Le gouvernement éthiopien a décrété lundi soir un « cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel » au Tigré, où les forces loyales aux anciennes autorités de la région (TPLF) ont repris la capitale Mekele, ont rapporté plusieurs médias d'État.

Au moins 64 personnes ont été tuées et 180 autres blessées mardi sur un marché de la région en guerre du Tigré, dans une frappe aérienne menée par l'armée éthiopienne qui affirme avoir visé des combattants rebelles.

Selon le site Aa.com, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées mercredi au cours d'une frappe aérienne sur un marché bondé de monde au Tigré, dans le nord de l'Éthiopie. Ces tirs aériens avaient visé mardi, un marché du village de Togoga, au Tigré et fait des dizaines de morts. L'on raconte également que des membres de l'armée avaient empêché les équipes médicales de se rendre sur les lieux pour apporter assistance aux blessés.

La rédaction Aprnews
Elysée Tapé

Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a appelé l' Union africaine (UA) à "cesser immédiatement" une nouvelle commission d'enquête sur les allégations d'abus dans la région du Tigré.

Facebook a déclaré mercredi avoir supprimé un large réseau de faux comptes appartenant au régulateur éthiopien INSA. Cette mesure intervient quatre jours avant les élections législatives en Ethiopie.

La famine dans la région en guerre du Tigré est en voie de se propager à d'autres provinces éthiopiennes, a averti mardi le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires des Nations unies lors d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité. Selon Mark Lowcock, la famine menacerait maintenant près de 2,5 millions d’Éthiopiens. Des alertes rejetées et dénoncées par l’ambassadeur d’Éthiopie à l’ONU.

Le sommet du G7, conclu hier au Royaume-Uni, a abordé plusieurs sujets relatifs à l’Afrique. Si d’un côté, le représentant africain Cyril Ramaphosa a parlé des vaccins, l’ONU et des activistes éthiopiens ont imposé l’intégration du génocide du Tigré à l’ordre du jour.

Depuis novembre, l’armée fédérale éthiopienne a lancé une opération militaire de grande ampleur contre le TPLF, le pouvoir de la province du Tigré à la frontière avec l’Érythrée. Les violences continuent et la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver : 5,2 millions de personnes sont dans le besoin selon l’agence humanitaire onusienne OCHA. C’est 700 000 de plus que début mai. Les humanitaires n’arrivent pour l’instant pas à suivre alors que les besoins ne cessent d’augmenter.

D’abord prévues pour se tenir en août 2020, les élections législatives éthiopiennes, avaient déjà été reportées en 2021 en raison du Covid-19. Cette décision avait été critiquée par les opposants au pouvoir du premier ministre Abiy Ahmed, qui l’accusent de vouloir se maintenir à la tête du pays.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué jeudi avoir entendu des témoignages « extrêmement horribles » de violences sexuelles dans la région éthiopienne du Tigré, théâtre d’un conflit impliquant notamment les armées éthiopienne et érythréenne et marqué par des exactions.