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Tunisie : le président Saied prolonge la suspension du Parlement jusqu’en décembre 2022

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Mardi, 14 décembre 2021

Tunisie : le président Saied prolonge la suspension du Parlement jusqu’en décembre 2022

Kais Saied, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet dernier, en écartant le Premier ministre et en suspendant le Parlement, a également annoncé qu’il souhaitait modifier la Constitution par référendum.

Jusqu’où ira-t-il ? Dans un discours à la nation ce lundi, le président tunisien Kais Saied a annoncé la prolongation de la suspension du Parlement, qu’il a décidée en juillet, jusqu’au 17 décembre 2022. « De nouvelles élections législatives auront lieu le 17 décembre 2022 sur la base d’une nouvelle loi électorale », a-t-il ajouté.

Cette nouvelle loi, ainsi que des amendements constitutionnels, seront élaborés dans le cadre de consultations populaires qui auront lieu « à partir du 1er janvier jusqu’au 20 mars ». « Les réformes constitutionnelles et autres seront soumis à référendum le 25 juillet 2022, jour anniversaire de la proclamation de la République », a-t-il ajouté.

Le président tunisien, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet, avait indiqué plus tôt dans la journée qu’il annoncerait de nouvelles mesures « dans les prochaines heures ». Il n’a jamais caché son intention de faire adopter une nouvelle Constitution à la place du texte actuel datant de 2014, qu’il considère « dysfonctionnel ». « Si le peuple ne peut plus exercer sa souveraineté car le texte (Constitution) ne le lui permet plus, il faut élaborer un nouveau texte. Les constitutions ne sont pas éternelles », a-t-il notamment affirmé.

Mesures « provisoires »

En pleine crise socio-économique et sanitaire et après des mois de blocage politique, M. Saied, élu au suffrage universel fin 2019, a invoqué le 25 juillet dernier un « péril imminent » pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire. Il a ensuite promulgué le 22 septembre un décret officialisant la suspension de plusieurs chapitres de la Constitution et instaurant des « mesures exceptionnelles provisoires », le temps de mener des « réformes politiques ».

Après ce coup de force, plusieurs organisations tunisiennes et internationales ont critiqué un « accaparement du pouvoir » et dit craindre pour les droits et libertés publiques dans le berceau du Printemps arabe. Les ambassadeurs des pays membres du G7 et de l’Union européenne (UE) en Tunisie ont quant à eux appelé à un retour « rapide » aux institutions démocratiques dans le pays.

En suspendant le Parlement, M. Saied a effectivement écarté du pouvoir le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force parlementaire et pilier des coalitions gouvernementales successives depuis la chute du régime de Zine El Abidine ben Ali, renversé en 2011. Invoquant un rapport de la Cour des comptes qui accuse Ennahdha et d’autres partis d’avoir perçu des financements étrangers, M. Saied a affirmé que « ceux qui ont reçu et continuent de recevoir de l’argent de l’étranger n’ont pas leur place au Parlement ».

« Ces prochaines étapes, visent à réaliser les aspirations du peuple, pour passer du désespoir à l’espoir », a-t-il déclaré à propos des dernières annonces.

Aprnews avec Leparisien