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APRNEWS : La détention administrative, une méthode arbitraire de punition qu'Israël a héritée du Royaume-Uni

APRNEWS - La détention administrative, une méthode arbitraire de punition qu'Israël a héritée du Royaume-Uni
Mercredi, 27 décembre 2023

APRNEWS : La détention administrative, une méthode arbitraire de punition qu'Israël a héritée du Royaume-Uni

APRNEWS - Le nombre de personnes placées en "détention administrative" dans les prisons israéliennes est passé de 1 320 avant le 7 octobre à 2 870 après le 7 octobre

APRNEWS - Depuis le 7 octobre, Israël a intensifié sa pratique de la "détention administrative", qui consiste à envoyer des suspects derrière les barreaux sans inculpation pour des "raisons de sécurité", en adoptant les lois d'urgence militaire inspirés de l'administration britannique du Mandat après la Première Guerre mondiale.

La "détention administrative", l'arme judiciaire utilisée par Israël contre les Palestiniens dans les territoires occupés, a gagné en importance dans la vague de détentions après le 7 octobre.

Selon les données communiquées par le Club des prisonniers palestiniens, Israël a emprisonné 4 785 Palestiniens depuis le 7 octobre.

Le nombre de personnes placées en "détention administrative" dans les prisons israéliennes est passé de 1 320 avant le 7 octobre à 2 870 après le 7 octobre.

Il s'agit du plus grand nombre de Palestiniens "envoyés derrière les barreaux en détention administrative" au cours des 30 dernières années.

 

- La détention administrative 

La "détention administrative", qu'Israël applique aux Palestiniens depuis 1967, est incluse dans la loi militaire israélienne, inspirée de la loi coloniale britannique sur l'état d'urgence.

L'armée israélienne peut arrêter des Palestiniens en Cisjordanie occupée en tant que "détenus administratifs" au motif que ceux-ci "pourraient commettre des infractions à l'avenir".

Les Palestiniens détenus sont traduits devant un tribunal militaire dans les 8 jours qui suivent. L'accusé ne peut pas connaître l'accusation portée par les services de renseignement ou les preuves présentées par le Shin-Bet, l'organisation de renseignement intérieur, aux services de renseignement militaire et au tribunal, au motif qu'il pourrait y avoir "une faille dans la sécurité".

Il n'existe donc pas de procédure judiciaire permettant au détenu de se défendre.

Les Palestiniens peuvent être emprisonnés jusqu'à 6 mois sans connaître les charges retenues contre eux.

Au terme de ces six mois, la détention d'un Palestinien qui est à nouveau déféré devant un tribunal militaire peut être prolongée à plusieurs reprises.

 

- 80 % des Palestiniens détenus après le 7 octobre sont condamnés à la "détention administrative".

Kaddura Faris, président du Club des prisonniers palestiniens, a confié à Anadolu que 80 % des Palestiniens détenus par Israël après le 7 octobre ont été condamnés à la "détention administrative".

Kaddura Faris a fait remarquer que même pendant la première et la deuxième Intifada, alors que la tension montait dans la région, ces chiffres n'avaient pas été si élevés.

"Israël mène une guerre de vengeance avec une vague de détentions. Il recourt au harcèlement, à l'humiliation, à l'incitation, à la destruction de la maison et à la torture lors des raids de détention, jusqu'à la prison. Les conditions de détention sont sans précédent. Les prisonniers sont brutalement traités tout au long de la journée. Certains sont morts de faim, de froid, de harcèlement et de torture", a-t-il déploré.

Et de poursuivre: "Israël est revenu à sa forme originelle en adoptant une attitude abominable. L'État qui a commencé comme un groupe d'organisations terroristes s'est aujourd'hui transformé en une coalition de gangs avec toutes ses composantes"

 

- Listes de détentions abusives

Le président du Club des prisonnier palestiniens a expliqué qu'Israël a récemment inscrit toutes les personnes ayant un casier judiciaire sur la liste des détentions administratives.

"Des universitaires, des membres du conseil, des directeurs d'institutions et des étudiants, dont la plupart sont associés au Hamas, ont été renvoyés derrière les barreaux sans distinction. Israël punit l'élite de la société palestinienne", a regretté Kaddura Faris.

Selon lui, Israël a promulgué un certain nombre de textes et d'ordonnances militaires pour mettre en œuvre cette loi raciste. Il a décrit le tribunal militaire devant lequel les détenus administratifs sont traduits comme un "jeu sale".

"Rien ne se passe au tribunal. Même lorsque l'avocat tente de comprendre le pourquoi et le comment des accusations, il n'y parvient pas", ajoute le président du Club des prisonnier palestiniens

Et de conclure: "Les procureurs, les officiers et les juges sont tous issus de l'armée. Ce n'est pas un tribunal. Certaines personnes sont placées quatre fois en détention administrative pour une durée de six mois et après trois ou quatre mois, ils sont à nouveau détenus. Il en y a qui sont en détention administrative pendant plus de quinze ans. C'est une politique hideuse, c'est du racisme, c'est l'identité d'Israël."