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Sénégal-Affaire Khalifa Sall : Le temps des répliques

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Vendredi, 23 février 2018

Sénégal-Affaire Khalifa Sall : Le temps des répliques

APRNEWS - Détenu depuis mars 2017 dans le cadre de l’affaire dite de « la caisse d’avance », le procès de Khalifa Sall continue à Dakar.

Après le réquisitoire du procureur Bassirou Gueye demandant à la cour la condamnation de Khalifa Sall à 7 ans de prison assortie d’une amende de 5,5 milliards de francs CFA, l’on est passé au temps des répliques qui devrait prendre fin le vendredi avec l’intervention des huit prévenus.

Cabale politique

Depuis le début du procès du Maire de Dakar, les avocats de la défense ont soutenu la thèse de la cabale politique. L’argumentaire a une fois encore été mis sur la table par Me Demba Ciré Bathily, avocat du détenu.

Pour l’avocat, le dossier Sall ne repose sur aucun fait solide. Il serait donc vide. D’ailleurs, l’avocat a volé dans les plumes du procureur en qualifiant de « ridicules » des infractions.

« Je pense que le premier tour des débats a déjà permis de mettre en exergue le caractère ridicule de certaines infractions, comme le faux en usage de commerce », a martelé Me Bathily.

Il n’est pas loin des thèses de Moussa Taye, le conseiller politique du Maire Khalifa Sall qui a jugé « fallacieux », les arguments du procureur qu’il considère comme le « bras armé de l’Exécutif ».

Faux combat selon l’accusation

Pour le parquet, l’argument politique ressassé par la défense est une fuite en avant. 

« L’Etat n’a rien à faire dans ce procès, l’Etat est un intrus» a déclaré le magistrat Antoine Diome, agent judiciaire de l’Etat. Toutefois, il a souligné que l’Etat est en droit d’agir pour avoir « subi un préjudice ».

« Les deniers détournés sont bel et bien des deniers de l’Etat » a déclaré le magistrat.

Prenant au mot un avocat du Maire, l’agent judiciaire de l’Etat a souligné la responsabilité de Khalifa Sall dans la fabrication de fausses factures. « Les faits sont têtus monsieur le Président. L’un des avocats vous a dit "mon client est responsable mais pas coupable". Oui, responsable d’avoir fabriqué des fausses factures pour décaisser des fonds et les détourner »

A sa suite, Me Ousmane Diagne a signifié à la Cour qu’on ne peut « se réfugier derrière des considérations politiques », invitant le juge à faire droit à la réquisition du parquet.

"Des erreurs, des fautes constitutives de délits, ont été commises. Il est temps de les réparer. Merci de les sanctionner"  a-t-il poursuivi.

L’affaire de « la caisse d’avance » occupe la scène politico-judiciaire sénégalaise depuis bientôt un an. Quelle suite donnera la justice à cette affaire? Les regards sont orientés vers les juges.

Rapellons que le Maire Khalifa Sall est soupçonné de détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des derniers publics, complicité de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux en écriture publique et blanchiment.