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Venezuela : Le président du Parlement s'autoproclame président, reconnu par Trump

apr-news/ Le président du Parlement s'autoproclame président, reconnu par Trump
Mercredi, 23 janvier 2019

Venezuela : Le président du Parlement s'autoproclame président, reconnu par Trump

APRNEWS- Les Etats-Unis ont indiqué que "toutes les options" étaient sur la table si Nicolas Maduro avait recours à la force.

Juan Guaido, le président du Parlement vénézuélien, contrôlé par l'opposition, s'est autoproclamé mercredi "président en exercice" du pays devant des milliers de partisans réunis à Caracas.

"Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir (...) à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres", a-t-il lancé depuis une tribune.

Député de 35 ans, Juan Guaido est devenu en quelques semaines le visage de l'opposition au chef de l'Etat Nicolas Maduro, en réussissant à remobiliser les adversaires du dirigeant socialiste.

Le président américain Donald Trump a aussitôt annoncé qu'il reconnaissait l'opposant comme "président par intérim".

"Les citoyens du Venezuela ont trop souffert depuis trop longtemps sous le régime illégitime de Nicolas Maduro. Aujourd'hui, je reconnais officiellement le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, comme président par intérim du Venezuela", a indiqué Donald Trump dans un communiqué.

Washington a également indiqué que "toutes les options" étaient sur la table si Nicolas Maduro avait recours à la force. 

Plusieurs pays ont emboîté le pas des Etats-Unis. Le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Canada ont reconnu Juan Guaido comme président par intérim. 

"Le Brésil reconnaît Juan Guaido comme président en exercice du Venezuela. Le Brésil soutiendra politiquement et économiquement le processus de transition pour que la démocratie et la paix sociale reviennent au Venezuela", a notamment indiqué le ministère des Affaires étrangères du pays dans un communiqué reproduit par le président Bolsonaro lui-même sur Twitter.

Luis Almagro, secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), basée à Washington, a félicité Juan Guaido.

"Nos félicitations à Juan Guaido, le président en exercice du Venezuela. Il a toute notre reconnaissance pour impulser le retour de la démocratie dans ce pays", a tweeté Luis Almagro.

Au même moment, la Cour suprême vénézuélienne, plus haute juridiction du pays, composée de fidèles au régime, a ordonné une enquête pénale contre les membres du Parlement, en les accusant d'usurper les prérogatives du président Maduro.

De l'ombre à la lumière

Juan Guaido, parfait inconnu, au physique élancé et à la voix posée, est devenu le 5 janvier le plus jeune président du Parlement, unique institution contrôlée par l'opposition. C'est "un gamin qui joue à la politique", avait dit de lui Nicolas Maduro.

Ces dernières années, les précédentes figures montantes de l'opposition, Leopoldo Lopez, Henrique Capriles ou Freddy Guevara, ont fini par disparaître du paysage politique, emprisonné, privé de droits civiques ou en exil.

Depuis qu'il a endossé le costume de chef de file de l'opposition, ce grand brun au teint mat, jusqu'ici peu habitué aux discours, est rapidement passé de l'ombre à la lumière tout en prenant de l'épaisseur politique.

Manifestations 

Mercredi soir, heure de Paris, Juan Guaido était soutenu par des manifestants descendu en nombre dans les rues du pays pour s'opposer au président Nicolas Maduro, dans un climat de haute tension. Cinq personnes sont mortes dans des troubles précédant les manifestations.

Nombreux s'étaient vêtus de blanc, se sont réunis dans plusieurs quartiers de la capitale et d'autres régions du pays pour exiger un "gouvernement de transition" et de nouvelles élections.

De leur côté, les partisans du gouvernement, habillés de rouge pour la plupart, ont aussi manifesté, et se sont retrouvés dans d'autres points de la capitale pour apporter leur soutien au chef de l'Etat et rejeter les revendications de l'opposition, qu'ils considèrent comme une tentative de coup d'Etat orchestrée par Washington.

En cette date historique, qui commémore les 61 ans la chute de la dictature de Marcos Perez Jimenez, le 23 janvier 1958, les opposants et partisans du président socialiste souhaitaient compter leur forces.

Avec Le Nouvel Observateur