APRNEWS: 84% des emplois en Afrique – Le rôle vital des auto-entrepreneurs

APRNEWS: 84% des emplois en Afrique – Le rôle vital des auto-entrepreneurs

Le rapport souligne que le tissu entrepreneurial du continent est largement dominé par des entreprises de petite taille et informelles, qui ont un niveau de productivité structurellement faible et un accès limité aux capitaux.

Les micro-entreprises et les entités fondées par des auto-entrepreneurs, dont l’écrasante majorité évolue dans le secteur informel, fournissent 84% du total des emplois sur le continent africain, selon un rapport publié le 13 janvier 2025 par la Banque mondiale.

Intitulé « Estimating the number of firms in Africa », le rapport s’appuie sur une méthodologie qui combine plusieurs sources de données, dont des recensements effectués par des institutions multilatérales telles que la Base de données de la Banque mondiale sur l’entrepreneuriat (WBED), les registres nationaux des entreprises et les enquêtes nationales sur l’emploi et les ménages, qui sont plus largement disponibles en Afrique.

Alors que les données collectées varient d’un pays à l’autre, en ce qui concerne la définition de la taille des entreprises et de leur statut formel ou informel, les auteurs du rapport se sont basés sur la somme des personnes déclarant être des employeurs pour estimer le nombre total des entreprises dans chaque pays et à l’échelle continentale. Ce calcul est facilité par la disponibilité des données sur les employeurs, les salariés et les travailleurs exerçant pour leur propre compte auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Grâce à la compilation des diverses données disponibles, la Banque mondiale a estimé le nombre total des entreprises qui opéraient sur le continent en 2020 à 244,4 millions.

La grande majorité de ces entreprises, en l’occurrence plus de 231,6 millions, sont des entités fondées par des auto-entrepreneurs (entreprise dont le propriétaire est l’unique employé, que l’on appelle souvent un travailleur autonome).

Le reliquat (environ 12,7 millions) est constitué d’entreprises qui emploient des travailleurs. Celles-ci sont réparties en quatre catégories : micro-entreprises (moins de 5 employés), petites entreprises (5-19 employés), moyennes entreprises (20-100 employés) et grandes entreprises (plus de 100 employés).

L’informalité concerne essentiellement les entreprises de petite taille

Dans le détail, le nombre des entités commerciales lancées par des auto-entrepreneurs représente 64% du total de la main-d’œuvre sur le continent. Si l’on exclut ces auto-entrepreneurs, le nombre des micro-entreprises se chiffre à 10,5 millions d’entités qui occupaient 20 % de la main-d’œuvre.

Les petites entreprises, dont le nombre a été estimé à 1,5 million, employaient 3% de la main-d’œuvre alors qu’on dénombrait quelque 603 000 entreprises de taille moyenne fournissant 6% du total des emplois à l’échelle continentale.

Il existait également 102 000 grandes entreprises employant 7% de la main-d’œuvre.

Sur un autre plan, 94% des entreprises fondées par des auto-entrepreneurs sont informelles. Ce taux d’informalité baisse à 73% au niveau des entreprises qui emploient des travailleurs. Une ventilation plus poussée montre que l’informalité tend à diminuer proportionnellement à l’augmentation de la taille des entreprises. Elle se situe, en effet, à hauteur de 87% dans les rangs des micro-entreprises, contre 14% pour les petites entreprises, 2% pour les moyennes entreprises et 1% seulement pour les grandes entreprises.

Le rapport révèle par ailleurs que la densité des entités commerciales lancées par des auto-entrepreneurs (la densité des entreprises est le nombre d’entreprises pour 1000 habitants) est plus élevée dans les pays les plus pauvres, tout en notant que les entreprises informelles et de petite taille sont peu performantes tant sur le plan des pratiques de gestion et de comptabilité que de la productivité vu qu’elles ne bénéficient pas pleinement des technologies appropriées, des méthodes de production efficaces et de l’accès aux financements et aux services publics essentiels. A contrario, la densité des entreprises de plus grande taille et formelles augmente dans les pays du continent, qui affichant les niveaux de PIB par habitant les plus élevés.

Walid Kéfi

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