sombre tableau, le Maire de Yamoussoukro, Kouassi Kouamé Patrice, s’est refusé à tout commentaire, proposant aux autres élus présents à la rencontre d’avoir la patience d’entendre tout autre candidat éventuel avant de définir, ensemble, les modalités d’adoption d’une position commune face aux  grands enjeux de la cohésion du parti et de la reconquête du pouvoir d’Etat.

Akossi Bendjo, à l’instar de Maurice Kakou Guikahué, estime s’être abondamment sacrifié pour le parti. C’est pourquoi l’officier municipal avertit : « Il n’appartient pas au PDCI de me juger, après avoir été jugé pour lui ». Une rhétorique qui laisse bien entendre que le parti lui est redevable du don de sa personne et des souffrances qu’il a endurées.

C’est pourquoi, la juste rétribution de ses nombreux actes d’abnégation lui paraît être le fauteuil de président du parti. Quant à la présidence de la République, l’homme dit la laisser aux jeunes: « moi, j’ai 72 ans, je ne peux plus être président de la République, il y a un âge pour tout. Donc je dis, il faut qu’on trouve des jeunes qui ont 60 ans, ils vont aller en 2025 ». 

Cette générosité apparente, cette consciente feinte de la nécessité de promouvoir la jeunesse, cache, avec difficulté, les menaces d’une invalidation de la candidature éventuelle de Bendjo à l’élection présidentielle. L’homme, en effet, a vu son nom retiré de la liste électorale nationale.

Le Vice-Président du PDCI ne peut être ni électeur, ni éligible. Là réside la vérité. D’où son attachement viscéral à la succession de Bédié et à l’option d’un président du parti qui ne peut être, simultanément, le candidat au fauteuil présidentiel : « on n’a pas le temps d’avoir un président de parti et en même temps candidat, on ne peut pas faire ça ».

Ici aussi, apparaît une ultime contradiction. L’alternative d’un président-candidat laisse mathématiquement, après le 16 décembre, jour du congrès électif, environ deux ans à l’heureux élu pour préparer la présidentielle de 2025.

Alors que le candidat que désignerait la Convention prévue pour octobre 2024 n’aura qu’une année pour préparer ledit scrutin. L’option qui offre plus de temps brille, sous nos yeux, de toute son évidence.

Enfin, dans une allusion à Tidjane Thiam, Akossi Bendjo avait montré de l’angoisse  à l’idée d’un “homme providentiel” qui viendrait sauver le PDCI.

Au soutien de ses inquiétudes, le conseiller spécial de Bédié évoquait l’exemple de Messi et Neymar, deux stars du football, recrutées par le Paris Saint-Germain et qui n’ont pas gagné. Mais il est important de noter que ces stars du sport ont apporté bien plus que leur nom.

Ils ont apporté leur aura, leur leadership, leur détermination et leur capacité à motiver leurs coéquipiers. C’est cet esprit d’équipe et de leadership que le PDCI devrait rechercher en choisissant son président-candidat.

Jean Clotaire Tétiali