APRNEWS: « Nos investigations concernant les crimes en Côte d’Ivoire entre 2010 et 2011 continuent. » Mame Mandiaye Niang – Procureur Adjoint
Malgré la fermeture de son bureau ivoirien, la Cour pénale internationale assure poursuivre son enquête sur les crimes commis après l’éclatement de la guerre civile, en 2002.Treize ans après l’ouverture de l’enquête du bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en Côte d’Ivoire, la justice internationale a annoncé aux autorités ivoiriennes, mercredi 18 septembre, la fermeture de son antenne abidjanaise d’ici au « milieu de l’année 2025 ».
Treize ans après l’ouverture de son enquête, la CPI s’en va donc avec un dossier qui patine et sans être parvenue à condamner aucun des belligérants. Quelle que soit la décision du procureur concernant les forces pro-Ouattara, une chose semble certaine : « Personne n’ira à la CPI », avait promis le président ivoirien en 2015. Les victimes, elles, attendent toujours des poursuites et des procès qui peut-être ne viendront pas. « Plus le temps passe, moins il y a de dédommagement à espérer de la part de l’Etat ivoirien ou de la cour. On a l’impression que les victimes n’existent plus », regrette le président la Covici.
L’Observatoire Ivoirien des Droits de l`Homme (OIDH), veut savoir où en sont les enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes commis en Côte d’Ivoire, de la période 2002 à 2010
Par courrier en date du 3 octobre 2022, l’OIDH invitait le Bureau du procureur à une plus grande célérité dans le dénouement des enquêtes relatives à la situation en Côte d’Ivoire II. En effet, votre bureau a été autorisé à enquêter le 3 octobre 2011, puis en février 2012 pour l’ensemble de la période allant de 2002 à 2010 afin de couvrir tous les crimes commis dans l’intervalle et ressortissant de votre compétence”, indique Eric-Aimé Semien président de l’OIDH. Avant de poursuivre : “A cette requête, vous avez bien voulu répondre, à travers une correspondance en date du 07 novembre 2022, dans laquelle vous nous avez renvoyés à vos précédentes déclarations publiques et au rapport annuel du 12 août 2021 portant référence ICC-ASP/20/7. Vous y avez souligné l’engagement de votre Bureau poursuivre les enquêtes dans la situation de la Côte d’Ivoire de manière Indépendante et impartiale, conformément à l’article 54 du Statut de Rome, en respectant les exigences de confidentialité requises. Cependant, 2 ans après la réception de votre réponse et une relance faite l’an passé à la même date sur la situation Côte d’Ivoire II, restée sans réponse. » Pour l’OIDH, la situation sociopolitique actuelle en Côte d’ivoire n’est moins différente de celle qui a précédé l’élection de 2010,
Pour le porte-parole du gouvernement , Amadou Coulibaly, a déclaré que « si le bureau de la CPI estime qu’il a fini sa mission ici et qu’il doit fermer, nous ne pouvons que nous en réjouir : cela montre bien que nos juridictions nationales marchent bien et ont pris la place ».
Pour l’Etat ivoirien, le temps de la justice est révolu. L’heure est à la commémoration ou au pardon. En atteste la grâce présidentielle accordée en février à 51 civils et militaires condamnés pour atteinte à la sécurité de l’Etat, tous proches de Laurent Gbagbo et de l’ex-premier ministre en exil Guillaume Soro.
Mame Mandiaye Niang – Procureur Adjoint de la CPI en réponse au courrier de l’Observatoire Ivoirien des Droits de l’homme [OIDH]
« Nos enquêtes sur les crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis en Côte d’Ivoire en 2010 et 2011 se poursuivent. La récente annonce du Greffe de fermer le Bureau de terrain à l’horizon 2025 n’impacte pas la poursuite de nos opérations en Côte d’Ivoire «
Affaire a suivre