APRNEWS: « Les chefs d’états africains passent trop de temps avec les investisseurs étrangers. » Tidjane Thiam

Thiam arrive à la tête d’un parti qui traverse une période complexe. Le PDCI doit faire face à des défis internes liés aux rivalités politiques et à la nécessité de regagner la confiance des électeurs après plusieurs années passées dans l’opposition. La transition vers une nouvelle direction sous Thiam est perçue comme une opportunité pour revitaliser le parti et renforcer ses bases avant les prochaines élections.

L’homme aux lunettes rectangulaires et à la silhouette longiligne faisait, de longue date,  figure de favori. C’est donc sans surprise que Tidjane Tiam, 62 ans, a remporté la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), vendredi 22 décembre. Il a recueilli l’immense majorité suffrages exprimés : 96,5% des voix à lui seul, contre 3,2% pour son adversaire Jean-Marc Yacé, le maire de la commune de Cocody.

Après l’annonce de sa victoire, Tidjane Thiam a rendu un « hommage appuyé à ses prédécesseurs ». Il devient le troisième président élu de l’histoire du PDCI, fondé en 1946, après le père de la nation ivoirienne Félix Houphouët Boigny et un autre ancien chef de l’État, Henri Konan Bédié, décédé en août.

L’élection de Tidjane Thiam au poste de président du PDCI représente non seulement un changement générationnel mais aussi un moment charnière pour le parti historique ivoirien.

Prise de parole impactante de Thiam durant le rassemblement à Paris Balard TACT 

« Un des virus qu’on nous a inoculé en Afrique c’est le manque de confiance en soi. Il faut arrêter avec cette mentalité qui fait reculer des gens qui ont la baraka. Moi je n’ai jamais peur de prendre des risques et toute ma vie j’en ai pris et j’en prendrai. Nous sommes trop orientés vers le downside.

« Les chefs d’états africains passent trop de temps avec les investisseurs étrangers. C’est 80% pour eux et 20% pour les nationaux. Faut inverser cette tendance aujourd’hui et faire nos champions à travers nos PME. Il nous fait aujourd’hui de très grandes entreprises ivoiriennes. »

« Je vais souvent voir le président Obassanjo. Il me reçoit et me donne beaucoup de conseils. C’est un des plus sages hommes de l’Afrique qui a ramené les civils au pouvoir et s’est retiré tranquillement. Vous savez, quand les gens ont un certain âge, faut pas les avoir comme patron. Vaut mieux qu’ils soient des conseillers »

« Nous devons être fermes et attachés à nos valeurs. Nous avons trop perdu »

« Je veux qu’il y ait beaucoup d’ivoiriens riches mais aucun fonctionnaire parmi eux »

« Les présidents d’un certain âge doivent être une source de conseils, des conseillers »