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APRNEWS - Alain Foka : « En Afrique, le complexe du sorcier blanc est fini… »

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Alain Foka - Chronique - Rfi

APRNEWS - La jeunesse africaine se révolte ! Les pouvoirs politiques  aussi, dans bien des pays osent, de plus en plus, le jeu à égale dignité ! Selon les projections démographiques de l’ONU, l’Afrique devrait compter 2,4 milliards d’habitants en 2050, et 4 milliards vers 2100. Différents facteurs justifient cette explosion démographique.

En effet, une telle croissance démographique pèse sur l’amélioration des conditions de vie, puisque la croissance du PIB du continent (4,5% en moyenne) ne permet pas l’amélioration du PIB par habitant.

Ce poids démographique n’est qu’une des raisons expliquant l’essor de protestations sur le continent. Les mobilisations sont de plus en plus nombreuses, d’abord du fait des revendications en faveur d’une amélioration des conditions de vie, mais aussi du fait de cette population jeune qui tend à s’unifier.

Les mouvements de contestation issus de la jeunesse se développent en Afrique, notamment depuis le Printemps Arabe qui a débuté en décembre 2010 en Tunisie. D’autres mouvements émergent ailleurs, comme Filimbi en République Démocratique du Congo, Y’en a marre au Sénégal et Balai citoyen au Burkina Faso.

Ces trois mouvements tentent de se rassembler pour favoriser une prise de parole, pour bénéficier d’un impact plus fort sur le plan national, régional voire international. Finalement, l’exemple du Gabon représente, au moins en partie, les mouvements à l’œuvre en Afrique subsaharienne, qui oscillent entre résultats probants et difficultés diverses.

Les mouvements de contestation issus des jeunesses africaines ne sont pas spécifiques au XXIème siècle. Ils sont ancrés dans une tradition de révolte héritée des années 1990. Cependant, ils se caractérisent aujourd’hui par la diversité des moyens utilisés pour faire entendre leurs voix.

La réappropriation par les jeunes de l’espace public (rassemblements, concerts de rap, graffitis, mais aussi radio, sites internet, réseaux sociaux) les amène à revendiquer des changements politiques qui répondraient davantage à leurs attentes.
Enfin, au regard de cet engouement qui s’étend partout en Afrique, avec des Chefs de l’Etat qui osent dire niet sur certaines questions liées à la souveraineté, l’Occident doit comprendre désormais que le complexe à l’endroit du sorcier blanc est fin.

Il faut rabattre les cartes, pour un nouveau jeu avec un nouveau cycle d’égale dignité !