APRNEWS: Houphouet a eu la vision, Gbagbo l’a réalisé aux ¾, Ado l’a achevé et inauguré

Le travaux sont retardés à cause de la situation de crise militaro-politique du pays et la difficulté à mobiliser des fonds, pour cette Côte d’Ivoire mise en banc des nations. Les sociétés KUYO PIPELINE pour les soudures et PARLYM sont à la manœuvre.

L’essentiel du premier tronçon de ce pipeline est construit de 2008 à 2011, d’Abidjan à Bouaké, pour le compte de la société nationale pétrolière PETROCI. Quel est le rôle de la PETROCI dans cette affaire ? Retour en arrière. En 1952 l’administration coloniale déclare à l’issue de recherches entreprises le long des côtes ivoiriennes, que la Côte d’Ivoire est pétrolifère neutre. Autrement dit, il n’y a pas de pétrole dans le pays. Pourtant sur les plages de Bassam les populations depuis toujours ramassent du bitume naturel rejeté par la mer à marée haute. En fait on a trouvé du sable bitumineux dans le village d’Eboinda pas loin de Adiaké et une exploitation onshore avait été installée.

En 1962 l’indépendance obtenu le président Houphouët crée la SIR dans un pays qui ne produit pas une goutte de pétrole. L’objectif est simple: raffiner le pétrole du Nigeria voisin qui a en a en masse, ainsi que celui d’autres nations amies. Le cas échéant raffiner le pétrole ivoirien si jamais on en trouve un jour. Ce projet conjoint avec certains pays de l’hinterland est jugé mégalomane par certains de ses détracteurs. En 1975 :  » Produire l’énergie d’une nation forte  » est le slogan qui sera plus tard celui de la PETROCI. Cette société est créée fruit de l’obstination du président Houphouët à croire que son pays possède aussi du pétrole. Et cette entreprise sera le bras armée de toute la stratégie pétrolifère de note pays.

En 2011, après le déclenchement des évènements dramatiques liés aux élections présidentielles. Le Président Alassane Ouattara, soucieux de remettre la machine économique rapidement en marche et notamment les programmes d’infrastructures, lance un certain nombre de projets dans le cadre du Programme Présidentiel d’Urgence (PPU). Au sein de ce dernier figure en haut de la pile la relance des travaux du pipeline pour le compte de la PETROCI, avec la volonté de son nouveau ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara, de faire la Côte d’Ivoire la nouvelle  » Rotterdam de l’Afrique « , suivant ainsi le plan stratégique, la vision des équipes d’Houphouet élaboré en 1975 et ci-dessus brièvement decrit .

Ad memoriam, chapeau bas, c’est le cas de le dire, à Feu Kuyo Kessie Jean, Président Directeur Général de Kuyo Pipeline décédé en 2012 au Cameroun. Il aimait porter ces chapeaux de cowboys, si caractéristiques. Un veritable champion national parti trop tôt…