APRNEWS: Surévaluation des offres immobilières en Côte d’Ivoire

APRNEWS: Surévaluation des offres immobilières en Côte d’Ivoire

La surévaluation des offres immobilières en Côte d’Ivoire reflète à la fois un dynamisme économique et des déséquilibres structurels. Si Abidjan reste un pôle attractif, la prudence s’impose pour éviter une crise de confiance. Les initiatives gouvernementales et la diversification géographique (Yamoussoukro, Grand-Bassam) pourraient atténuer ces tensions, à condition de maintenir un équilibre entre spéculation et besoins réels des populations.

La dynamique immobilière en Côte d’Ivoire, notamment à Abidjan, a connu une croissance soutenue ces dernières années, caractérisée par une augmentation significative des prix et une demande en constante progression. Cependant, cette expansion présente des risques de surestimation des biens, résultant de divers facteurs structurels et spéculatifs. Une analyse approfondie de ces éléments permet de mieux comprendre la situation actuelle :

Causes de la surévaluation

L’augmentation des prix de l’immobilier : À Abidjan, les coûts des terrains ont connu une hausse moyenne de 10 % par an au cours des 15 dernières années, sous l’impulsion d’une demande croissante de la part d’investisseurs locaux et étrangers. Cette tendance est due à la rareté des terrains bien placés et à la pression démographique.  Des quartiers en plein essor comme Bingerville ou Songon attirent des investisseurs spéculatifs, ce qui entraîne une inflation artificielle des prix.

Spéculation autour des projets immobiliers

Les promoteurs se concentrent sur des projets haut de gamme (comme les résidences avec vue sur mer à Grand-Bassam) ou sur des programmes gouvernementaux (comme les logements sociaux à Ahoué), parfois sans validation préalable de la demande réelle.
Coûts administratifs élevés : Jusqu’à janvier 2025, les procédures d’acquisition foncière demeurent complexes et coûteuses, incitant ainsi les vendeurs à majorer leurs prix pour compenser les frais juridiques et fiscaux.

Influence de la diaspora et des multinationales

Les expatriés et les employés d’entreprises internationales, prêts à payer des loyers élevés, contribuent à une demande orientée vers le segment haut de gamme du marché immobilier, créant un déséquilibre entre l’offre disponible et la demande réelle.

Conséquences de cette surévaluation

La population ivoirienne rencontre des obstacles pour se loger en raison des prix élevés, ce qui exclut une grande partie des habitants d’Abidjan, où environ 78 % des gens sont locataires et éprouvent des difficultés à devenir propriétaires.

Il existe un risque de formation d’une bulle spéculative en raison de l’arrivée massive de projets de luxe, tels que les complexes immobiliers à la Riviera Bonoumin, qui pourraient saturer le marché en cas de baisse de la demande internationale.

La confiance des investisseurs peut être ébranlée par des offres attrayantes qui ne reposent pas sur des bases solides locales, comme des promesses de rendements exceptionnels allant jusqu’à 10 %, ce qui pourrait dissuader les investisseurs prudents.

Mesures pour réguler le marché

Mise en place de règles sur les tarifs des agences immobilières : Depuis décembre 2024, un décret gouvernemental a été instauré pour réguler les frais facturés par ces professionnels, dans le but de limiter les pratiques abusives et uniformiser leurs services.
En février 2025, lors du Forum de l’Investissement Immobilier (FIICI), il a été souligné l’avantage d’investir dans des régions telles que Yamoussoukro, où la demande foncière est moins élevée, afin de rétablir un équilibre.

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