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Mali : l’opposition dénonce une " volonté d'accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP "

Aprnews - Une volonté d'accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP - Actualité - Bamako - Mali
Lundi, 14 septembre 2020

Mali : l’opposition dénonce une " volonté d'accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP "

L’opposition politique au Mali regroupée au sein la coalition M5-RFP a annoncé se démarquer de la charte de la transition présentée samedi par la junte militaire. Dénonçant une série d’irrégularités flagrantes, elle y voit une volonté de confiscation du pouvoir par le CNSP.

L’opposition politique au Mali regroupée au sein de la coalition M5-RFP qui a mené les manifestations anti-gouvernementales jusqu’à la mutinerie ayant conduit à la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a rejeté la charte de la transition présentée par la junte militaire au pouvoir dans le pays.

A l’issue de trois jours de concertation nationale menée les 10, 11 et 12 septembre, le Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) – la junte au pouvoir – a présenté samedi, un document final censé donner les conclusions de ces discussions concernant la transition politique au Mali.

Cette charte dévoilée par la junte militaire prévoit, entre autres, une transition de 18 mois et la possibilité que le président intérimaire soit un civil ou un militaire.

Dénonçant une « volonté d'accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP », le M5-RFP a fait savoir à travers un communiqué que « le document final lu lors de la cérémonie de clôture n’était pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes ».

Parmi les points non conformes figure notamment le choix « majoritaire » d’une personnalité civile pour diriger la transition, et la désignation d’un Premier ministre civil.

L’opposition « condamne » également la non prise en compte « unilatérale » de certains points qui « n’avaient fait l’objet ni de rejet ni même de réserve dans aucun groupe ». Il s’agit, entre autres, de l’organe de gestion du mécanisme de veille sur la transition, des assises nationales pour la refondation, de la Cour constitutionnelle, etc.

Autant de griefs qui constituent, selon le M5-RFP« des pratiques antidémocratiques et déloyales dignes d’une autre époque » et qui sont de nature à affaiblir le processus de transition. « Le M5-RFP se démarque du document produit qui ne reflète pas les points de vue et décisions du peuple malien », conclut le communiqué.

Ce rejet de la charte de la transition présentée par le CNSP va contribuer à affaiblir la junte militaire qui comptait se servir de ces journées de concertation afin de proposer une feuille de route de la transition à la CEDEAO qui continue de maintenir la pression pour un retour à l’ordre constitutionnel à la suite d’une transition dirigée par des civils.

Le CNSP et le M5-RFP n’en sont pas à leur premier désaccord. Les premières tensions enregistrées il y a quelques semaines entre ces deux forces politiques ont eu pour effet le report des concertations nationales initialement prévues les 5 et 6 septembre 2020.

A l’issue du 57e sommet de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO tenu le 7 septembre à Niamey, au Niger, l’institution a donné jusqu’au 15 septembre à la junte militaire au Mali pour désigner un président et un Premier ministre civils afin de conduire une transition qui ne devrait pas excéder un an.

Agence Ecofin