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APRNEWS : A la croisée des chemins, le PDCI jouera sa survie le 16 décembre prochain

APRNEWS- A la croisée des chemins, le PDCI jouera sa survie le 16 décembre prochain
Mardi, 24 octobre 2023

APRNEWS : A la croisée des chemins, le PDCI jouera sa survie le 16 décembre prochain

APRNEWS-Le PDCI traverse ces jours-ci une période de bouillonnement intérieur. Et pour cause, la perspective de l’élection du président du parti le 16 juin prochain met tout le monde en émoi. Les états-majors des candidats en puissance rivalisent de stratégies, de contre-stratégies, d’approches communicationnelles pour arracher le suffrage des électeurs, en l’occurrence, la place de chef et, éventuellement, celle de candidat du parti pour l’élection présidentielle de 2025.

APRNEWS- On se moque de savoir si l’on doit avoir recours ou non à des moyens conformes aux usages établis ou à une morale orthodoxe. Bien au contraire, la délation et les commérages, les ragots et la médisance tiennent une bonne place au nombre des outils de persuasion des animateurs du parti. 

Le PDCI, plus que jamais, joue sa survie.

 Dans la fièvre de l’élection du remplaçant de Bédié, les langues se délient, qui donnent déjà, comme candidats,  Maurice Kacou Guikahué,  Tidjane Thiam, Thierry Tanoh, Jean Louis Billon, Akossi Bendjo et même Konan Kouadio Bertin, dit KKB, récemment débarqué du gouvernement d’Alassane Ouattara. 

On dit de l’ex membre du gouvernement Achi qu’il entreprendrait des démarches souterraines pour réintégrer le PDCI en vue d’être candidat à la succession de Bédié.

Même si l’éventualité de la candidature, pour le 16 décembre prochain, de l’ex-ministre de la réconciliation parait relever de la chimère, il n’en demeure pas moins que l’homme tente réellement de regagner sa « famille politique biologique ».

Et puis, il lui suffirait, comme à l’accoutumée, de brandir le même argument avarié et frelaté que tous mettent en avant quand, après leur départ tonitruant, ils perdent toute illusion et reviennent : « j’ai commis une erreur, mais j’ai appris de mon égarement.

Maintenant je veux retourner à ma famille naturelle pour de bon… ». Et aussitôt, enréférence au récit biblique du fils perdu et retrouvé, la faute du soldat « égaré » est  pardonnée et sa réintégration obtenue.

Aujourd’hui, chassé du gouvernement, KKB peut se positionner comme l’ennemi du pouvoir.

Ainsi, les dehors d’une animosité présumée entre le chef de l’Etat et lui pourraient lui valoir quelqu’empathie au sein de l’oppositionpolitique dans son ensemble et de la population civile.

 Dans ces conditions, l’idée d’une candidature indépendante, la sienne, a vite germé dans les esprits, avec, comme conséquence, l’émiettement de l’électorat du PDCI au profit du RHDP. L’éviction de Patrick Achi ne répondrait-elle pas aussi à cette même logique secrète ?

Rien n’est moins sûr !

 En tout état de cause, il est reproché à Jean Louis Billon et au Premier Ministre Achi d’avoir flirté, à la fois, avec le FPI, le RDR et le PDCI. 

Cet athlétisme politique éveille aujourd’hui, à leur égard, la suspicion des comités de base des différents mouvements politiques.

De la fièvre électorale et les potins qui l’accompagnent en prélude au l16 décembre à venir, il ressort que la candidature éventuelle de Guikahué ne rencontre pas l’adhésion des jeunesqui la trouvent très peu enthousiasmante en raison des poursuites judiciaires qui pèsent contre lui. 

Il semble aussi, qu’invité à clarifier sa situation avec la justice devant les membres de sa formation politique, l’actuel Secrétaire Exécutif en Chef du parti est jusque-là resté muet.

Dès lors, personne ne veut prendre le risque de la plausible invalidation de la candidature du parti à l’élection présidentielle prochaine.

L’autre candidat probable, Akossi Bendjo, l’ex maire de la commune du plateau, est encore sous le coup d’un mandat d’arrêt qui pourrait être agité par le Conseil Constitutionnel au moment de l’examen des candidatures.

Tidjane Thiam, éventuel candidat à l’élection du nouveau président du PDCIn’échappe pas, lui non plus, aux charivaris savamment entretenus par ses adversaires.

Au-delà des airs à couplets répétés sur sa relative longue absence du pays, les détracteurs du banquier ivoirien se montrent désormais véhéments quant à sa méconnaissance supposée du pays profond et donc du peuple ivoirien.

 Et, la conclusion est vite tirée : « il ne peut donc gérer un pays qu’il ne connait pas ». 

L’argument est parfaitement fallacieux et succombe devant le tribunal de la raison.

Il est loisible, en effet, de rétorquer à ses détracteurs que Tidjane Thiam ne connaissait pas du tout la société anglaise quand il a piloté avec un retentissant succès, « Prudential », le géant anglais de l’assurance.

Tout comme le banquier savait très peu sur le Vatican, alors qu’on l’y invitait à intégrer le Conseil pour un Capitalisme inclusif.

Le Saint père attendait de Tidjane et de l’équipe qu’il avait lui-même cooptée, qu’ils trouvent les modalités d’une moralisation de la vie économique et réussissent l’instauration d’une vision vertueuse de l’économie de marché au bénéfice d’un développement humain intégral.

 Que dire des résultats de son passage dans un Rwanda qu’il n’avait pas connu avant d’y être appelé à la promotion de la place financière de Kigali.

Il a même été nommé président du Conseil d’Administration du Rwanda Finance Limited, l’agence gouvernementale chargée du développement et de la promotion du Kigali International Financial Centre (KIFC). 

Récemment encore le polytechnicien effectuait, à l’appel des nouveaux dirigeants, le déplacement du Gabon pour parler de l’économie de ce pays…Bref !

Au plan national, pour mémoire, Tidjane Thiam est nommé premier Directeur Général ivoirien du Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD, structure interministérielle qui conçoit et met en œuvre les grands projets de développement des infrastructures).

En août 1998, il devient Président du BNETD et Ministre de la Planification de la Côte d’Ivoire. En vertu de cette dernière nomination, Thiam avait la charge d’impulser le développement économique et social du pays et d’assurer la coordination, le suivi et l'évaluation des politiques publiques, coordonnant aussi l'action gouvernementale. 

Alors, est-il crédible de soutenir que le ministre de la planification qu’il a été ne connait pas le pays ?

Avoir la charge du développement d’un pays impose d’en connaître la sociologie et les réalités sociales des peuples qui le composent. 

Il va s’en dire que les premiers éléments permettant une politique de planification efficace du développement d’un groupement humain sont sa culture, ses us et coutumes, ses aspirations, ses espoirs, ses projets, sa philosophie de vie et, plus globalement, ses codes sociaux, etc.

On ne peut donc raisonnablement alléguer que Tidjane Thiam ignore la vie des peuples ivoiriens, lui qui était chargé de l’évolution sociale et de l’expansion économique du pays et dont la dynamique a permis la naissance de 29 projets de développement dont les douze de l’éléphant d’Afrique.

Le PDCI doit abandonner l’esprit de la diabolisation facile et veiller plutôt à la justesse du choix de ses hommes et au caractère judicieux de ses options politiques. Sa survie en dépend !

Jean Clotaire Tétiali