APRNEWS: Un scandale sexuel ébranle le régime d’Obiang et expose les failles du pouvoir en Guinée équatoriale
Un scandale d’une ampleur inédite secoue la Guinée équatoriale, mettant à nu les privilèges et l’usage abusif des ressources de l’État par des proches de la famille présidentielle. Plus de 400 vidéos compromettantes impliquant Baltasar Ebang Engonga, haut fonctionnaire et neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ont fuité sur les réseaux sociaux.
Ces images exposent des scènes de relations sexuelles dans son bureau au ministère des Finances. L’affaire, qui touche de nombreux cercles influents, souligne les dérives d’un régime marqué par des abus de pouvoir et par l’omniprésence de la famille Obiang aux commandes.
Baltasar Ebang Engonga, surnommé « Bello », est le fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la commission de la CEMAC, et membre influent de la famille présidentielle. Directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), il aurait installé un système de surveillance dans son propre bureau pour enregistrer des rencontres intimes, y compris avec les épouses et les filles de dignitaires du régime. Cet usage illégal des moyens de l’État, destiné à des fins personnelles et à une perversion des mœurs, a provoqué un choc dans la population de Guinée- équatoriale, habituellement peu exposée aux scandales touchant les élites dirigeantes.
Un scandale aux répercussions sanitaires et judiciaires
Face à la diffusion massive de ces vidéos, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, fils du président, a ordonné la suspension des fonctionnaires impliqués dans des relations sexuelles dans les bureaux ministériels, qualifiant leurs actions de « violation flagrante de la loi sur l’éthique publique. »
Par ailleurs, une enquête sanitaire a été ouverte par le procureur général Anatolio Nzang Nguema pour déterminer si Ebang Engonga aurait sciemment transmis des maladies sexuellement transmissibles. Si les soupçons se confirment, des poursuites pénales pour atteinte à la santé publique pourraient être engagées, ajoutant une dimension dramatique à une affaire qui ébranle déjà les fondements du régime.
Contrôle des réseaux et tentative de dissimulation
Dans un effort pour limiter l’ampleur du scandale, les autorités ont imposé une réduction drastique du flux internet, cherchant à freiner la diffusion des vidéos sur les réseaux sociaux. Cette mesure, combinée aux annonces publiques visant à protéger la dignité des familles impliquées, a cependant suscité des critiques, beaucoup y voyant une manœuvre pour étouffer le scandale et maintenir le contrôle de l’information. La restriction de l’accès à internet témoigne de l’inquiétude du gouvernement face à l’embrasement populaire.
Un symptôme de la dérive du régime Obiang
La famille Obiang, au pouvoir depuis plus de 40 ans, est souvent décriée pour sa gestion autoritaire et ses pratiques controversées. Le fils du président, Teodoro Nguema Obiang Mangue, est lui-même connu pour ses frasques et son train de vie ostentatoire, incluant des achats de propriétés luxueuses et des dépenses extravagantes en Europe et aux États-Unis. Déjà condamné pour blanchiment et détournement de fonds dans plusieurs pays, il incarne le visage controversé de la dynastie Obiang en même temps que son avenir.
Ce nouveau scandale, impliquant un autre membre influent de la famille, vient confirmer aux yeux de nombreux Équato-Guinéens que les élites du pouvoir vivent dans l’impunité la plus totale, exploitant les ressources de l’État pour leurs intérêts personnels.
Une crise de confiance et des répercussions sociales
L’affaire Ebang Engonga a provoqué une onde de choc dans la société équato-guinéenne. Les familles redoutent de voir apparaître les visages de leurs proches dans ces enregistrements intimes, alimentant un climat de peur et de suspicion généralisé.
L’ampleur des révélations a aussi éveillé les critiques internationales, mettant en lumière la situation des droits de l’homme et les abus de pouvoir dans le pays. De nombreux citoyens expriment leur indignation face à ce scandale qui révèle une gestion des affaires publiques basée sur le favoritisme et la corruption.
Certaines sources suggèrent que la fuite des vidéos pourrait être orchestrée en interne, possiblement par des rivaux politiques ou par les services de sécurité eux-mêmes, dans le cadre de luttes de pouvoir au sein du régime. Le silence d’Ebang Engonga, détenu à la prison de Black Beach à Malabo pour une affaire de détournement de fonds, nourrit les spéculations.
Ce scandale pourrait ainsi marquer le début de fractures au sein de la famille présidentielle, alors que la légitimité du régime est de plus en plus remise en question, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. les prochains mois seront décisifs pour la famille Obiang, confrontée à une crise sans précédent qui pourrait ébranler les fondations d’un régime déjà contesté.