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Tchad : les chefs traditionnels se préparent au dialogue à venir

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Vendredi, 28 mai 2021

Tchad : les chefs traditionnels se préparent au dialogue à venir

La deuxième conférence des autorités coutumières et traditionnelles est ouverte ce vendredi à N’Djamena au Palais du 15 janvier. Elle est axée sur le thème : « Réflexion sur la préparation du dialogue inclusif et la réconciliation nationale ».

Une minute de silence demandée par le président de l’Association des autorités coutumières et traditionnelles (ACCT), Tamita Djidingar a été observée à l’ouverture des travaux en mémoire du défunt président Idriss Déby Itno.

Dans son discours, le président de l’ACCT a déclaré que les autorités coutumières et traditionnelles composées des sultans, chefs de canton, chefs de tribus, chefs de groupement des villages, chefs de villages et férricks, doivent jouer un rôle dans la transition. Selon le Tamita Djidingar, en cette période où « le capital social de notre nation, c’est-à-dire la confiance régnant entre les différentes composantes de la nation et leur capacité à travailler ensemble de façon coordonnée (…) est mise à rude épreuve, c’est véritablement ici que les autorités traditionnelles, socles de la société doivent jouer leur rôle de catalyseur ».

Pour le président de l’Association des autorités coutumières et traditionnelles, le Tchad est à la croisée des chemins. Il souligne que la situation « précaire » dans laquelle est plongée le Tchad les préoccupe, eux dont « le souci permanent est de voir nos communautés  vivre en paix et en sécurité ». Il invite donc ses collègues à se mettre au travail. « Nous chefs traditionnels connaissons nos communautés que les autres institutions publiques. Il est de notre devoir de nous organiser pour nous rapprocher des parties en conflits pour les persuader à se surpasser et faire preuve de tolérance pour éviter des pertes inutiles en vies humaines », conseille Tamita Djidingar.

Le ministre d’Etat en charge du dialogue et de la réconciliation nationale, Acheikh Ibn Oumar qui a pris la parole à son tour, a d’abord rappelé la révolte de Mangalmé qui a conduit à la création du Frolinat puis de la guerre civile, source des problèmes entre les Tchadiens. Pour lui, les chefs traditionnels sont mieux placés que quiconque pour comprendre le drame et la douleur qu’a subi le peuple tchadien. « Donc vous êtes mieux placés que quiconque pour proposer des remèdes à cette situation », relève-t-il.

Pour le ministre Acheikh, il faut changer de paradigme. « La particularité de l’étape actuelle, c’est de traiter les problèmes à la racine et à la base et non pas simplement se contenter de faire des conférences, faire une constitution et des élections », souligne-t-il. Pour lui, en même temps que le dialogue et la réconciliation se feront au niveau des élites, il faut qu’il y ait aussi le dialogue et la réconciliation au niveau des cellules sociales de base, ce qu’il nomme le « vrai peuple » pour qu’il se sente concerné. Il promet l’engagement du gouvernement de s’associer aux chefs traditionnels pour mener à bien cette tâche. Il souhaite en fin que des outils soient mis en place pour pérenniser le dialogue et la réconciliation après la transition.

Le ministre de l’Administration  du territoire et de la Décentralisation, Mahamat Béchir Chérif a promis quant à lui que le gouvernement s’appuiera sur les chefs traditionnels, « acteurs principaux et incontournables dans la consolidation de la paix, de l’unité et de la conservation de nos valeurs » pour toucher l’ensemble de la population.  

Au cours de ces assises de deux jours, les membres de l’ACCT entendent produire un cahier de recueil de doléances ou problèmes, des attentes ou propositions qui sera mis à la disposition de leurs populations afin que « la voix de plus de 70% de la population tchadienne soit entendue et prise en compte lors du dialogue inclusif ».

Aprnews avec Tchadinfos