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Toulouse : Comment des chercheurs enrôlent des abeilles, escargots et mésanges pour détecter les pollutions

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Mercredi, 23 juin 2021

Toulouse : Comment des chercheurs enrôlent des abeilles, escargots et mésanges pour détecter les pollutions

Difficile de repérer à l’œil nu une pollution, au plomb par exemple, dans un clair ruisseau. A moins de focaliser sur une limnée, un escargot aquatique. Au contact du poison, l’animal, déjà lent, va rapidement diminuer son rythme de déplacement. Et pour qui sait bien l’observer, la vigie baveuse va donner l’alerte.

Toulouse : Comment des chercheurs enrôlent des abeilles, escargots et  mésanges pour détecter les pollutions

Cette idée d’utiliser des espèces « sentinelles » pour surveiller les pollutions mais aussi les impacts du réchauffement climatique, aussi sûrement qu’un satellite prévient d’un ouragan, est au centre du projet Econect lancé par six laboratoires de recherche et trois start-up* toulousains.

Fleurs connectées pour tester « l’intelligence » des abeilles

L’objectif est de déployer pendant deux ans et sur douze sites – du Gers à l’Ariège, en passant par le campus scientifique de Rangueil, dans la Ville rose – trois espèces différentes : Les limnées donc, mais aussi des abeilles et des mésanges. Les escargots évolueront dans des cages, plongées dans l’eau et filmées en permanence. Les abeilles vivront dans des ruches connectées.

L'installation d'une ruche connectée pour le projet Econect.

« En cas de pollution, si elles sont moins nombreuses à rentrer, le compteur d’abeilles nous renseignera en temps réel sur ce qu’un apiculteur pourrait mettre quinze jours à constater », assure Arnaud Elger, écologue du Laboratoire Ecologie fonctionnelle et environnement (CNRS-INP. Université Toulouse 3) et responsable du projet Econect.

A la moulinette des algorithmes dans un Big data environnemental

Les capacités cognitives des abeilles et mésanges, susceptibles d’être affectées par des changements environnementaux, vont aussi être surveillées. Les butineuses se mesureront par exemple aux fleurs connectées de la start-up BeeGuard, vicieuses avec leurs odeurs et systèmes de récompenses sucrées. Même chose pour les mésanges, baguées avec un système RFID, mais avec des mangeoires électroniques à codes couleurs. Une fois le réseau de sentinelles déployé, les capteurs connectés, les fleurs plantées, chaque escargot apathique, chaque abeille égarée, chaque oiseau plus bête que la moyenne enverra un signal au serveur du projet. Les algorithmes tourneront, en bout de chaîne générant des alertes pollution instantanées dans un nouveau « Big data environnemental ».

« En créant cet observatoire automatisé de l’environnement, nous voulons d’abord faire la preuve du concept, assure Arnaud Elger. L’objectif final est de développer un système d’alerte en temps réel des pollutions, en fonction de la réponse au stress des organismes vivants ».

En choisissant des sites à des altitudes différentes, la vingtaine de chercheurs embarquée dans Econect va aussi gagner un temps précieux sur l’étude des effets du réchauffement climatique sur la faune.

Aprnews avec 20 minutes