
APRNEWS: Les banques en grève au Mali
Au Mali, la quasi-totalité des banques du pays, des instituts de microfinance, des assurances, mais aussi plusieurs stations-service ne fonctionnent pas depuis quelques heures. La raison : le syndicat national des banques et établissements du Mali a décrété un mot d'ordre de grève de 72 heures à compter de ce jeudi à minuit.
Les banquiers syndiqués réclament notamment la libération de leurs camarades détenus dans le cadre de l’affaire des fausses garanties bancaires, mais également de meilleures conditions de travail. Une situation qui affecte les usagers et met à genoux les services financiers et commerciaux du pays.
Les stations-service des groupes Shell, Total ou encore Oryx, acteurs majeurs des hydrocarbures au Mali, étaient aussi à l’arrêt ce matin. De longues files d’attente se sont ainsi formées devant les stations d’essence locales qui ont pris le relai afin d’approvisionner les Bamakois en carburants.
Pas de retrait, pas de dépôt
Issiaka était venu effectuer une opération au niveau d’un guichet automatique d’Ecobank, hors service en raison de la grève. Il ne cache pas son incompréhension face à la situation :
« Cela nous cause bien sûr des désagréments. On ne peut pas faire de dépôt d’argent liquide à la banque. On nous prive de nos droits à cause d’une situation qui implique une ou plusieurs personnes et qui ne nous concerne pas. Je crois qu’à l’avenir, il serait mieux qu’on traite ces questions avec sagesse. »
Pour Zepierre qui prépare activement les fêtes de Pâques, cette grève des banques et autres instituts de microfinances tombe au plus mauvais moment. Devant une agence de la BMS, la Banque malienne de solidarité, il déclare :
« C’est une situation gênante parce qu’à partir de ce jeudi, beaucoup de fidèles chrétiens vont commencer les courses pour mieux passer les fêtes de Pâques. Mais dès lors que nous n’avons pas d’argent disponible au niveau de la banque, cela risquerait d’avoir des répercussions sur la célébration de cette fête religieuse. »
« L’objectif est de résoudre le problème »
Selon Abdoulaye Keita, secrétaire général adjoint du Synabef, le Syndicat national des banques et établissements financiers du Mali, le mot d’ordre de grève a été largement suivi dans tout le pays. Mais ce dernier ne ferme pas la porte au dialogue.
« Le Synabef n’a jamais fermé ses portes aux négociations. A l’instant où nous parlons, si nous recevons un appel pour aller poursuivre les discussions, nous sommes ouverts, nous sommes disponibles. C’est ce que nous recherchons. Notre volonté, ce n’est pas la grève. Notre objectif, c’est de pouvoir résoudre ce problème. »
Les négociations entre le Synabef et le gouvernement de transition n’ont pas pour le moment évolué. Et s’il n’y a pas d’accord d’ici mardi prochain, 22 avril, à minuit, la grève sera reconduite jusqu’au samedi 26 avril.