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Faire sa toilette intime à l'aide d'un bouton, c'est possible avec "Boku" !

Boku - toilettes japonaises - Insolite - Innovation
Dimanche, 20 février 2022

Faire sa toilette intime à l'aide d'un bouton, c'est possible avec "Boku" !

Quel est le point commun entre une école de design, le premier confinement et le Japon ? Ils ont tous les trois inspiré la création de Boku, la start-up parisienne qui veut transformer les toilettes françaises en toilettes japonaises.

Pour ceux qui ne sont jamais allés au « Pays du Soleil Levant », là-bas, les gens ne s’essuient pas au moyen de papier après la petite ou la grosse commission. Un jet d’eau, suivi d’un petit souffle d’air pour se sécher, se charge de la tâche. Une technique réputée plus hygiénique à tous les niveaux. Malgré ses qualités, ce type de toilettes est extrêmement rare en France, un manque auquel Boku voudrait pallier.

« L’idée m’est venue pendant le premier confinement, en mars 2020, explique William Montagu, le fondateur de Boku, avec mes parents nous nous sommes jetés sur le papier toilette comme beaucoup de Français, de peur de la pénurie. » Tout juste diplômé d’une école de design, le jeune entrepreneur se penche alors sur le sujet et découvre « un désastre écologique » : « Il faut 178 litres d’eau pour fabriquer un rouleau de papier toilette et un Européen moyen en utilise 120 rouleaux par an. Le calcul est vite fait ! »

Le kit Boku transfome les toilettes en toilettes japonaises

Le kit Boku transfome les toilettes en toilettes japonaises - William Montagu

En partageant cette découverte avec des amis, certains lui parlent du système japonais. Mais il y a un hic : le dispositif coûte au moins 1.500 euros et est très difficile à installer techniquement. William Montagu part alors à la recherche d’un système qui pourrait s’adapter aux trônes qui ornent déjà nos WC. Ce système existe déjà, au Japon, mais semble difficile à importer.

Le financement participatif explose les compteurs

Le jeune designer se lance alors dans la création de son propre dispositif. « Je voulais un appareil facile à installer, qui s’adapte à la grande majorité des toilettes existantes en France et qui produise le moins de déchets possible. » Une fois tous les dessins et les études techniques effectuées, William Montagu tient son système et dévoile son idée à Ulule, la plateforme de financement participatif. « J’ai démarché des industriels français dans un premier temps, mais ils voulaient que j’investisse pour une première fabrication de 20.000 pièces, impossible au regard de mes fonds. » Faute de partenaire français, il trouve en Chine un fabricant qui dispose d’un cabinet d’étude, pouvant alors produire et aider dans la réalisation technique du produit.

Ulule est totalement séduit par le projet et lui offre une place sur sa plateforme, et elle ne va pas le regretter. La vidéo de présentation rassemble deux millions de vues, au point de devenir numéro 1 dans la section « Santé & bien-être » et la campagne de crowdfunding, effectuée du 14 décembre 2021 au 28 janvier dernier, est un carton : « L’objectif était le financement de 50 précommandes, on en a eu 4.000. »

Un système plus hygiénique que le papier

Il faut dire que le dispositif Boku présente des arguments convaincants. L’idée de départ dans un premier temps : ceux qui ont testé les toilettes japonaises sont, en général, conquis. Et Boku ne déroge pas à la règle. Il s’agit d’un bras en plastique qui se fixe sur l’abattant des toilettes, et qui fait apparaître sur la droite de l’usager un bouton en bambou. En tournant ce bouton légèrement vers la droite, il déclenche un jet d’eau qui vient nettoyer la zone anale. En le tournant vers la gauche, le jet se dirigera vers la zone vulvaire.

Le kit Boku transfome les toilettes en toilettes japonaises

Le kit Boku transfome les toilettes en toilettes japonaises - William Montagu

Parfait pour la grosse commission mais aussi pour l’hygiène intime des femmes, comme le voulait son créateur. « C’est très utile par exemple pour les femmes enceintes et pour les personnes à mobilité réduite pour faire sa toilette. » Car la question de l’hygiène est primordiale pour William Montagu. Les toilettes japonaises ont l’avantage de limiter les risques d’infections urinaires et anales, et l’eau froide, en stimulant la circulation sanguine, peut même diminuer les risques d’hémorroïdes, selon l’entrepreneur.

Pratique et plus écologique

Pratique, son système s’adapte à la plupart des toilettes grâce à ses deux molettes qui se règlent en fonction de celles-ci. Un câble de 1,50 mètre permet de brancher le Boku sur l’arrivée d’eau : « Ainsi, pas d’eau stagnante, l’eau est aussi propre que celle avec laquelle vous vous lavez les dents », souligne William Montagu. Et tout cela sans électricité. Puisqu’on trouve rarement des prises à côté de la cuvette, le système fonctionne uniquement grâce à la pression de l’eau. Idéal pour les locataires, par exemple, qui ne pourraient effectuer de gros travaux dans leur salle de bains. Le système Boku (119 euros) sera disponibles dès avril sur helloboku.com.

L’eau, justement, était un point central pour le jeune créateur. Sa démarche se veut aussi écologique. Aussi, il a calculé que 600 cl suffisaient pour une toilette. Il évalue ainsi le gain annuel à 17.088 litres par an et par personne par rapport au papier. Mais parce qu’il faut fabriquer l’appareil et l’importer de Chine, il veut compenser ces dépenses énergétiques en plantant un arbre en France pour chaque Boku vendu, en partenariat avec Reforest'Action.

D’autres produits à venir

Hygiène, confort, écologie et praticité… Ces principes, William Montagu veut les appliquer à tous les produits qui sortiront à l’avenir. Car d’autres projets, encore secrets, viendront compléter le catalogue de Boku qui veut devenir une marque importante du bien-être en France. Au minimum, trois nouveaux produits sont prévus en 2022. En attendant, William Montagu continue de développer son entreprise. A la recherche de nouveaux bureaux, il est actuellement basé dans le 2e arrondissement de Paris, pour le mois de septembre prochain, il espère pouvoir embaucher les « freelance » qui l’aident au développement depuis quelques mois.

Ah, et au fait, pourquoi avoir choisi Boku pour nommer son entreprise ? « L’hygiène et les toilettes sont un sujet parfois gênant et pas toujours facile à aborder. Je voulais un nom drôle, qui rappelle ce que l’on fait, avec une consonance japonaise. Cela apporte de la légèreté et dédramatise le sujet. »