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ONU : plus de 1% de l'humanité est déracinée

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Samedi, 20 juin 2020

ONU : plus de 1% de l'humanité est déracinée

Le HCR, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, n'a jamais constaté de chiffre plus important que celui-ci : 79,5 millions de personnes étaient déplacées de force à la fin 2019 pour cause de conflits, persécutions ou encore changements climatiques. En tête des populations déracinées se trouvent les Syriens puis les Vénézuéliens et les Soudanais.

C'est un record historique : à la fin 2019, 79,5 millions de personnes à travers le monde étaient déplacées de force, soit plus de 1% de l'humanité, annonce le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), dans un rapport rendu public le 18 juin en vue de la journée mondiale des réfugiés.

Le document montre que 45,7 des 79,5 millions de personnes déracinées à la fin 2019 étaient des déplacés internes ayant donc fui vers d'autres régions de leur pays. Les autres sont partis à l’étranger dont une large majorité (85%) vit dans des pays en développement, généralement voisins du pays qu'ils ont quitté.

Plus des deux tiers de tous les réfugiés du HCR (y compris les Vénézuéliens déplacés à l’étranger sans statut de réfugié) proviennent de seulement cinq pays : la Syrie avec 6,6 millions, le Venezuela avec 3,7 millions, l'Afghanistan avec 2,7 millions, le Soudan du Sud avec 2,2 millions et le Myanmar (ex-Birmanie) avec 1,1 million.

L'Allemagne, premier pays d'accueil en Europe

Les principaux pays d'accueil de ces déracinés sont la Turquie qui arrive en tête avec 3,6 millions de réfugiés, suivie de la Colombie avec 1,8 million, dont une majorité de Vénézuéliens, le Pakistan avec 1,4 million et l'Allemagne avec 1,1 million.

Fait notable, "celles et ceux qui fuient sont de moins en moins nombreux à pouvoir rentrer dans leur pays d’origine", note le HCR. Ainsi, dans les années 1990, 1,5 million de réfugiés en moyenne pouvaient retourner chez eux chaque année. Au cours de la dernière décennie, ce chiffre est passé à environ 385 000, "attestant d’une croissance des déplacements très supérieure aux solutions", peut-on lire dans le rapport.

"Nous assistons à un changement de réalité où les déplacements forcés sont à la fois beaucoup plus fréquents, et où le phénomène n'est plus à court-terme et transitoire", déplore le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. "Nous devons adopter une attitude fondamentalement novatrice et davantage accueillante à l'égard de ceux qui fuient, conjuguée à un effort résolu pour mettre fin aux conflits qui perdurent depuis des années et sont à l'origine même de ces intenses souffrances."

Moins de morts en Méditerranée

L'augmentation annuelle du nombre de personnes déracinées qui représentait 70,8 millions à la fin 2018, tient principalement à deux facteurs. "Le premier réside dans de nouvelles vagues préoccupantes de déplacements en 2019, notamment en République démocratique du Congo, dans le Sahel, au Yémen et en Syrie – qui vit actuellement sa dixième année de conflit et représente à elle seule 13,2 millions de réfugiés, demandeurs d'asile et de déplacés internes, soit un sixième du total mondial", indique le HCR.

Le deuxième facteur "concerne la situation des Vénézuéliens hors de leur pays, dont beaucoup ne sont pas légalement enregistrés en tant que réfugiés ou demandeurs d'asile alors même qu'ils devraient faire l'objet de dispositions visant à assurer leur protection."

Du côté de l'Europe, le HCR a comptabilisé quelque 123 700 réfugiés et demandeurs d'asile arrivés sur le Vieux continent via les routes méditerranéennes en 2019, soit une diminution de 15% par rapport à 2018. Parmi ces nouveaux arrivants, 27% étaient des enfants, signale encore le HCR. "La mer a fait moins de morts en 2019 : on estime que 1 336 personnes ont péri contre 2 277 en 2018", est-il également précisé. 

Les arrivées en Grèce ont presque doublé représentant 60% de tous les nouveaux arrivants sur le continent. "Le pic important qu'a connu la Grèce au cours du deuxième semestre de 2019 a aggravé les conditions de vie déjà déplorables dans les camps surpeuplés des îles de la mer Égée", rappelle le HCR.

L'agence onusienne profite de la publication de son rapport annuel pour "exhorter tous les pays à travers le monde à faire davantage pour offrir un foyer aux millions de réfugiés et autres personnes déracinées par les conflits, la persécution ou tout autre événement bouleversant l'ordre public."

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