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Rien ne sert d’être détestable pour monter en hiérarchie

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Lundi, 5 octobre 2020

Rien ne sert d’être détestable pour monter en hiérarchie

Les personnes “désagréables” réussissent-elles mieux que celles qui ne le sont pas? La réponse est non, selon une étude menée par deux experts de la célèbre université américaine de Berkeley.

Cette recherche dont les conclusions ont été publiées ce 31 août sur le journal Proceedings of the National Academy of Sciences et sur Bekerley Newsa suivi des personnes avec des personnalités égoïstes, combatives et manipulatrices, de leurs études jusqu’à l’endroit où elles ont atterri dans leur carrière une quinzaine d’années plus tard. Les experts constatent alors qu’être un “imbécile” ne les faisait pas avancer.

Pour en arriver à ce résultat, les chercheurs ont mené deux études basées sur des évaluations de personnalité faites par des personnes lorsqu’elles étaient étudiantes. Ils ont alors interrogé ces mêmes personnes une décennie plus tard, en leur demandant des informations sur leur pouvoir et leur rang dans la hiérarchie de leur lieu de travail, ainsi que sur la culture de leurs organisations. Les experts ont questionné en parallèle leur entourage professionnel sur leur comportement au travail.

Le bilan est le suivant: ceux dont les scores étaient élevés sur des traits désagréables n’ont pas autant atteint le pouvoir que ceux qui étaient généreux, dignes de confiance et gentils.

Une mauvaise nouvelle

Mais sur quelles bases les experts ont-ils défini quelles personnes sont des “requins”? Les chercheurs se sont penchés sur les résultats des participants au Big Five Inventory (BFI); c’est une évaluation basée sur un consensus général des psychologues sur les cinq dimensions fondamentales de la personnalité: ouverture à l’expérience, conscience, extraversion, névrosisme et agrément.

“Toute augmentation de pouvoir qu’ils obtiennent en étant intimidants est compensée par leurs mauvaises relations interpersonnelles”, ont constaté les chercheurs. Du côté des personnes plus extraverties, celles-ci ont plus de chance de progresser dans leurs organisations en raison de leur sociabilité, de leur énergie et de leur affirmation de soi - des résultats étayés par des recherches antérieures.

“La mauvaise nouvelle ici est que les organisations confient la responsabilité aux personnes désagréables tout aussi souvent qu’aux personnes agréables”, constate l’un des auteurs. En d’autres termes, ils permettent à ces personnes de gagner du pouvoir au même rythme que n’importe qui d’autre, même s’ils peuvent nuire gravement à l’organisation.

Être agressif ne donne pas plus d’avantages

L’agressivité aide-t-elle à être plus productif? Cette question a longtemps intéressé Cameron Anderson, qui a participé à cette étude. De nombreuses recherches ont montré que ces personnes donnent la priorité à leurs propres intérêts, créant des cultures corrompues, ce qui mène à la faillite de leur organisation.

D’où la recommandation faite par le professeur à Berkeley. “Mon conseil aux gestionnaires serait de prêter attention à l’amabilité en tant que qualification importante pour les postes de pouvoir et de leadership, déclare Anderson. Les recherches antérieures sont claires: des personnes agréables au pouvoir produisent de meilleurs résultats.”

Cette analyse a permis aux chercheurs de mieux comprendre pourquoi les personnes désagréables ne progressent pas plus vite que les autres. Même s’ils ont tendance à adopter un comportement dominant, leur manque de comportement communautaire annule tout avantage que leur agressivité leur donne.

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