Confronté à une crise sécuritaire depuis 2017, le Mozambique essaye d’organiser sa riposte contre les groupes terroristes qui sévissent dans la province du Cabo Delgado. Alors que les autorités viennent d’obtenir l’aide de plusieurs autres pays, l’armée vient de subir un changement à sa tête.

Le général Eugenio Mussa (photo) est désormais le chef d’état-major de l’armée du Mozambique. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement au cours d’une déclaration officielle, la semaine dernière.

Le militaire qui avait été nommé chef de la zone opérationnelle nord des forces armées du Mozambique remplacera l’ancien chef d’état-major, Lázaro Menete. Si la motivation de cette décision n’a pas été clairement notifiée par les autorités, elle intervient en pleine recrudescence des attaques djihadistes dans le pays.

Depuis 2017, des groupes armés se réclamant de l’organisation terroriste Etat Islamique (EI) mènent une insurrection dans le nord du Mozambique, principalement dans la province de Cabo Delgado. Ceux-ci ont rapidement progressé, gagnant du terrain face aux forces de police qui n’ont jamais réussi à contrer les avancées terroristes.

Selon l’ONU, les violences ont entraîné la mort de plus de 2500 personnes et la fuite d’environ 570 000 personnes. De plus, ces attaques menacent la mise en œuvre du projet de gaz naturel liquéfié du Mozambique considéré comme l’un des plus gros d’Afrique dans le secteur des hydrocarbures.

Notons que cette nomination à la tête des forces de défense mozambicaines fait d’Eugenio Mussa le nouveau visage de la lutte antiterroriste au Mozambique, qui s’est intensifiée ces derniers mois avec de nouvelles collaborations en cours de négociation avec d’autres pays comme la Tanzanie, la France ou le Zimbabwe.

Selon Adriano Nuvunga, professeur de sciences politiques à l’Université Eduardo Mondlane de Maputo, la nouvelle mesure « est le début d’une gestion correcte de la guerre à Cabo Delgado ».