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APRNEWS : France - L'expulsion des sans-abri pour les JO de Paris interpelle sur les solutions d'hébergement

APRNEWS - France - L'expulsion des sans-abri pour les JO de Paris interpelle sur les solutions d'hébergement
Jeudi, 7 mars 2024

APRNEWS : France - L'expulsion des sans-abri pour les JO de Paris interpelle sur les solutions d'hébergement

APRNEWS - Depuis juin 2023, plusieurs milliers de personnes sans domicile fixe ont été déplacées vers la province, soulignant une politique de déplacement plutôt que de résolution du problème à sa source

À l'approche des Jeux olympiques (JO) de Paris, les autorités françaises continuent de transférer plusieurs centaines personnes sans-abri chaque mois, vers d'autres régions du pays. Bien que le sujet ait été abordé par les parlementaires, notamment pendant la période de grand froid de janvier, la question de l'hébergement d'urgence en France demeure un problème structurel et croissant.

Les dispositifs mis en place par les autorités restent bien en deçà des besoins, alors que la Fondation Abbé Pierre, dans son dernier rapport annuel publié en février 2023, estime à 330 000, dont un nombre croissant d’enfants et de femmes, le nombre de personnes sans domicile fixe en France.

Anadolu a interrogé, ce mardi, le député communiste (GDR) Pierre Dharréville sur l'expulsion des sans-abri de la capitale française et sur les solutions au sans-abrisme en France.

- Le respect des personnes sans-abri

Face à la situation des personnes sans-abri transférées de Paris vers des "sas" d'accueil en province, le député des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville, a exprimé sa préoccupation. "Il faut respecter ces personnes, y compris dans leur choix de vivre dans la ville où ils sont", a-t-il d'abord expliqué. "Je ne parle pas d'un choix d'être sans toit. Évidemment, je ne me permettrais pas de parler comme ça. On ne peut pas les forcer, en tout cas à être déplacés. En revanche, il y a un devoir, de la part de la puissance publique, de les accompagner et d'essayer de leur proposer des solutions qui leur correspondent", a souligné l'élu de gauche.

La question posée par AA trouve un écho dans un article du Télégramme, qui décrit comment l'État achemine chaque mois en bus une cinquantaine de personnes sans-abri depuis l’Île-de-France jusqu’à un centre d'accueil en Bretagne. Cela soulève une question cruciale : les expulsions de Paris, à l'approche des Jeux olympiques, sont-elles une réponse adéquate à la problématique du sans-abrisme ?

Dans sa réponse, Dharréville insiste sur l'urgence de proposer des solutions d'hébergement. "Les solutions, on les connaît : on manque aujourd'hui d'hébergements d'urgence. Les investissements n'ont pas été faits pour des solutions d'hébergement d'urgence, et partout sur le territoire, pas simplement à Paris", a-t-il rappelé.

- Absence de réponse à un problème structurel

La situation décrite dans l'article du Télégramme révèle une réalité complexe. Depuis juin 2023, bien que le gouvernement n'ai pas publié de chiffre, plusieurs milliers de personnes sans domicile fixe ont été déplacées vers la province, soulignant une politique de déplacement plutôt que de résolution du problème à sa source. La critique de Dharréville pointe du doigt le manque de solutions structurelles et la nécessité d'investir dans des hébergements d'urgence.

La crise du sans-abrisme à Paris, exacerbée par les préparatifs des Jeux olympiques, met en lumière un défi social et humanitaire majeur. Les solutions proposées par le député GDR suggèrent une approche plus humaine et plus pragmatique, nécessitant une action urgente et concertée pour répondre aux besoins fondamentaux des personnes les plus vulnérables.

Pour rappel, en mai 2023, le ministre du Logement Olivier Klein avait confirmé que "de nombreux hôteliers [de Paris] ne souhaitent en effet plus accueillir des sans-abri, car ils attendent un afflux de clientèle lors du Mondial de rugby et des JO. Près de 5000 chambres avaient déjà été perdues, à cette période, pour l'hébergement d'urgence, selon la députée Maud Gatel (MoDem).

Le ministre Olivier Klein avait annoncé qu'en conséquence de cette décision des hôteliers, le gouvernement a demandé aux préfets de créer des "sas d’accueil temporaires régionaux" dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de "désengorger les centres d’hébergement" d’Île-de-France.