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Syrie : La violence ne fait qu'augmenter en dépis de la mise en garde des groupes humanitaires

Illustration Aprnews - Syrie - Violence
Samedi, 21 décembre 2019

Syrie : La violence ne fait qu'augmenter en dépis de la mise en garde des groupes humanitaires

Une flambée de violence a fait samedi 12 morts dans le dernier bastion majeur de l'opposition syrienne, alors que des groupes humanitaires mettaient en garde contre une catastrophe humanitaire si l'aide transfrontalière cessait d'atteindre la région. Le régime intensifié et les bombardements russes sur la province du nord-ouest d'Idlib depuis le 16 décembre ont déjà contraint des dizaines de milliers de personnes vulnérables à fuir leurs maisons, selon les Nations Unies. L'organisme mondial a appelé à une "désescalade immédiate" et a averti de nouveaux déplacements massifs si la violence se poursuivait. La région d'Idlib, dominée par les djihadistes, abrite quelque trois millions de personnes, dont de nombreuses personnes déplacées par des années de violence dans d'autres parties de la Syrie.

Le régime de Damas a juré à plusieurs reprises de reprendre la zone et les bombardements se sont poursuivis malgré un cessez-le-feu annoncé en août.Exacerbant une situation humanitaire déjà désastreuse, la Russie et la Chine ont opposé vendredi leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui aurait étendu pendant un an les livraisons d'aide transfrontalière à quatre millions de Syriens, dont beaucoup dans la région d'Idlib. Cette décision, critiquée par les États-Unis, a fait craindre que l'aide financée par les Nations Unies ne puisse entrer dans les parties de la Syrie détenues par l'opposition à partir de janvier à moins qu'un autre accord ne soit trouvé.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a qualifié samedi de veto le veto russe et chinois. "A la Russie et à la Chine, qui ont choisi de faire une déclaration politique en s'opposant à cette résolution, vous avez du sang sur les mains", a-t-il dit.

Le groupe humanitaire Oxfam a déclaré que les personnes dans le besoin, dont beaucoup déplacées plusieurs fois, comptaient sur les livraisons. "Il n'y a aucun moyen réaliste d'atteindre des centaines de milliers de ces familles", à l'exception des opérations transfrontalières, a indiqué un communiqué.

Abu Zakour, un homme de 70 ans vivant dans un camp au nord d'Idlib, a exprimé ses craintes pour le sort des personnes déplacées si les livraisons étaient interrompues. "Sans l'aide, nous serions morts de faim", a-t-il dit.