APRNEWS: « Mon départ de Syrie n’était pas planifié » Bachar al-Assad

APRNEWS: « Mon départ de Syrie n’était pas planifié » Bachar al-Assad

Plusieurs hauts responsables syriens avaient indiqué à l'AFP que M. Assad avait pris la fuite sans prévenir des membres de sa famille ou ses plus proches collaborateurs dans la nuit du 7 au 8 décembre, lors de la chute de la capitale aux mains d'une coalition rebelle conduite par des islamistes radicaux.

« Mon départ de Syrie n’était pas prémédité et n’a pas non plus eu lieu durant les dernières heures de la bataille, contrairement à certaines allégations », a déclaré Bachar al-Assad dans un communiqué et publié sur la chaîne Telegram de la présidence.

« Au contraire, je suis resté à Damas, accomplissant mon devoir jusqu’au dimanche 8 décembre à l’aube », a-t-il dit, dans sa première déclaration depuis sa chute, datée de Moscou.

Il a affirmé que la base russe de Hmeimim sur la côte méditerranéenne dans laquelle il s’était réfugié avait été attaquée par des drones « alors que la situation sur le terrain continuait de se détériorer ».

« Sans aucun moyen viable de quitter la base, Moscou a exigé (..) une évacuation immédiate vers la Russie le dimanche 8 décembre au soir », a-t-il ajouté, affirmant que la Syrie était désormais « aux mains des terroristes ».

Bachar al-Assad a dirigé le pays depuis 2000, avant de fuir lorsque la coalition dominée par le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dirigée par Abou Mohammad al-Jolani a pris Damas.

Ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, HTS, qui affirme avoir rompu avec le jihadisme, reste classé « terroriste » par plusieurs capitales occidentales, dont Washington.

Mais dimanche, les Etats-Unis ont affirmé avoir établi « un contact direct » avec les nouveau pouvoir à Damas.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression sanglante par le pouvoir d’Assad de manifestations prodémocratiques, a fait plus d’un demi-million de morts, dévasté le pays et poussé à l’exil quelque six millions de Syriens, soit un quart de la population.

L’UE en dialogue avec Damas

La diplomatie de l’UE entrera cette semaine en contact avec les nouvelles autorités syriennes, issues de l’organisation islamiste HTS, dont les rebelles ont provoqué la chute de Bachar al-Assad. Le sujet sera discuté dès ce lundi entre ministres des Affaires étrangères des 27, réunis à Bruxelles.

Il s’agit du premier Conseil Affaires étrangères présidé par Kaja Kallas, la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne. L’Estonienne a indiqué en arrivant à la réunion qu’elle avait « donné pour mission à un haut diplomate européen en Syrie d’aller à Damas et de prendre contact avec le nouveau gouvernement ». Cela aura lieu dès aujourd’hui, a-t-elle ajouté.

Il devrait s’agir de Michael Ohnmacht, à la tête de la délégation de l’UE en Syrie. Depuis plusieurs années, le chargé d’affaires qui mène la représentation officielle de l’UE en Syrie n’est pas basé sur place, mais travaille depuis le Liban, la Jordanie et Bruxelles, avec des visites sur le terrain.

« Nous allons discuter aujourd’hui au Conseil de comment nous allons interagir avec les nouveaux dirigeants syriens et à quel niveau. Et quels pas supplémentaires nous sommes prêts à faire si on voit que la Syrie va dans la bonne direction ».

« Pour nous, il ne s’agit pas seulement des paroles, mais aussi des actes », a encore indiqué la Haute représentante. « Les prochaines semaines et prochains mois montreront s’ils vont dans la bonne direction ».

La semaine dernière, la Commission avait indiqué que l’UE n’était pas en contact avec HTS ni ses dirigeants. L’organisation est considérée comme terroriste par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

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