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Mon opinion : "Longue vie au PDCI-RDA" Dixit Bédié

apr-news/ Ange DAGARET-DASSAUD
Mardi, 16 janvier 2018

Mon opinion : "Longue vie au PDCI-RDA" Dixit Bédié

APRNEWS- Il y a des personnalités sur lesquelles il ne faut jamais se tromper. Si l’on les suit bien, de près ; les comprend bien et si l’on cherche à savoir qui elles sont effectivement. Je ne fais pas partie des adorateurs, des laudateurs et des thuriféraires du président Henri Konan Bédié. Mais j’ai été l’un des maitres des cérémonies du PDCI-RDA présidées par ce grand homme d’Etat.

J’ai l’habitude de le dire à certains de mes compagnons politiques dans le parti pendant nos discussions politiques. Le grand Félix Houphouët-Boigny, l’homme d’Etat dont la sagesse africaine et moderne a été reconnue au-delà de nos frontières nationales, africaines voire mondiales, pouvait-il se permettre de donner sa succession à quelqu’un, fut-il de son ethnie et de sa tribu, qui ne pouvait être pas à la hauteur. Et qui non plus, ne pouvait pas être capable d’assurer la continuité de son action politique. Afin de pérenniser son immense œuvre politique qu’est le PDCI-RDA ?

Mais pour Bédié et avec Bédié , à la succession de Félix Houphouët-Boigny tant au niveau de l’Etat qu’au niveau du PDCI-RDA, c’était mal compter avec les ennemis internes et externes dans le parti et ses adversaires internes et externes dans la République. Ces deux groupes d’ennemis doublés des adversaires politiques ne voulaient pas que Bédié réussisse la succession.

Pour ne pas que le PDCI-RDA demeure longtemps au pouvoir d’Etat comme le parti révolutionnaire institutionnel du Mexique. Qui a gouverné le Mexique pendant soixante dix ans. Ensuite, il y avait ceux qui pensaient que le président fondateur de la Côte d’Ivoire moderne était entrain de créer une dynastie Baoulé à la tête de l’Etat.

Et enfin ceux qui étaient pressés pour que leur tour de gérer la Côte d’Ivoire advienne toute suite et maintenant. Ceux-ci sont rentrés en intelligence avec la soldatesque félonne et corrompue pour le chasser du pouvoir d’Etat.

Personnellement, j’ai découvert la personnalité du président Bédié ; lorsqu’il était le ministre des Finances et de l’Economie des gouvernements de Félix Houphouët-Boigny. C’était mon père adoptif et spirituel, et qui me faisait l’honneur de m’appeler « atito », mon ami, en Bhété, le grand préfet maire d’Adzopé, de Gagnoa, Albert Baï Tagro ; qui, le premier me parla de son ami Henri. Puis, suivirent ses condisciples de l’école supérieure de Dabou, le préfet Abdoulaye Touré, le doyen Bai God de Gagnoa, puis le professeur Bottey Zady Zaouourou et bien d’autres.

Il n’était pas encore président de la République ni président du PDCI-RDA. Lorsque ces derniers que je fréquentais parce que j’aime les personnes âgées pour échanger avec elles sur la vie. Et pour comprendre le déroulement des choses. Ainsi, avec les témoignages des uns et des autres, je compris que le président Félix Houphouët-Boigny n’avait pas eu tord de le proposer à sa succession. Afin qu’il contribue au développement de la Côte d’Ivoire et à la modernisation du PDCI-RDA.

Malheureusement, c’était sans compter avec ceux qui étaient si pressés pour y parvenir toute suite. Et qui sont entrain de comprendre que le pouvoir est comme une marmite chaude qu’on ne met pas sur la tête toute suite sans l’avoir refroidie. Ou sans avoir mis entre la tête porteuse et la marmite un séparateur, un isolant, pour protéger la tête de la chaleur brulante dégagée par la marmite.

Ce séparateur est la patience et l’intelligence de savoir attendre patiemment son heure et son temps. Car ce qui est prévu dans le destin de quelqu’un ne lui échappe jamais. A moins que ça soit une ambition dont il est soi-même responsable. Contrairement au destin qui est du ressort exclusif du Bon DIEU (Gloire à Son Saint Nom !).

Après ses amis et ses condisciples, j’ai voulu comprendre l’homme Bédié et l’homme politique à travers ses discours, des livres et des écrits sur sa vie. J’ai lu pas  mal d’ouvrages sur lui et j’ai compris que l’homme était construit, cultivé et un intellectuel de haut niveau. J’ai même lu un ouvrage écrit par le regretté Jean Marie Adiaffy (qui connait cet écrivain !!).

Dans lequel j’ai compris que sur l’homme Bédié, ce que son ministre d’Etat et secrétaire général de son parti, Laurent Dona Fologo avait dit ; il n’avait pas eu tord de dire aux Ivoiriens et aux militants du PDCI-RDA. Qu’il était « une seconde chance pour la Côte d’Ivoire ». C’est ce même LDF et bien d’autres grands et respectés militants du PDCI-RDA qui l’avaient convaincu en 1994 ; après les obsèques grandioses du président Félix Houphouët-Boigny d’accepter d’assumer la succession du président Félix Houphouët-Boigny à la tête du parti.

Alors que lui-même avait soutenu, lors des vagues incessantes des présentations des condoléances, dues à la disparition du président Félix Houphouët-Boigny, devant l’un des corps constitués, et en direct à la télévision ivoirienne, le 9 décembre 1993, qu’il « se mettrait au-dessus des partis politiques ». Pour se consacrer exclusivement à la gestion des affaires publiques et de l’Etat. Ainsi, sur propositions de ceux-ci, devint-il, le 30 avril 1994, le deuxième président élu du PDCI-RDA, à la succession du père fondateur, par acclamation nourrie des nombreux membres statutaires présents à ce deuxième congrès extraordinaire de l’histoire de notre parti.

Cinq ans plus tard, ce qui venait de lui être confié se gâta entre ses mains. Après avoir remporté brillamment la présidentielle du 22 octobre 1995. Et à cause de ceux qui n’avaient pas accepté et qui n’acceptent toujours pas qu’il fût et qu’il demeure le principal dépositaire de l’héritage politique du père fondateur du PDCI-RDA ; il perdit le pouvoir le 24 décembre 1999.

Je ne suis pas un Akan. Mais un proverbe Akan dit qu’ « il n’y a pas de remède à la haine. » Quel que soit ce que vous ferez pour celui qui ne vous a jamais aimé hier ; il ne vous aimera jamais. Et le président Félix Houphouët-Boigny de renchérir dans ce sens qu’ « il n’y a pas de solution aux problèmes de personnes. » C’est dans cette relation que le président Henri Konan Bédié est avec certains personnages de toute la classe politique ivoirienne.

Ils n’ont pas accepté, hier, sa succession au président Félix Houphouët-Boigny. Ils y sont aujourd’hui et ils y demeurent encore. Et ils n’ont pas fini de maugréer sur cet aspect de leur haine viscérale.

Or, à ce que je comprenne et à ce que je sache , Félix Houphouët-Boigny était dans la quête de l’excellence et d’un successeur capable de rassembler les Ivoiriens. Autour d’une démocratie apaisée, d’un idéal entretenu de paix et d’un développement harmonieux et inclusif de toutes les régions du pays.

Après lui ! N’avait-il pas félicité son ministre de l’information, Laurent Dona-Fologo, pour son entourage et ses collaborateurs au ministère. Mon oncle feu Pierre Dailly (paix à son âme !) y était comme DAAF. Et j’y allais et je constatais l’ambiance nationale à travers toutes les ethnies qui y travaillaient main dans la main pour la grandeur de la Côte d’Ivoire. Sans acrimonie, sans accroc, sans palabre.

Bédié était aussi de cette qualité. Depuis l’ambassade de notre pays auprès des Etats-Unis (au 2424 Massachussetts avenue où trône jusqu’aujourd’hui son portrait de premier représentant de notre pays) et des Nations-Unies ; son entourage immédiat (ses collaborateurs) était composite et le reflet d’une Côte d’Ivoire rassemblée et unie autour de la mère patrie pour son développement.

N’avait-il pas pour chauffeur dans cette grande Amérique, un Bhété de Gagnoa, feu Mahi Grégoire, l’un des frères de ma petite maman Véronique Dagaret qui vient de nous quitter. Et à cause des préparatifs des obsèques, desquels je n’ai pu assister pour la première fois à notre traditionnelle cérémonie de présentation de vœux du nouvel an au chef de notre parti politique.

Au cours duquel selon les comptes rendus des journaux qui nous sont proches Le Mandat et Le Nouveau Réveil, de ce jour, dans l’un de ses discours les plus brefs, il aurait souhaité : « Longue vie au PDCI-RDA ! ».

Dans la conclusion de celui-ci. En tant que militant, j’en suis heureux et je suis fier du président Henri Konan Bédié. Et ce n’est pas la première fois qu’il tient un tel propos.

Il l’avait déjà tenu le 27 avril 2013 à l’hôtel ivoire, à l’occasion du gala pour la célébration du soixante dix septième anniversaire du PDCI-RDA. Excellemment organisé par l’ex-DG du PDCI-RDA mon ami et frère N’Zi Assamoi Désiré, secrétaire exécutif en charge des finances et des patrimoines.

Le président du PDCI-RDA avait souhaité au cours de cette belle nuit de retrouvailles et de souvenirs que « Le PDCI-RDA fête ses cent ans ! » Les positions constantes du chef de notre famille politique démontrent qu’en adoubant le RHDP comme le groupement politique des partis houphouétistes.

Qui, selon lui, nous aurait rapporté des lauriers, il ne peut qu’être, en tant que chef de la grande famille politique des houphouétistes, pour le rassemblement, pour l’union, pour la solidarité agissante.

Dans une mutualité des forces politiques au service des uns et des autres. Et non pour une mutualisation des forces politiques à l’avantage d’un et au détriment de l’autre.

Félix Houphouët-Boigny, notre grand référent politique nous a enseigné « la solidarité dans le malheur et non la solidarité dans le mal. » Ce n’est pas parce que pour toi est entrain de finir qu’il faut qu’on se mette ensemble pour finir ensemble. L’exemple de l’échec du RHDP à Cocody, le dimanche 18 décembre 2016 doit nous interpeller sur toute la Côte d’Ivoire.

La commune de Cocody est comme ces Etats swing aux Etats-Unis. Ils sont indicateurs de l’état de la pensée des Ivoiriens dans le pays et sur les candidats. Comment peut-on expliquer quatre grands partis politiques sinon deux grands partis politiques (le RDR et le PDCI-RDA) constituent-ils une liste commune à une élection législative dans une commune.

Et qu’ils perdent à Cocody. Je ne parle pas d’ailleurs. Je parle de la commune que je connais et dans laquelle je milite depuis près de trois décennies. Où je sais que ces deux partis politiques sont très bien implantés et bien organisés. Et ils perdent en RHDP !!! Réfléchissons-y et pensons-y en dehors de nos calculs politiciens.

Qu’aucun politique lucide n’oublie pas que les temps ont sérieusement et vraiment changé dans ce pays ! L’Ivoirien qui a connu l’ère Houphouët-Boigny et celle de Konan Bédié. L’Ivoirien qui a connu la brève et chargée ère de Robert Guéï. L’Ivoirien qui a connu l’ère de Laurent Gbagbo. Et l’Ivoirien qui est entrain d’expérimenter l’ère d’Alassane Ouattara. Il n’est plus le même ! Et il ne sera plus jamais le même ! Que ceux qui rêvent encore, essaient de pousser le bouchon loin. Ils se mordront le doigt !

L’ivoirien qui a connu le coup d’Etat. L’Ivoirien qui a vécu les affres de la vilaine rébellion. L’Ivoirien qui a souffert de la guerre post électorale. A cause d’une contestation des résultats de la présidentielle. A laquelle il a participé et il a voté ! Cet Ivoirien-là, à moins qu’il soit devenu amnésique ou demeuré dans le traumatisme de ces crises successives, n’est plus le même.

Les lignes ont gravement bougé dans notre pays !!! Et Bédié l’a si bien compris qu’il n’a pas envie qu’on jette le bébé avec l’eau du bain. 

A bon entendeur ! Salut ! Comme aime bien le dire le président Bédié.

Ange DAGARET-DASSAUD
Membre du Bureau Politique du PDCI-RDA.