Vous êtes ici

Back to top

Paris 2024 lancera les Jeux olympiques avec un gigantesque défilé sur la Seine

Paris 2024 - Jeux Olympiques - Lancement - Gigantesque Défilé - La Seine - Sport - Actualité - France - Aprnews
Lundi, 13 décembre 2021

Paris 2024 lancera les Jeux olympiques avec un gigantesque défilé sur la Seine

Les organisateurs des JO proposeront une cérémonie d’ouverture qui aura pour cadre la Ville Lumière, son fleuve et le Trocadéro. Une grande première devant 600.000 spectateurs.

«J’ai eu comme un rêve, en assistant en 2018 à la cérémonie d’ouverture des Jeux de la jeunesse à Buenos Aires. Nous étions au cœur de la ville, autour de l’obélisque. Et j’imaginais ce qu’une telle cérémonie d’ouverture dans un lieu aussi emblématique d’une ville signifierait pour les Jeux olympiques. J’espère sincèrement que les amis parisiens ont entendu ce message. Pensez à ce qui pourrait être réalisable à Paris et plus tard à Los Angeles en 2028», soufflait Thomas Bach, le président du Comité International olympique, il y a trois ans. L’idée avait immédiatement séduit Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, et ne l’avait plus quitté: «Plutôt que de reproduire des décors artificiels dans un stade qui sont très coûteux, on va utiliser le décor naturel de Paris et des infrastructures existantes. On doit être capable d’organiser une cérémonie d’ouverture en ville, mais on ne prendra aucun risque.» Une volonté relayée par le président de la République.

Après deux ans de travail et de consultations (CIO, ville de Paris, délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques, Comité national olympique et sportif français ou Comité paralympique et sportif français), le conseil d’administration des JO Paris 2024 a, ce lundi, validé le projet de la cérémonie d’ouverture en ville. Loin du format traditionnel, dans un stade.

À l’heure d’imaginer ce que sera le 26 juillet 2024, probablement après 20 heures, Thierry Reboul, directeur exécutif marque, événements et cérémonies de Paris 2024, raconte: «On a voulu que la Seine devienne la scène de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques pour présenter quelque chose qui n’avait jamais été vu. Cent soixante bateaux transporteront les athlètes des deux cent six nations sur six kilomètres, du départ de l’est de Paris, du pont d’Austerlitz, à l’arrivée au pont d’Iéna. Avec avant et après deux fois trois kilomètres de zone d’embarquement et de débarquement. Traditionnellement, les 10.000 athlètes défilent après le show, là ils seront en premier. Ils seront ensuite acheminés au Trocadéro où se tiendront les grands discours et l’allumage de la flamme.»

"On ne veut pas être seulement la 33e édition des Jeux, il faut apporter quelque chose de différent, ne pas se contenter de faire comme les autres en un peu mieux"

600.000 spectateurs pourront assister aux 3 heures et 15 minutes de festivités. Sur les «quais hauts», l’accès sera gratuit sur les deux rives. Sur les «quais bas», des tribunes provisoires seront installées. Les prix des places n’a pas encore été fixé. «Il y aura des bateaux suiveurs, des bateaux à quai serviront de loges. On sera au cœur du projet olympique avec le pont d’Iéna (triathlon), les Invalides (site du tir à l’arc), le Grand Palais (escrime) et le Champ-de-Mars (judo, lutte)…», décrit Thierry Reboul. 80 écrans géants permettront aux spectateurs de suivre l’événement.

Ambition créative

Les éditions françaises ont profondément marqué l’histoire olympique, avec la participation des femmes pour la première fois à Paris en 1900, le premier village olympique en 1924 (toujours à Paris), la première mascotte et les premiers JO retransmis en couleurs en 1968 (à Grenoble) ou l’inoubliable cérémonie d’ouverture orchestrée par Philippe Découflé en 1994 (à Albertville). Pour laisser une trace matérielle et mémorielle, Paris 2024 reste fidèle à son ambition créative, spectaculaire et populaire. «On ne veut pas être seulement la 33édition des Jeux, il faut apporter quelque chose de différent, ne pas se contenter de faire comme les autres en un peu mieux. Il faut explorer de nouvelles voies et des marqueurs comme les épreuves ouvertes au grand public (la première étant le marathon) ou la cérémonie en ville sont des choses qui vont rester. Les gens parlent souvent de l’audace française, c’est ce qu’on doit retrouver, la “French touch”, la créativité. Cela va être difficile pour les éditions suivantes de mécaniquement retourner dans un stade sans se poser la question que va-t-on faire différemment. Cette cérémonie va changer la dimension des Jeux», résume Michaël Aloïsio, directeur de cabinet du président du Cojo.

L’histoire de France en arrière-plan

En 2017, pour promouvoir la candidature de Paris, les organisateurs avaient installé une piste d’athlétisme sur la Seine, un plongeoir avait été posé sur le pont Alexandre III, des trampolines avaient envahi le Petit Palais… Alors Thierry Reboul s’appuie sur des vues d’artistes pour laisser défiler les tableaux et les envies d’une cérémonie au fil de l’eau: «On va avoir toutes les lumières du jour, du soleil couchant à la nuit tombante, pour finir de nuit face à la tour Eiffel. On fera peut-être, lors de la descente de la Seine, des clins d’œil aux sportifs, en utilisant pourquoi pas des ponts pour faire des choses folles en BMX ou en plongeant du square du Vert-Galant. Les possibilités sont infinies. Le terrain de jeu, pour un créatif, c’est Noël, les idées, il y en a vingt par jour.» Et le metteur en scène de prolonger, enthousiaste: «On pourra avoir des artistes suspendus au-dessus de l’eau, des écrans d’eau qui surgissent sur lesquels on pourra projeter des œuvres, des orchestres symphoniques flottants, on pourra projeter des hologrammes sur les bâtiments. Et à côté des tableaux géants, on pourra avoir des moments d’intimité avec des artistes sur les toits de Paris, quelque chose d’inspirant et de simple qui pourra créer l’émotion comme ce fut le cas lors du défilé du bicentenaire de la Révolution de Jean-Paul Goude avec Jessye Norman, dans le drapeau français, dans une robe signée Azzedine Alaïa. C’est le genre de moments que l’on va chercher à créer. Certains ponts ou passerelles seront aussi dédiés à la chorégraphie ou à l’art circassien. Il faut que l’on soit dans l’étonnement, la surprise, pas forcément la démesure, mais aussi dans le décalage, parfois l’impertinence. En arrière-plan, il y a toute l’histoire de France, et on peut y adjoindre un maximum de créativité et de modernité. Des gens réfléchissent à la possibilité de faire des feux d’artifice sur des drones…»

Un milliard de téléspectateurs

De la jauge des spectateurs à l’hypothèse d’une crue au milieu de l’été, de la sécurité à la circulation, en passant par la maîtrise des impacts sur la ville et le fleuve, rien n’a été laissé au hasard. Tous les sujets ont fait l’objet de recherches approfondies (en association avec les acteurs de la Seine). Thierry Reboul confie: «Le jour de la cérémonie, le fleuve sera réservé. Dans les rues alentour, il y aura l’établissement d’un certain nombre de périmètres, comme lors de toutes les manifestations. À l’intérieur du cadre réservé à l’événement, on raisonne comme si on était dans un stade. La partie pour le public (au-dessus des berges) sera gérée par l’État, la partie basse avec la billetterie, on la gérera avec les mêmes contraintes que dans un stade, avec les portiques de détection…»

Ce dispositif dans la ville ne concerne, pour l’instant, que la cérémonie d’ouverture des Jeux. En 2024, trois autres événements similaires figurent au programme des organisateurs (la cérémonie de clôture des JO et celles d’ouverture et de clôture des Jeux paralympiques). Au sujet du coût de l’opération, Michaël Aloïsio indique: «On a un niveau d’ambition qui est plus élevé que ce qu’on avait au début, on va ajuster. On a une révision budgétaire pluriannuelle en 2022 (comme en 2020), on va l’intégrer dans notre réflexion. Quoi qu’il arrive, c’est dans notre budget, sur nos fonds, financé par des redéploiements éventuels. Quand on a dû mettre un peu plus sur la cybersécurité, on a pris dans un autre poste, ce sera la même chose pour la cérémonie. On n’annonce pas de chiffres, parce qu’on n’est pas assez sachant. Ce sont des éléments qu’on aura en fin d’année, en 2022. En attendant, il y a encore du travail au niveau opérationnel et créatif mais on sait qu’on pourra donner rendez-vous à 1 milliard de téléspectateurs, à tous les Français devant leur télévision et à dix fois de plus de personnes que dans un stade. Sur la Seine, le 26 juillet 2024…»

Aprnews avec Lefigaro