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Sida : une solution injectable trouvée

Sida - VIH - Santé
Jeudi, 30 décembre 2021

Sida : une solution injectable trouvée

Alors que la recherche contre le Sida avance, un nouveau médicament permettant de prévenir davantage les risques vient d'être trouvé.

Il ne s'agit plus d'un comprimé à avaler mais d'une piqûre à s'injecter. On fait le point concernant cette petite révolution.

Un cas exceptionnel


Il y a moins d'un an, nous vous parlions d'un nouveau d'un vaccin expérimental trouvé par des chercheurs de l’institut de recherche américain Scripps, qui s'avérait être le traitement expérimental contre le sida le plus efficace à ce jour. Pour l'heure, le traitement est encore en phase expérimentale.

Pourtant, (et c'est l'exception qui confirme la règle) une femme vivant en Argentine n'a pas eu besoin de ce traitement, ni d'un autre pour guérir. Porteuse du VIH en 2013, cette dernière était régulièrement suivie, et après des vérifications de son placenta suite à son accouchement en mars 2020, le séquencement de milliards de ses cellules ont permis aux scientifiques de confirmer qu'elle n'avait plus le VIH. Le cas est cependant rarissime, et la recherche mène encore de nombreuses expériences pour tenter de trouver le médicament, le vaccin ou l'injection miracle, qui sauvera le monde du VIH.

Mieux vaut prévenir que guérir


Comme on le dit si bien, mieux vaut prévenir que guérir. Chaque jour, des millions de personnes dites "à risque" vivent sous couvert d'une stratégie de traitement appelé "Prophylaxie Pré-Exposition", pour PrEP. Elle consiste en la prise de comprimés qui doivent être administrés chaque jour pour assurer une protection.

Un traitement contraignant et rigoureux qui pourrait être substitué par un nouveau, cette fois-ci injectable, à titre d'une fois tous les deux mois. Il pourrait donc représenter une option plus pratique pour ceux qui ont du mal à adhérer au traitement quotidien.

Qui sont les personnes à risque ?


Connu sous le nom "d'Apretude", ce tout nouveau traitement s'adresse aux adultes et aux adolescents à risque, afin de minimiser leurs risques de contracter le VIH par contact sexuel. Dans un communiqué, la Food and Drug Administration (FDA) a expliqué que la PrEP est actuellement recommandée pour environ 1,2 millions de personnes à risque aux États-Unis.

L'Apretude pourrait remplacer ce traitement quotidien sur la base d'une injection beaucoup moins régulière.

"Cette injection, administrée tous les deux mois, sera essentielle pour lutter contre l'épidémie de VIH aux États-Unis, notamment en aidant les personnes à haut risque et certains groupes pour lesquels l'adhésion à la médication quotidienne a été un défi majeur ou n'était pas une option réaliste", a annoncé le Dr Debra Birnkrant du Centre d'évaluation des médicaments et de recherche de la FDA.

Ces personnes à risque sont celles qui ne sont pas infectées par le VIH, et qui n’utilisent pas systématiquement le préservatif lors de leurs rapports sexuels. Sont aussi comprises dans les personnes "à risques" les usagers de drogues intraveineuses avec partage de seringues, les travailleur-se-s du sexe exposé(e)s à des rapports sexuels non protégés, les personnes originaires de région à forte prévalence (Afrique subsaharienne, Guyane…), ou encore les personnes ayant des partenaires sexuels multiples.

Plus efficace que le Truvada

Selon la FDA, en plus d'être moins contraignant à administrer, l'Apretude a aussi la particularité d'être plus efficace. En effet, lors de deux études contrôlées par placebo, la première, qui a porté sur 4 566 hommes cisgenres et femmes transgenres ayant des rapports sexuels avec des hommes, a révélé que les personnes ayant reçu Apretude avaient 69 % moins de risques de contracter le VIH que celles ayant pris le Truvada, le comprimé bleu administré par voie orale. Quant à la seconde, qui portait sur 3 224 femmes cisgenres à risque, elle a montré que les participantes qui avaient pris l'Apretude avaient 90 % moins de risques d'être infectées que celles qui avaient pris ce même Truvada.

Encore une fois, il s'agit d'une prévention, puisque l'Aprétude ne permet pas de soigner la maladie une fois contractée. Il s'agit cependant d'une très bonne nouvelle pour les personnes du monde entier qui sont concernées.

Aprnews avec Hitek