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APRNEWS : Bruits autour de la candidature de Tidjane Thiam - Un vrai faux débat

APRNEWS - Bruits autour de la candidature de Tidjane Thiam - Un vrai faux débat - Par Jean Clotaire Tétiali
Mercredi, 22 novembre 2023

APRNEWS : Bruits autour de la candidature de Tidjane Thiam - Un vrai faux débat

APRNEWS - Martelez une fausseté, elle finira par se loger dans le subconscient collectif comme une réalité implacable. Voilà un des travers de la communication. Alors, quand ils ne sont pas sûrs de ce qu’ils avancent ou quand ils savent pertinemment fausse une information, ces gens de mauvaise foi la répètent à l’infini, afin qu’elle épouse les allures de la vérité.

APRNEWS - Depuis le début de cette semaine, nous sommes dans un cas de mauvaise foi manifeste contre la candidature de Tidjane Thiam. Malheureusement, la perfidie, la déloyauté, sont souvent perçues comme des mécanismes de communication. Leur usage régulier qui fait la différence entre ceux qui communiquent pour dire les vraies qualités d’un produit ou montrer la pertinence d’un choix et ceux qui dissimulent, qui trompent sciemment ou se servent abondamment de techniques et d’images subliminales pour transiger avec la vérité.  Quand la communication mensongère est mise en œuvre, on remarque aisément la fluctuation d’arguments souvent redondants : « Thiam n’a pas dix ans de bureau politique, il n’est pas revenu au pays depuis plus de 20 ans.., sa candidature est illégale, illégitime, etc.». Invariablement, on nous sert la même fragile démonstration, depuis quelques jours, pour faire admettre inconsciemment aux militants du PDCI un problème  Tidjane Thiam.

Existe-t-il un problème Thiam ?

  1. Au regard des faits

Thiam a eu des arriérés de cotisations comme bien d’autres militants du parti. Ceci n’est donc pas en soi un problème. Alors, la question, la vraie, qu’il faut se poser est celle de savoir s’il peut être exigé d’un individu lambda, rencontré par exemple au hasard d’une promenade dans les rues, qu’il vienne payer des arriérés de cotisation au PDCI. Même du temps où le Parti de Houphouët était parti unique, ou le parti unique qui pouvait être amené à constituer au sein de l'État une autorité se superposant à celle du gouvernement, voire à se confondre avec le gouvernement ou à se substituer à lui, pouvait-on exiger, d’une personne non membre du PDCI, qu’elle s’acquitte d’arriérés de cotisation exigibles au PDCI ? Autrement dit, celui qui paie des cotisations en tant que membre du bureau politique, est celui dont c’est l’obligation. 

Pourquoi n’a-t-on pas demandé à Thiam de payer 5000 frs de cotisation annuelle, à l’instar des secrétaires généraux ? Pourquoi a-t-il payé plus, comme membre du bureau politique ? C’est bien parce qu’il en avait l’obligation. Et puis, d’un point de vue pratique, il a été dit, sans que cela ait été démenti, que Tidjane Thiam, à l’issue de ce paiement, a reçu du Secrétariat Exécutif, une carte de membre du bureau politique comportant dix stickers, chacun correspondant à une année d’appartenance au bureau politique. En d’autres termes, personne, ni même le Secrétaire Exécutif en Chef n’est légitime à demander l’invalidation de la candidature de l’ex-ministre ivoirien du plan.

  1. Au plan juridique

Et puis, outre le fait qu’elle peut être d’ordre moral ou religieux, l’obligation naît toujours d’un texte qui lui confère toute sa force coercitive. C’est donc le lien de droit entre deux ou plusieurs personnes en vertu duquel le créancier peut contraindre le débiteur à exécuter une prestation. Thiam a accompli sa prestation en raison de ce lien juridique. Thiam a régularisé les choses,  par les vertus d’un mécanisme opératoire grâce auquel un acte ou une situation juridique peut se perpétuer ou revivre dans la légalité pleinement retrouvée.

Tidjane Thiam est entré au Bureau politique en 1996, pas par sa seule volonté, mais par les conséquences d’un acte juridique pris par ceux qui en avaient la charge ou le droit. La disparition des effets d'un tel acte juridique résultant notamment d'une disposition contractuelle ou d'une prescription règlementaire est une "annulation". Alors pour montrer que Tidjane Thiam n’a plus été membre du bureau politique depuis qu’il est parti du pays, il faudra nécessairement brandir l’acte d’annulation de son appartenance à cette instance du parti. Au demeurant, les statuts du PDCI disposent, en leur article 56 : « il est pourvu au remplacement des membres du bureau politique en cas de démission ou d’empêchement absolu… ». En clair, aussi longtemps que Tidjane Thiam n’a pas démissionné du Bureau politique ou n’en a pas été démis par un acte juridique émanant de ceux dont c’est la prérogative ou le droit, il demeure membre du bureau politique. Pourquoi faut-il asséner ou marteler une chose que l’on sait pertinemment fausse pour lui donner, de ce fait, le vernis de la réalité ? Thiam est bel et bien membre du bureau politique depuis au moins 10 ans. Le bruit autour de la candidature de Thiam est un vrai faux débat​

Les détracteurs de Tidjane ne manquent pas d’imagination, ils envisagent même  la saisine du Conseil d’état, si la candidature du banquier venait à être retenue. Le risque ici, n’est pas l’invalidation de la candidature de Thiam, car celle-ci ne présente juridiquement aucune faille, mais plutôt l’initiative ces personnes auraient prise d’ouvrir la boîte de pandore. S’étonneraient-ils si la justice, après cela, se mêlait, à tout bout de champ, des affaires intérieures du PDCI ? Ne vassaliseraient-ils pas ainsi, eux-mêmes, le parti qu’ils disent aimer ?

Jean Clotaire Tétiali