APRNEWS- Au Niger, les manifestations contre la loi de finances 2018, ne faiblissent pas. Alors qu’une contestation interdite le 25 mars à Niamey avait viré à l’affrontement entre les forces de l'ordre et des protestataires, une nouvelle journée de manifestation a été prévue pour le 8 avril prochain.

Pour autant, les autorités ne lâchent pas prise. Le président Mahamadou Issoufou, s’est exprimé sur le sujet dans la soirée du dimanche 1er avril. Au cours d’un entretien à la télévision publique nationale, il  a estimé que la loi de finances 2018 était "contestée" par "une minorité" des nigériens et qu'elle "répond aux aspirations du peuple".

"La loi de finances 2018 répond aux aspirations du peuple nigérien (...) C'est pour cela que cette loi est soutenue par l’immense majorité des nigériens", a-t-il déclaré.

Il a précisé respecter le droit de cette « minorité de contester » ce qu’il considère comme "la traduction budgétaire" du "Programme de renaissance" lequel "prévoit d'assurer notamment la sécurité, les routes, le chemin de fer, l'éducation, la santé ou l'accès à l'eau", a-t-il expliqué avant d’indiquer que la contestation « doit s'exercer dans le cadre des lois en vigueur ».

Les nombreuses contestations ont souvent été réprimées. En témoigne les nombreuses arrestations au cours de la marche du 25 mars « interdite pour des raisons de sécurité ».

Sur 23 personnes arrêtées, la justice en a inculpé et écroué 22 dont quatre figures de la société civile pour notamment "organisation et participation à une marche interdite" et "complicité de dégradations de biens publics et privés".