APRNEWS- Fraîchement retraité, l'ex-footballeur Didier Drogba se dirige vers une nouvelle carrière dans le monde caritatif. Une sphère qui ne lui est pas complètement étrangère.

Après le football, la philanthropie. Jeune retraité des terrains de football depuis fin novembre, Didier Drogba s'apprête désormais à consacrer son temps à la solidarité, toujours en lien avec le sport. L'ancien Ballon d'or africain vient en effet tout juste d'être nommé vice-président de Peace and Sport, une organisation fondée par l'ancien champion du monde de pentathlon moderne Joël Bouzou. Sa nomination a été officialisée le 11 décembre, lors d'un point de presse au Yacht Club de Monaco.

« J'avais une vraie volonté de m'engager davantage avec Peace and Sport […] pour rendre au sport ce qu'il m'a donné toutes ces années, a-t-il affirmé. En 25 ans de carrière, j'ai acquis une certaine notoriété, j'ai créé un réseau. Je veux pouvoir aujourd'hui utiliser cette voix pour apporter des changements positifs dans le monde. » Le président fondateur de l'organisation compte sur la popularité de son nouveau cadre pour « accroître la visibilité et la reconnaissance de la paix par le sport ».

Un défenseur de la paix en Côte d'Ivoire

À 40 ans, l'ex-joueur de football ivoirien se lance donc à temps plein dans le monde caritatif. Un domaine qui ne lui est pourtant pas complètement inconnu. En effet, malgré les succès sportifs – il a entre autres été désigné meilleur joueur de l'histoire de Chelsea en 2015 –, Didier Drogba a toujours fait en sorte de s'impliquer, en parallèle, dans des actions en faveur de la paix. Un engagement qui s'est d'abord illustré dans son pays, la Côte d'Ivoire. En 2005, alors que l'équipe nationale obtient pour la première fois sa qualification pour la Coupe du monde, le joueur et son équipe lancent un appel à déposer les armes, en pleine crise politique.

Le buteur de Chelsea se met à genoux devant les caméras de TF1 et déclare : « Ivoiriennes, Ivoiriens, on vous a prouvé aujourd'hui que toute la population de la Côte d'Ivoire peut cohabiter, peut jouer ensemble pour un même objectif. Aujourd'hui, on vous le demande à genoux : un pays qui a toutes ces richesses ne peut pas sombrer dans la guerre comme cela. S'il vous plaît, déposez tous les armes. Organisez des élections, et tout ira mieux ».

Une intervention et un rôle dans les efforts de réconciliation en Côte d'Ivoire qui lui vaut en 2010 de figurer parmi le « Time 100 », la liste des 100 personnalités mondiales les plus influentes publiée par le Time. Trois ans auparavant, ce natif de Yopougon, à Abidjan, a par ailleurs créé la Fondation Didier Drogba, dont la mission est de faciliter la santé et l'éducation des populations vulnérables en Afrique. La même année, il est nommé ambassadeur de bonne volonté du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Une démarche politique ?

Footballeur reconnu, Didier Drogba devient en quelques années un modèle d'altruisme. Jusqu'à l'engagement politique ? En 2011, il prend part à la Commission pour le dialogue, la vérité et la réconciliation, présidée par Charles Konan Banny et mise en place par Alassane Ouattara après la crise postélectorale. Fils d'André Drogba, engagé dans une force politique proche de Laurent Gbagbo et ex-directeur de sa campagne à Guibéroua, le joueur de football s'est toujours cependant défendu d'appartenir à un camp politique. Concernant sa participation à la Commission, il avait déclaré vouloir juste « contribuer à la réconciliation ».

« Ce n'est pas possible que le destin de tout un pays dépende d'un footballeur », avait-il rétorqué au journal allemand Die Zeit, quelques mois plus tôt. Ses appels à la paix et son engagement en faveur des populations du monde entier ont pourtant, tout comme ses résultats sportifs, mis un coup de projecteur sur la Côte d'Ivoire à l'international. Et contribué à sa légende.