APRNEWS : l’Afrique du Sud pionnier en Astrotourisme sur le continent
Sortir des sentiers battus et innover afin de saisir de nouvelles opportunités pour son économie, tels sont en sommes les motifs des autorités sudafricaines qui se mettent à l’astrotourisme.
La stratégie nationale approuvée par le ministère du Tourisme et celui de la Science et de l’Innovation, est en cours de finalisation et sera lancée le 27 septembre prochain à l’occasion de la Journée nationale du Tourisme, à Carnavon, une ville de la province du Cap-Nord. « 50 % de la population mondiale ne peut pas voir la beauté du ciel nocturne, mais le ciel africain conserve néanmoins un avantage, en ayant le ciel nocturne le plus clair et le plus sombre », a expliqué la ministre du Tourisme Patricia De Lille à l’ouverture du mois du tourisme.
Faire émerger une « une destination de classe mondiale »
Elaborée avec la participation de nombreux experts, cette stratégie vise à faire du pays de Nelson Mandela « une destination d’astrotourisme de classe mondiale ». Le pays, qui abrite deux des plus importantes initiatives astronomiques au monde, a choisi le site sud-africain – appelé MeerKAT – du Square Kilometer Array (SKA), un projet mondial de méga-infrastructure en cours qui vise à construire le radiotélescope le plus puissant du monde, comme point focal pour déployer sa stratégie d’astrotourisme.
Ce site est justement situé dans la province du Cap-Nord. Plusieurs autres investisseurs sont à venir, notamment en matière d’infrastructures.
Un secteur en plein essor dans le monde
De manière générale, le tourisme est un secteur important de l’économie sud-africaine, car le pays suscite historiquement la curiosité de millions de visiteurs à travers le monde chaque année, qui sont prêts à faire, parfois, de très longs courriers pour découvrir une société multiculturelle comme on en trouve peu dans le monde. « Le tourisme est un secteur vital, contribuant davantage au PIB que les transports, les mines et l’agriculture, et égalant presque la contribution du gouvernement au PIB », a souligné la ministre.
Alors que le secteur tend à retrouver sa dynamique pré-pandémie avec une contribution au PIB de 8,8% au premier trimestre 2024 et 8,48 millions de visiteurs internationaux en 2023, le pays ambitionne d’atteindre 15 millions de touristes annuels pour une contribution sectorielle de 10,3% du PIB en 2030.
Et pour Patricia de Lille, l’astrotourisme devrait y contribuer « considérablement ».
Possible effet d’entraînement
Entre observation des étoiles, des éclipses solaires ou des aurores polaires, l’astrotourisme se développe peu à peu à travers le monde depuis une dizaine d’années et a pris une tournure assez prometteuse.
Dans certaines régions du monde comme en Europe – avec des pays avant-gardistes comme l’Ecosse, la Norvège, la Finlande ou même plus récemment la France – des tours opérateurs en ont même fait le cœur de leur activité, organisant des voyages sur le thème de l’astronomie.
En Afrique, la pratique fait encore très peu parler d’elle, ce qui fait de l’Afrique un véritable précurseur en la matière et sa stratégie nationale d’astrotourisme sera la première sur le continent.
Pour les autorités sudafricaines, ce pas d’avance leur permettra de construire un secteur de référence dont les autres pas du continent pourront s’inspirer.
Aprnews avec afrique.latribune.fr