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Ouganda : tentative d’assassinat d’un ministre, deux morts dont une enfant

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Mardi, 1 juin 2021

Ouganda : tentative d’assassinat d’un ministre, deux morts dont une enfant

Des hommes armés ont tiré sur la voiture du général Wamala, ministre des Transports ougandais, tuant son chauffeur et sa fille, et le blessant. Il s’agit de la seconde tentative d’assassinat contre Wamala.

Ouganda : tentative d'assassinat d'un ministre, deux morts dont une enfant

Le ministre des Transports ougandais et ex-chef de l’état-major, Katumba Wamala, a fait l’objet d’une autre tentative d’assassinat ratée en plein centre de Kampala. Sa fille, Brenda Wamala, est décédée, ainsi que son chauffeur. Le général, lui, a été touché aux deux épaules.

Quatre motards armés avaient aspergé la voiture de Wamala à Kiasasi, au centre de Kampala la capitale ougandaise. Les assaillants étaient à moto, et auraient suivi le ministre depuis sa demeure. Des images choquantes circulent sur les réseaux sociaux, montrant Wamala en détresse et ensanglanté à côté du véhicule. La voiture était aussi criblée de balles et une grande foule entourait la scène, sécurisée par des soldats.

Qui voudrait tuer un ministre des Transports ?

Plusieurs assassinats visant des politiciens ont eu lieu à Kampala ces dernières années. Le mystère entoure encore l’identité des assaillants et leurs motivations. Les victimes incluaient un député, un procureur et des dirigeants musulmans (un imam et un prédicateur).

Lors du dernier assassinat dans la même zone où Wamala a été attaqué, en 2017, un capitaine de la police de Kampala a été tué, ce dernier quittait le domicile du général dans sa voiture à vitres teintées. Certains pensent que l’assassinat visant le général. Le capitaine, Felix Kaweesa, est mort avec son garde du corps et le chauffeur.

D’abord, certains pensent que les deux tentatives s’inscrivent dans le cadre d’un conflit ethnique. Katumba Wamala est un Baganda, du plus grand groupe ethnique du pays. L’ethnie est un facteur prépondérant en politique ougandaise depuis des décennies. Un facteur que le défunt tyran Idi Amin Dada avait instrumentalisé, et dont les Ougandais souffrent encore.

Par contre, d’autres pensent que le général a été impliqué dans des exécutions sommaires d’officiers de l’Armée de Résistance Nationale (NRA) dans les années 1980. Le groupe rebelle a depuis intégré l’armée nationale UPDF. Toutefois, certains membres des deux autres groupes armés qui ont constitué l’armée ougandaise se livrent encore une guerre sanglante. Il serait compliqué de déterminer qui entre la NRA, l’UPA et l’UPDA voudrait assassiner Katumba Wamala, mais il a une longue liste d’ennemis.

L’ethnie et la politique, la société en Ouganda est-elle balafrée ?

Depuis le départ d’Idi Amin, et surtout pendant la longue présidence de Yoweri Museveni, l’Ouganda est réputé pour sa sécurité. Relativement à ses voisins et aux autres pays de la sous-région, l’Ouganda est paisible.

Toutefois, les discours houleux de l’opposant Bobi Wine, chef de la Plateforme Nationale pour l’Unité (NUP), ont causé quelques troubles. Au départ, il s’agissait d’une simple confrontation politique entre Wine et le président Museveni. Ensuite, surtout depuis la brève arrestation de l’opposant, c’est un conflit qui s’est déclaré entre les agents de l’Etat et les militants du NUP. Enfin, les origines Bahima de Museveni et Baganda de Wine ont été évoqués par la presse nationale et les politiciens.

Par conséquent, chaque acte de violence touchant ou visant un politicien est ramené à l’ethnie. Ce que beaucoup d’Ougandais réfutent. Le pays a beaucoup souffert des guerres claniques sous Idi Amin, et les nouvelles générations évitent de dévier dans des discours haineux.

Néanmoins, Bobi Wine gagne du terrain au niveau de la communication. Certains jeunes, déçus par la politique économique du président, voient en lui une alternative. Ils finissent donc par adhérer à des querelles claniques que ni Yoweri Museveni, ni Bobi Wine n’encouragent.

Aprnews avec Lejournaldelafrique