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Sommet européen: les difficiles relations des Vingt-Sept avec Poutine et Orban

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Vendredi, 25 juin 2021

Sommet européen: les difficiles relations des Vingt-Sept avec Poutine et Orban

Les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne entament la deuxième journée de leur sommet bruxellois pour une session centrée, ce vendredi 25 juin, sur les questions économiques. Ils ont abordé hier la pandémie et les migrations ainsi que les questions relatives à leurs relations extérieures. Comme ils l’avaient prévu de longue date ils ont en particulier longuement parlé de la Russie qui ne cesse de les préoccuper autant qu’elle provoque des désaccords, en particulier sur la proposition franco-allemande mise sur la table depuis le mercredi 23 juin et qui n’a pas emporté un soutien unanime sur l’organisation de sommets UE-Russie

France - Monde | UE: Viktor Orban tancé, pas d'accord pour un sommet avec  Poutine | La Provence

On a bien senti chez Angela Merkel une part de déception relative après le long débat nocturne sur la Russie, écrit notre correspondant à BruxellesPierre Benazet. L’idée de rencontrer directement Vladimir Poutine était une des propositions franco-allemandes, même s’il n’y avait pas de format bien défini, soit des rencontres de plusieurs chefs d’État, soit des sommets comme avant 2014 avec les dirigeants des institutions européennes.

Divisions

Mais cette idée divise les Vingt-Sept car plusieurs pays jugent qu’une telle rencontre est prématurée. La proposition franco-allemande a malgré tout reçu le soutien des autres capitales puisque l’idée d’imposer si nécessaire des sanctions économiques contre des secteurs de l’économie russe a été adoptée. C’est un changement d’attitude radical pour l’UE et pour l’Allemagne après des années où les seules sanctions européennes décidées l’étaient contre des individus. Mais pour les Européens la relation avec Moscou est au plus bas, sur ce point l’accord est unanime.

La discussion au sujet de la loi hongroise sur la promotion de l’homosexualité pour les mineurs a été un moment de vive controverse. Pas à 26 contre un car la Hongrie est soutenue en particulier par la Pologne, mais le ton est monté après la lettre de 17 pays de l’ouest et du nord de l’Europe pour soutenir la diversité, face au Premier ministre hongrois qui n’en démord pas et estime que la loi doit être appliquée telle quelle.

Ce Conseil européen est la dernière réunion de ce genre pour Angela Merkel qui quitte le pouvoir après seize ans à l'automne 2021 et qui a marqué profondément l'Europe depuis 2005, raconte notre correspondant à Berlin,  Pascal Thibaut. Sur la photo de famille du Conseil européen de décembre 2005, la petite nouvelle, Angela Merkel, pose à côté du président français Jacques Chirac et du Premier ministre britannique Tony Blair.

Angela Merkel, seize ans au pouvoir et quelques Conseils européens... 

Comme la chancelière le rappelait le jeudi 24 juin, lorsqu’elle arrive aux affaires, l’iPhone n’existe pas encore. Seize ans et quelques Conseils européens plus tard, Angela Merkel est toujours là. La reine du compromis, la championne des négociations marathon a marqué, comme peu d’autres avant elle, l’Europe ces dernières années. Claire Demesmay est chercheuse à la Société allemande pour la politique étrangère : « Mme Merkel est apparue comme un pôle de stabilité pour plusieurs raisons. D’abord pour la longévité, elle a connu de nombreux chefs d’Etat et du gouvernement. C’est quelqu’un de calme, de posé, qui n’aime pas prendre de décisions dans la précipitation. »

Crise financière, crise de la zone euro, crise migratoire, pandémie : Merkel la gestionnaire était dans son élément pour négocier des compromis. Mais des positions allemandes ont divisé le continent : la fermeté dans la crise de l’euro à l’égard des pays du Sud, l’accueil de nombreux migrants en 2015, le gazoduc Nord Stream 2 ou la politique commerciale avec la Chine. Angela Merkel la gestionnaire n’a pas brillé par ses visions européennes, mais a fini par se rallier durant la pandémie à l’idée d’une mutualisation des dettes européennes. Claire Demesmay : « Finalement, elle termine toutes ces années au pouvoir sur un geste qui est profondément européen ».

Aprnews avec Rfi