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APRNEWS : PS, AFP… ces ensembles vides qui soutiennent Amadou Ba

APRNEWS - Présidentielle 2024 : PS, AFP… ces ensembles vides qui soutiennent Amadou Ba
Samedi, 30 septembre 2023

APRNEWS : PS, AFP… ces ensembles vides qui soutiennent Amadou Ba

APRNEWS - Un quart de siècle après la chute du régime de Diouf, son parti (Ps) et celui de son ancien Premier ministre, Moustapha Niasse, continuent de jouer leur rôle dans le landerneau politique. Cependant, le compagnonnage long de douze (12) années avec Macky Sall a fini par réduire ces formations à leur plus petite représentation, c’est-à-dire soutenir Amadou Ba après avoir soutenu son mentor en 2019.

APRNEWS - Quand Abdou Diouf quittait le pouvoir en mars 2000, il était annoncé des lendemains difficiles pour son parti dans son projet de reconquête.

Les prédictions n’ont pas tardé à se révéler exactes.

Le règne de Wade, arrivé au pouvoir en bâtissant sa popularité sur le passif du régime socialiste, n’a donné aucune possibilité à cette formation d’exister. 

La moindre sortie d’un cadre du PS était une bonne occasion pour les partisans de Wade de leur rappeler les cafards qu’ils traînent.

Le contexte n’était donc nullement favorable pour les anciens tenants du pouvoir que le pape du sopi menaçait même de prison quand cela lui plaisait.

Ce fut le cas aussi pour l’Alliance des Forces du Progrès (Afp) de Moustapha Niasse.

Quand bien même il a contribué à porter Wade au pouvoir en 2000, en lui apportant son soutien au second tour de la présidentielle, l’ancien socialiste retrouve l’opposition sans tarder. Aprés un an dans ses fonctions de premier ministre de Wade, il est limogé sans préavis.

Cette décision, perçue comme de la trahison par beaucoup, aura eu au moins le mérite de replacer le parti de Niasse dans une dynamique de mobilisation et de massification.

Dans la nouvelle opposition, celle-là liguée contre Wade, la famille socialiste a pu petit à petit reconquérir le coeur d’une certaine partie de l’électorat en exploitant les erreurs du régime libéral et en surfant sur la misère sociale.

Autres temps, autre réalité

Si le PS et l’Afp ont pu se refaire une seconde jeunesse, c’était surtout parce qu’ils portaient la voix des frustrés en ces temps-là. Aujourd’hui la donne a changé.

Le compagnonnage avec Macky Sall, et la loyauté aveugle qu’ils lui ont vouée au point de ne jamais se prononcer en faveur du peuple depuis douze (12) ans, ont convaincu plus d’un que ces partis n’ont jamais changé d’idéologie.

Le « système » qu’ils représentent, la domination des classes dirigeantes sur celles dirigées, leur colle la peau comme un tatouage têtu.

Dans leur volonté exprimée depuis le début de « gagner ensemble, gouverner ensemble », le PS et l’Afp se sont contentés de leur part du gâteau national, qui en occupant la tête de l’Assemblée nationale, qui en dirigeant le Haut Conseil des collectivités territoriales.

Ces nominations ont certes rempli de privilèges les chefs de partis, mais elles ont eu en même temps un impact réel sur l’existence de leurs partis. Pendant plus d’une décennie, lesdites formations ont quasiment accepté d’êtres absorbées par l’Alliance pour la République (APR).

Par conséquent, leurs leaders se sont détournés de toute question embarrassante pour Macky Sall et compagnie et ont appliqué la fameuse théorie de Mor Ngom, « muet, MBAAM Mott " (Se taire ou se tirer ).

Des partis vidés de leurs dauphins

Les partis politiques classiques, notamment le Ps et l’Afp, ne sont plus ce que leurs noms semblent représenter. Ils ne sont que l’ombre d’eux-mêmes : des ensembles vides, vidés de leurs substances.

En vérité, la famille socialiste, disloquée après l’avènement de l’alternance en 2000, s’est fragmentée depuis 2012 à cause de querelles répétées entre cadors des partis.

Le départ du Ps de Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Aissata Tall Sall, Moussa Bocar Thiam (même si les deux derniers sont revenus aux côtés de Macky Sall), pour ne citer que ceux-là, a carrément porté l’estocade à la représentativité de ladite formation à travers le pays.

Aujourd’hui, le bloc compact, qui s’était formé pour battre campagne pour le parti dans les coins les plus reculés, est passé de mode.

Le Parti de Senghor et Diouf ne compte plus en son sein des personnes capables de mobiliser ou même de gagner une mairie. D’ailleurs, les choix des maires de Louga et Kafrine, respectivement au détriment d'Aminata Mbengue Ndiaye (Secrétaire générale) et d’Abdoulaye Wilane (porte-parole) sont la preuve par neuf que le PS n’est plus un parti influent, même au sein de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar où le dernier mot revient toujours à leur allié Macky Sall.

Pas mieux servi, l’Afp de Moustapha Niasse est victime de la même politique de « baara yëgòo » (compromission) entre leur leader et le Chef de la majorité.

Bien des cadres du parti, surtout ceux qui ont eu des ambitions réelles de porter le parti vers son « indépendance » vis-à-vis de l’Apr ont été tout simplement écartés.

Le dauphin naturel de Niasse, Malick Gackou en l’occurrence, a ainsi été mis au ban, après avoir démissionné de son poste de ministre du commerce, pour ses positions sur l’option du parti de se fondre dans la majorité.

C’est ainsi que naquit le Grand Parti, qui pourrait aujourd’hui titiller le parti de Niasse dans n’importe quelle élection.

Des élections manquées, un électorat perdu

Une élection est toujours le moment privilégié pour un parti de se positionner, et la manquer a naturellement un impact réel sur la représentativité d’une formation politique.

Claquemurés dans leur compagnonnage avec l’Apr, le Ps et l'AFP ont déserté le terrain et refusé toute compétition sous leurs propres bannières. La conséquence est là visible sous nos yeux.

Ces deux formations ne valent plus grand chose aux yeux de beaucoup, et elles ont perdu une belle part de leur électorat naturel.

Louga amadoue Moustapha Diop qu’il préfère à Aminata Mbengue et Keur Madiabel et Kaolack ont d’autres maîtres à jouer et qui n’ont rien à voir avec la formation des progressistes.

Ces observations montrent, sans aucune contestation, que le soutien exprimé par ces derniers à Amadou Ba, ne peut pas se transformer en un atout numériquement parlant.

L’addition d’ensembles vides ne peut qu’égaler à zéro, surtout quand le choix exprimé n’en est qu’un par défaut.

Par Khalifa Ababacar Gaye