En attendant que le peuple soit mis dans la rue, selon la méthode grotesque accoutumée, usitée à l’abus, au temps des anciens timoniers, qui fabriquent des «marches spontanées» de populations et d’associations de soutien indéfectible, pour réclamer, voire exiger la candidature de l’homme fort de Conakry,, ce sont les thuriféraires de la transition qui font le boulot. Leur argument est tout simple: Mamadi Doumbouya est un citoyen comme tous les autres Guinéens! De ce fait, interdire à celui qui est venu «libérer» la Guinée du putschiste constitutionnel, le Professeur Alpha Condé, qui a charcuté la Loi fondamentale pour s’offrir le «maudit» 3e mandat, serait le priver de ses droits. Question: Mamadi Doumbouya est-il vraiment un simple Guinéen, comme tous les autres?
Non! Le général Doumbouya ne peut, et ne doit pas, prétendre à ce fauteuil présidentiel qu’il a arraché par les armes et cherche, par la suite, à garder par les urnes, en mettant le pays en coupe réglée! S’il a vraiment de l’amour pour son pays, et compte le diriger en toute légalité et toute légitimité, il doit avoir le courage de se mettre dans la peau du «soldat de la démocratie», en l’occurrence, un certain Feu Amadou Toumani Touré dit ATT, qui, après avoir dirigé la transition malienne suite au coup d’Etat de 1991, a organisé des élections législatives et présidentielle et remis le pouvoir au civil Alpha Oumar Konaré. Sinon, toute autre voie serait de la pure confiscation du pouvoir, une règle non écrite, mais bien respectée, en Afrique, énonçant qu’«on n’organise pas les élections pour les perdre».
Oui, sauf tsunami, le général Mamadi Doumbouya, selon la logique, pour ne pas dire l’illogique, des choses en Guinée actuellement, sera candidat à la prochaine élection présidentielle qui devrait fermer la parenthèse de la transition. Et il ne faut pas être expert en politologie ou liseur de cartes, pour savoir qu’il gagnera, haut la main, «son» élection. Si seulement le général Mamadi Doumbouya pouvait nous apporter la contradiction magistrale! A défaut, que la «communauté internationale» qui ferme les yeux sur ses caprices d’enfant gâté, l’en empêche, au nom de cette vertu de la démocratie, dont elle se fait le parangon!
Par Wakat Séra