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Santé avec Dr Mahamat Nour Bigna: l’infection urinaire

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Dimanche, 19 septembre 2021

Santé avec Dr Mahamat Nour Bigna: l’infection urinaire

Une infection urinaire (ou infection des voies urinaires) est définie par la colonisation des urines par des bactéries, ce qui se traduit le plus souvent par des signes infectieux urinaires. Elles sont très fréquentes, en particulier chez les nourrissons, jeunes enfants et femmes enceintes.

Il existe deux tableaux principaux d’infection urinaire : la cystite (infection de la vessie) et la pyélonéphrite (infection du rein). Elles se traitent très bien par antibiotiques. L’insuffisance ou l’absence de traitement de la pyélonéphrite peut mener à des complications sévères (cf. infra). Les infections urinaires sont les infections bactériennes les plus fréquentes quel que soit l’âge.

QUELLES SONT LES CAUSES DES INFECTIONS URINAIRES ?

Les infections urinaires sont le plus souvent des infections de la vessie, également appelées cystites. Dues à des bactéries, elles touchent plus souvent les femmes que les hommes car leur urètre, le canal qui relie la vessie à l’extérieur, est plus court. L’entrée de bactéries dans la vessie s’en trouve facilitée. Le plus souvent, on ne trouve aucune cause précise à la cystite chez les femmes. En revanche, lorsqu’une infection urinaire survient chez un homme, elle est souvent liée à une hypertrophie bénigne de la prostate ou à une inflammation de cet organe.

  Chez l’enfant

L’immaturité des voies urinaires est fréquemment responsable d’un reflux vésical (par perméabilité anormale des uretères : l’urine contenue dans la vessie ne peut normalement pas remonter vers les reins). Il existe parfois en plus des malformations urinaires.

  Chez la femme enceinte

Les infections urinaires sont particulièrement fréquentes en raison de modifications anatomiques et physiologiques inhérentes à la grossesse qui profitent aux bactéries :

•           la croissance de l’utérus entraîne une compression de la vessie (d’où un résidu post-mictionnel, c’est-à-dire une stase des urines avec des mictions incomplètes) et des uretères ;

•           la progestérone entraîne une hypotonie des voies urinaires ;

•           les œstrogènes ont tendance à rendre l’épithélium urinaire plus propice au développement des bactéries ;

•           il existe une glycosurie physiologique (par abaissement du seuil de résorption du glucose) ;

•           la contamination bactérienne vulvopérinéale est plus fréquente ;

•           le pH urinaire est élevé (urines alcalines).

Chez l’adulte

La principale cause d’infection urinaire est dépendante de la longueur de l’urètre : un urètre court permet aux bactéries d’atteindre plus facilement la vessie, et même dans certains cas le rein, ce qui explique leur prévalence très supérieure chez les femmes. La prévention repose sur une toilette intime régulière, boire 1,5 litre d’eau par jour et surtout la miction pré et post-coïtale.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES DES INFECTIONS URINAIRES ?

Les symptômes d’une infection urinaire sont le besoin constant d’éliminer de très faibles quantités d’urine. Uriner s’accompagne de sensations de brûlure. L’urine peut être trouble et sentir mauvais. La cystite peut parfois s’accompagner d’une fièvre légère, moins de 38°C, et d’un sentiment de malaise. Dans la plupart des cas, les cystites n’entraînent pas de complications. Toutefois, l’infection peut remonter et atteindre le rein. L’apparition de fièvre doit inciter à la vigilance.

QUELLES SONT LES COMPLICATIONS ÉVENTUELLES DES INFECTIONS URINAIRES ?

En l’absence de traitement, l’infection peut remonter le long de l’uretère (le canal qui relie les reins à la vessie) et atteindre le rein : c’est la pyélonéphrite. Le risque de complication est plus important en cas de grossesse, de malformation des voies urinaires, de calculs dans les reins ou la vessie, ou de diabète.

Chez l’homme, les infections urinaires peuvent aussi se compliquer d’une infection générale sévère, d’un abcès de la prostate, de rechutes difficiles à traiter. Des symptômes invalidants, comme des douleurs à l’éjaculation, peuvent également persister.

LES MESURES D’HYGIÈNE

Le respect de règles hygiéniques simples semble diminué le risque de survenue de cystite ainsi que leur récidive. Ces mesures n’ont pas fait l’objet d’une évaluation contrôlée par des études cliniques :

  • -buvez plus d’un litre et demi d’eau par jour.
  • Ne retenez pas un besoin d’uriner. Une vidange trop rare de la vessie favorise la prolifération des micro-organismes;
  • -tenez propres les parties intimes de votre corps. Attention à l’usage excessif des produits de toilette qui irritent et facilitent la prolifération des micro-organismes. Utilisez un gel lavant doux, sans savon.
  • -urinez rapidement après les rapports sexuels afin d’éliminer en partie les micro-organismes.
  • Après avoir uriné ou être allé à la selle, essuyez-vous toujours d’avant en arrière, en direction de l’anus;
  • -portez des sous-vêtements en coton;
  • -evitez l’utilisation éventuelle de spermicides.

QUE FAIRE EN CAS DE CYSTITE ?

Mesures préventives de base

  • Conseils pour réduire le risque d’infection urinaire
  • Boire suffisamment, et spécialement de l’eau. Nos sources recommandent de boire de 6 à 8 verres d’eau ou de boissons variées (jus, bouillons, thé, etc.) par jour. Cette mesure sert de barème, mais ne repose pas sur des données scientifiques précises. Le jus de cranberry est une option intéressante en prévention des rechutes puisqu’il empêcherait les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires. Un adulte sain devrait produire entre ½ litre et 2 litres d’urine par jour.
  • Ne pas retenir trop longtemps son envie d’uriner, garder de l’urine dans la vessie étant une manière de donner le temps aux bactéries de se multiplier.
  • Lutter contre les troubles du transit intestinal, en particulier contre la constipation qui contribue aux cystites, car des bactéries stagnent dans le rectum.
  • Chez les femmes
  • Le meilleur moyen pour les jeunes filles et les femmes de prévenir les infections urinaires est de s’essuyer toujours de l’avant vers l’arrière avec le papier hygiénique après être allée à la selle ou après avoir uriné.
  • Uriner immédiatement après les relations sexuelles.
  • Laver les régions anales et vulvaires quotidiennement. Cependant, une toilette trop « agressive » n’est pas recommandée, car elle fragilise les muqueuses.
  • Éviter le plus possible d’utiliser des produits déodorants (parfums intimes, douches vaginales), dans la région génitale et des huiles ou des mousses pour le bain, qui peuvent irriter la muqueuse de l’urètre. Cela peut causer des symptômes qui s’apparentent à ceux d’une infection urinaire. Si l’on tient à utiliser un produit, s’assurer qu’il ne soit pas irritant, et privilégier un pH neutre.
  • Toujours utiliser des condoms lubrifiés, qui irritent moins les parties génitales. Et ne jamais hésiter à rajouter du gel lubrifiant.
  • En cas de sécheresse vaginale, utiliser un lubrifiant soluble à l’eau durant les rapports sexuels pour éviter les irritations.

En cas d’infections fréquentes attribuables à l’usage d’un diaphragme, on conseillera de changer de méthode contraceptive.

  • Chez les hommes

Il est plus difficile de prévenir les infections urinaires chez les hommes. Il est important de boire suffisamment pour maintenir un bon flux urinaire, et de traiter un trouble de la prostate s’il y a lieu. Par ailleurs, les urétrites correspondant à des infections sexuellement transmissibles peuvent être prévenues en utilisant le condom durant des relations sexuelles avec toute nouvelle (ou tout nouveau) partenaire. L’inflammation de l’urètre est courante chez les hommes qui contractent une gonorrhée ou une chlamydiose.

Aprnews avec Tchadinfos