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Turquie: Erdogan renonce à expulser dix ambassadeurs occidentaux

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Mardi, 26 octobre 2021

Turquie: Erdogan renonce à expulser dix ambassadeurs occidentaux

En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a finalement choisi ce lundi la désescalade dans la crise qui l’avait vu menacer d'expulsion dix ambassadeurs occidentaux, dont ceux des États-Unis, de France et d’Allemagne. 

Au terme de plusieurs jours de tractations diplomatiques, Recep Tayyip Erdogan renonce à mettre sa menace à exécution et ne déclare donc pas persona non grata les dix ambassadeurs qui avaient pris la défense du philanthrope Osman Kavala. Le chef de l’État turc a estimé que les diplomates étaient « revenus de leur erreur » et espérait qu’ils seraient « plus prudents désormais ».

Une main tendue à la Turquie

Quelques heures avant ce dénouement, l’ambassade des États-Unis avait affirmé sur Twitter son attachement à l’article 41 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui interdit toute ingérence dans les affaires intérieures du pays hôte. Les autres ambassades concernées  dont celles de France et d’Allemagne - avaient retweeté ce message. 

Tandis que la presse progouvernementale jubile en assurant que les pays occidentaux ont « fait machine arrière », d’autres observateurs - y compris d’anciens diplomates turcs - y voient plutôt une façon pour ces pays de ménager une sortie de crise à Tayyip Erdogan. Comme une sorte de main tendue pour éviter les conséquences graves, sur les relations diplomatiques mais aussi sur l’économie turque, qu’aurait eu le renvoi inédit de dix ambassadeurs.

« Le pire a été évité »

« Le pire a été évité », soufflent des diplomates et anciens diplomates turcs. Parmi ces derniers, Sinan Ülgen, fondateur du centre de recherches Edam, à Istanbul. À ses yeux, la Turquie comme les pays occidentaux avait tout intérêt à la désescalade. « Du côté des pays signataires, le fait qu’ils aient accepté cette formule diplomatique démontre qu’ils ne souhaitaient pas se trouver face à une escalade politique avec la Turquie. Et du côté turc, je pense qu’on était très conscient des lourdes conséquences politiques et économiques que cela aurait pu entraîner », explique-t-il.

Mais l’apaisement pourrait être de courte durée. Car comme le fait remarquer Sinan Ülgen, le « problème de fond n’est pas résolu ». « Le cas d’Osman Kavala demeure. L’infraction de la Turquie – qui ne remplit pas les conditions de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme – demeure aussi… Donc ceci va continuer à provoquer des tensions. Cette crise a été évitée, mais le potentiel est toujours là », analyse-t-il.

Fin novembre, le Conseil de l’Europe pourrait lancer une procédure d’infraction contre la Turquie si Osman Kavala n’a toujours pas été libéré.

Aprnews avec Rfi