Vous êtes ici

Back to top

Régionales 2021 : ce qu’il faut retenir du premier tour du scrutin

Aprnews - Régionales 2021 - élections - premier tour - scrutin - Actualité - Paris - France
Lundi, 21 juin 2021

Régionales 2021 : ce qu’il faut retenir du premier tour du scrutin

Abstention massive, prime aux sortants, déception pour le Rassemblement national, déroute pour La République en marche… France 24 fait le point sur les principaux enseignements du premier tour des élections régionales.

Élections régionales 2021 : toute l'actualité et les infos en direct

Les élections en France se succèdent et elles sont, à chaque fois, un peu plus marquées par l’abstention. Le premier tour des élections régionales, dimanche 20 juin, n’a pas échappé à la règle avec un taux d’abstention estimé entre 66,1 % et 68,6 % par les instituts de sondage.

Au-delà de la très faible participation, plusieurs faits notables sont à souligner avant le second tour du scrutin qui se déroulera le dimanche 27 juin. France 24 fait le point.

Une abstention record, la classe politique “inquiète”

Confinement : les Français largement favorables aux nouvelles règles...  qu'ils ne comptent pas respecter | LCI

"Abyssale", "abstention de dingue", "désastre civique" : la classe politique a déploré dans son ensemble le faible taux de participation enregistré au premier tour des élections régionales et départementales.

Bien qu'attendue, l'abstention a dépassé, selon les premières estimations, les 60 % anticipés par les sondeurs pour atteindre entre 66,1 % et 68,6 % – un record depuis le référendum sur le quinquennat le 24 septembre 2000 (69,8 %).

"Le niveau de l'abstention est particulièrement préoccupant", a réagi quelques secondes après 20 h le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur son compte Twitter. "Notre travail collectif doit être tourné vers la mobilisation des Français pour le second tour."

"Personne ne peut sortir le champagne ce soir" face à cette "abstention abyssale", a renchéri le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, imputant la faible participation à la crise sanitaire du Covid-19 qui a empêché la tenue d'une campagne électorale en bonne et due forme.

Une explication rejetée par l'opposition, de gauche comme de droite, qui a renvoyé la responsabilité de ce "triste record" à l'exécutif, épinglant la série de couacs – bureaux de vote fermés à Marseille faute d'assesseurs, bulletins manquants dans plusieurs villes – recensés ces derniers jours.

D’autres y voient un mal plus profond. “Quand deux électeurs sur trois ne se déplacent pas à un scrutin, ce n’est pas du désintérêt ou la peur du virus. C’est en soi un acte politique. Et ce n’est certainement pas à relativiser”, a ainsi tweeté le député de Paris et vice-président de l’Assemblée nationale, Hugues Renson (LREM).

Prime aux sortants dans la plupart des régions

Chasse, canons à neige, autoroutes : Laurent Wauquiez, le cancre de  l'écologie

Sans doute est-ce aussi le résultat de la faible participation, les résultats du premier tour donnent une vraie prime aux sortants. Les barons locaux, Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France, Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes, Carole Delga en Occitanie, Valérie Pécresse en Ile-de-France ou Alain Rousset en Nouvelle Aquitaine ont tous viré largement en tête dimanche soir et peuvent sereinement attendre leur probable réélection la semaine prochaine.

Leurs bons résultats étaient attendus mais pas dans ces proportions. L'ex-patron de LR, Laurent Wauquiez, titille presque la réélection dès le premier tour avec 45 à 46,8 % des voix, selon les estimations.

La gauche peut, quant à elle, espérer garder ses cinq régions métropolitaines : Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.

Faut-il y voir un retour du vieux clivage gauche-droite et un jeu électoral qui serait rebattu en vue de 2022 ? "Il ne faut pas tirer de leçons pour la présidentielle", tempère le politologue Gérard Grunberg. "Ces régionales sont la réplique des municipales. Il y a une prime aux sortants. On vote pour celui dont on connaît la tête, celui qui a parfois une petite clientèle", lance-t-il à l'AFP. Le politologue Rémi Lefebvre, sur France Inter, est lui aussi "très frappé par ce phénomène de réflexe légitimiste et de prime aux sortants".

Net reflux pour le Rassemblement national

Le RN n'arrive en tête que dans une seule région, en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), réalisant des scores plus bas qu'attendu, dans un scrutin test pour sa présidente et candidate à l'Élysée Marine Le Pen.

Le parti d'extrême droite, qui enregistre entre 8 et 9 points de moins qu'en 2015, année où il était en tête dans cinq régions au soir du premier tour, ne semble être nulle part en position de l'emporter, à l’exception de Paca.

Marine Le Pen a reconnu dimanche soir que ses électeurs ne s'étaient "pas déplacés" et a appelé "au sursaut" pour le second tour. Elle a invité ses électeurs "à ne pas se laisser influencer par les résultats du premier tour et à mobiliser leurs efforts pour arracher les victoires dont la France a besoin".

"On a le droit d'être en colère, on a le droit de râler, mais on ne changera pas la politique dans notre pays sans remplacer les politiques qui sont au pouvoir", a estimé Jordan Bardella, le numéro 2 du RN, arrivé deuxième en Ile-de-France mais largement distancé par Valérie Pécresse (ex-LR).

Une déroute pour La République en marche

Retraites: Guerini (LREM) plaide pour «travailler plus longtemps»

Éliminées dans les Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie, à peine à plus de 10 % dans les autres régions : les listes de La République en marche et de ses alliés ont connu une sévère déroute, ôtant à la Macronie toute possibilité d'être faiseur de roi.

"Je ne vais pas faire de langue de bois : oui, bien sûr qu'on a des déceptions" d'avoir "réalisé ce score-là", a euphémisé le patron du parti présidentiel, Stanislas Guerini, sur RTL.

LREM se voulait modeste, espérant recueillir 15 % des voix, peut-être même davantage dans certaines régions, comme certains sondages optimistes le prédisaient. Las : le parti présidentiel n'a convaincu qu'environ 10 à 11 % des électeurs.

Pire : il est éliminé du second tour en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes et surtout dans les Hauts-de-France, où le ministre Laurent Pietraszewski est annoncé entre 7,3 % (Harris Interactive) et 9,1 % (Ifop), malgré la présence de quatre autres membres du gouvernement sur sa liste –  Agnès Pannier-Runacher, Éric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et Alain Griset –, et alors que LREM ambitionnait de gêner le président sortant, Xavier Bertrand.

Ce premier tour enterre, par ailleurs, tout espoir de victoire pour La République en marche et ses alliés en Centre-Val-de-Loire, où le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau (MoDem) fut longtemps présenté comme favori. Avec un peu plus de 16 %, il s'offre certes l'un des meilleurs scores de la majorité, mais derrière le sortant François Bonneau (PS) et Nicolas Forissier (LR).

Aprnews avec France 24