Vous êtes ici

Back to top

Mali- Présidentielle : Le Coup K.O n’aura pas lieu

apr-news/ Tiébilé Dramé Directeur de campagne du candidat Soumaïla Cissé
Mardi, 31 juillet 2018

Mali- Présidentielle : Le Coup K.O n’aura pas lieu

APRNEWS- Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle du Mali qui s’est déroulée hier dimanche 29 juillet, et au regard de nos premières estimations sorties des urnes, nous pouvons affirmer que les Maliennes et les Maliens ont clairement exprimé un désaveu à l’égard du pouvoir du président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta.

Malgré une débauche de moyens que chacun a pu relever. 

Malgré les méthodes employées pour confisquer l’espace médiatique que chacun a pu observer.

Le président sortant est évidemment contraint à un second tour. Le takokelé n’a pas eu lieu. Le coup KO n’est pas une fatalité. À ce stade de la campagne, l’objectif est pleinement atteint et nous nous en félicitions. Nous voulons rendre hommage, à nouveau, à tous les militants de la plateforme d’alliance « Ensemble, restaurons l’espoir » bâtie autour de la candidature de Soumaïla Cissé, pour leur mobilisation admirable et leur volonté infaillible. Nous savons la part qu’ils ont pris dans ce résultat. Qu’ils en soient remerciés.

Nous tenons aussi à remercier tous nos soutiens de la société civile, du monde associatif, de la jeunesse et des organisations professionnelles et syndicales. Cette première victoire est la vôtre ! L’alternance et le changement vont se construire avec l’ensemble de ces forces vives déterminées à faire partir un pouvoir incompétent et corrompu.

Le scrutin organisé hier a été entaché de nombreuses irrégularités et de défaillances graves, qui vont peser, indéniablement, sur le résultat définitif.

Selon le Pool d’observation citoyenne du Mali, le POCIM, le taux de participation est seulement de 37 %. Ce chiffre indigne d’une démocratie à laquelle nous aspirons toutes et tous n’est que le résultat de manœuvres du pouvoir pour limiter la mobilisation : rétention lors de la distribution des cartes d’électeurs et de leur mise à disposition hier dans les bureaux de vote, absence de matériel électoral... Sur la seule ville de Bamako, le POCIM a recensé 1104 incidents. La liste est longue et ne sera jamais totalement exhaustive tant ces dysfonctionnements ont été nombreux.

Par ailleurs, en raison de l’insécurité dans le Nord et le Centre, le vote n’a pas pu avoir lieu dans 12 circonscriptions. Nous en tenons le pouvoir pour responsable. Nous invitons le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation à rendre public la liste exhaustive des localités affectées ainsi que le nombre précis d’électeurs concernés par bureau de vote. Ces graves dysfonctionnements ont nui à la participation pour ce grand rendez-vous démocratique. D’une certaine manière, le vote des Maliens et Maliennes a été confisqué.

Nous exigeons des autorités qu’elles prennent toutes les mesures qui s’imposent, dans la perspective du second tour du 12 août prochain, afin d’éviter la réédition de ces graves manquements. Nous en appelons également à la communauté internationale afin qu’elle joue pleinement son rôle afin de garantir aux Maliens et aux Malienne un scrutin libre, sincère et transparent. À ce jour, nous demeurons toujours sans réponse sur les nombreuses anomalies que nous avons révélées le 20 juillet dernier concernant le fichier électoral mis en ligne à partir du 4 juillet 2018 par la Délégation Générale aux Élections (DGE).

Retour des doublons, électeurs supplémentaires, centres et bureaux de vote additionnels..., à l’étude de ces différents éléments documentés, analysés et vérifiables, il en ressort un potentiel de fraude estimé à un million deux cent quarante et un mille cinq cent soixante-quatorze voix. Le candidat Soumaïla Cissé savait que la fraude se préparait et avait anticipé en demandant par écrit aux Nations Unies une certification internationale comme en Côte d’Ivoire. Il n’a jamais eu de réponse.

Dans la perspective du second tour, nous exigeons du pouvoir une réponse à ces questions et un soutien effectif de la communauté internationale. Le vote des Maliens doit être respecté !

Aussi, dans cet esprit, nous appelons demain à une grande marche unitaire à Bamako pour exprimer la détermination des citoyens à conjurer toute tentative de fraude et de manipulation. Les Maliens seront toujours plus forts qu’un pouvoir disqualifié et reclus.

L’aspiration au changement est aujourd’hui incarnée et portée par la candidature de Soumaïla Cissé. Nous en appelons donc au rassemblement de toutes les forces vives du pays pour changer le destin de notre pays, pour ramener la paix et la sécurité, pour restaurer l’autorité de l’Etat, pour lutter contre la corruption, pour aider les plus défavorisés, pour soutenir les jeunes, pour promouvoir les femmes, pour relancer l’économie. En un mot, pour restaurer l’espoir.

Nous sommes convaincus de la victoire du peuple malien. Il est temps de tourner la page de ces cinq années de gouvernance catastrophique. La victoire est proche.

Ensemble, le 12 août, nous ferons renaître l’Espoir, tous rassemblés autour de Soumaïla Cissé !

Déclaration de Tiébilé Dramé
Directeur de campagne du candidat Soumaïla Cissé
Bamako, le 30 juillet 2018