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Raymonde Goudou Coffie honore la mémoire de feu Hamed Bakayoko

Aprnews - Raymonde Goudou Coffie honore la mémoire du Premier Ministre - Actualité - Côte d'Ivoire
Mercredi, 17 mars 2021

Raymonde Goudou Coffie honore la mémoire de feu Hamed Bakayoko

Raymonde Goudou Coffie pleure la disparition de son patron, Hamed Bakayoko, décédé le 10 Mars 2021 en Allemagne des suites d'un cancer. La ministre de la culture et de la francophonie a rendu un vibrant hommage au premier ministre Hamed Bakayoko a travers des mots pleins d'émotions. C'était au cours de la cérémonie d'hommage nationale tenue ce mercredi 17 mars 2021, au palais présidentiel d'Abidjan.

 Discours du Dr Raymonde Goudou Coffie à l'occasion de la Cérémonie d'Hommage à feu Hamed Bakayoko, Premier Ministre de la République de Côte d'Ivoire.
 

  • Excellence Monsieur le Président de la République de Côte d’Ivoire,
  • Madame la Première Dame de Côte d’Ivoire,
  • Excellences Messieurs les Chefs d’Etat des pays frères de la Côte d’Ivoire         
  • Madame et Messieurs les Premiers Ministres, Représentants les Chefs d’Etat des Républiques sœurs de la Côte d’Ivoire,  
  • Monsieur le Premier Ministre par Intérim, Chef du Gouvernement de Côte d’ivoire,
  • Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institutions,
  • Mesdames et Messieurs les Ministres,
  • Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et des organisations Internationales,
  • Messieurs les représentants des partis politiques de Côte d’ivoire,
  • Mesdames et messieurs les Elus,
  • Madame Yolande BAKAYOKO, chère nièce, chers enfants de notre regretté Premier Ministre,
  • Chers membres des familles BAKAYOKO, TANOH et alliés,
  • Hautes autorités et Honorables invités venus de toute part pour notre regretté Premier Ministre,
  • Mesdames et Messieurs.

Excellence Monsieur le Président de la République, Madame la Première Dame,

Un 26 février 2015, à Séguéla lors d’une visite d’Etat, le Ministre de l’Intérieur d’alors, Hamed BAKAYOKO sollicitait auprès de l’auguste assemblée, une lucarne personnelle pour faire un témoignage devant toute la population.

Aujourd’hui, mercredi 17 mars 2021, au moment où nous nous apprêtons à accompagner SEM le Premier Ministre Hamed BAKAYOKO à Séguéla, vers sa dernière demeure, vous m’offrez, Excellence Monsieur le Président de la République, une lucarne, pour parler très rapidement de lui, d’Hamed votre fils et lui rendre témoignage devant cette illustre assemblée.

Depuis l’annonce de son décès ce 10 mars 2021, les qualificatifs de valeurs telles que l’humanisme, la générosité, le mécène, l’homme de missions, l’homme d’Etat, ne cessent de s’égrener. Le Premier Ministre est un livre dont on n’aura de cesse de tourner les pages.

Comment ne pas tomber dans l’émotion et en oublier au passage ce qui en un mot qualifiait l’homme « HAMBAK », le Premier Ministre Hamed BAKAYOKO : L’AMOUR.

Je le revois encore, ce jour-là à Séguéla, annoncer avec solennité à ses parents du Worodougou, à sa famille biologique, qu’il est devenu ce qu’il était grâce surtout à une Grande Dame.

Avec une maman partie trop tôt, compensée par la présence maternelle, affectueuse, protectrice de Madame Dominique OUATTARA, sa Marraine, qui lui a ouvert les bras, lui a pris la main et a posé cette main dans celle du Président Alassane OUATTARA, et je cite : « Je suis devenu le fils de Alassane OUATTARA parce qu’elle m’a adopté ». Dès cet instant, Hamed BAKAYOKO a mis ses pas dans ceux du Président de la République, son esprit dans le sien, il est devenu son modèle, son étoile. Il a tout fait pour lui ressembler, pour ne jamais le décevoir, d’ailleurs, il y a réussi.

Ceci nous révèle qu’un être humain n’a de la valeur que par la reconnaissance et la loyauté qu’il témoigne à ses bienfaiteurs. Et Hamed n’a jamais cessé de le démontrer.

Et pour différentes raisons, Vous aussi, Vous êtes là ce matin sur cette esplanade, venus de partout, d’Afrique et de par le monde, Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernement, Représentants de Chefs d’Etat, Présidents d’Institutions, Ambassadeurs.

On aurait pu se limiter à son aura politique, en sa qualité de Premier Ministre et sa proximité avec les gouvernants de ce monde, mais que non !

Hamed BAKAYOKO, c’est aussi les artistes internationaux, les nationaux, les amis, les associations, les sportifs de haut niveau, les journalistes et également la veuve, l’orphelin, les jeunes, les personnes âgées et surtout toi l’anonyme qu’il a tant aimé, tu es là au stade olympique Alassane OUATTARA d’Ebimpé et tu suis en direct cet hommage à la nation.

L’homme avait le flair de capter dans la foule compacte, ce regard perdu, celui de la jeune fille pleine d’espoir, ce jeune homme volontaire ! oui Hamed BAKAYOKO savait les détecter et il transformait leur vie.

« Encore l’Amour ! toujours l’Amour »

Qui ne connait également son engagement politique et sa passion pour les débats sur les questions d’intérêt public. Il est surtout connu pour la conviction, la force et la ténacité avec laquelle il poursuit les causes qui lui semblent fondamentales.

A ce niveau, il me vient à l’esprit, une phrase de St Exupéry qui décrit bien sa démarche politique « si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis ».

Elles sont là ces personnalités politiques, opposants ou alliés, elles pleurent avec nous.

Les témoignages et hommages de ces derniers jours, révèlent une autre facette d’Hamed BAKAYOKO, peut-être la plus importante pour moi, quoique subtile et qui explique finalement qui fut cet homme qui ne laissera personne indifférent.

Comment concentrer tout cela en une seule personne si on ne va pas chercher dans ses racines. Le fils d’Anliou BAKAYOKO, descendant d’une famille d’Imam, de religieux, Hamed BAKAYOKO tire aussi sa particularité de sa dimension spirituelle. Hamed BAKAYOKO préservait le vrai pilier de son existence qui reposait sur sa Foi en Dieu et son amour pour son prochain.

Hamed BAKAYOKO, Monsieur le Premier Ministre, je ne ferais pas de toi un Demi-Dieu, parce que je veux garder de toi tout ce volet humain qui te caractérisait et qui te rendait sensible aux choses d’ici-bas : les bons repas avec les amis, la musique, l’art dans toute sa dimension, le sport, la danse... ah oui la Rumba, le Domolo que tu affectionnais particulièrement. En tout cas, Yolande te tenait la dragée haute au cours de ces parties de détente. C’était si beau à voir !!!  C’était toi, le bon vivant.

A toi Yolande BAKAYOKO, ma Yoyo, notre Yolande, la Yolande d’Hamed, « personne ne peut mourir qu’avec la permission de Dieu, au moment et à l’endroit fixés ». Verset 145, Sourate 3 du CORAN. N’oublies jamais ce verset.

Cette vie œcuménique forte que vous avez partagée, dans le respect et l’acceptation des convictions religieuses de chacun, une fusion : votre Foi en Dieu. Souviens-toi, le 09 mars dernier, en réponse à mes messages quotidiens pour te soutenir dans ton chemin de croix, tu m’as répondu et je cite « Tata Ray, ma foi est inébranlable, Dieu est miséricordieux »

Oui, et sa miséricorde est grande, car la BIBLE dit « Nul ne sait le jour ni l’heure » Mathieu 24 verset 36.

Excellence Monsieur le Président de la République, Madame la Première Dame,

Hamed dans nos échanges me disait à plusieurs reprises qu’il ne craignait pas la mort. Sa relation à Dieu était tellement forte, qu’il s’était préparé à l’ultime rencontre.  

Chers petits-enfants, dans Mathieu 7 : 16-17, il est écrit : « Tout bon arbre porte de bons fruits ».

Karl-Tidiane, Yohan, Yerim, Mayama, n’oubliez jamais de quel arbre vous venez et que cet arbre a produit les fruits que vous êtes. Les fruits dont il tirait toute sa fierté. Il voulait tant pour Mayama !!! Et toi princesse, tu as déjà en toi les graines de ce qu’il attendait de toi.

Excellence Monsieur le Président de la République, Madame la Première Dame,

Alors nous pouvons conclure qu’il est parti sans crainte, avec la conviction d’avoir mené le bon combat, celui du partage de l’Amour sur cette terre.

Vas en Paix le GEANT !!! L’homme du peuple. Nous t’aimons ; Maman Mayama t’attend. Surtout n’oublie pas de saluer Sidy DIALLO ton frère et ami, et le Premier Ministre Amadou Gon COULIBALY. Dis-lui que nous continuons de l’aimer.

Tu nous manques déjà.

Demeures dans la lumière !!!